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Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour atrocités sous le régime Assad

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Un verdict historique qui sanctionne les crimes commis dans les hôpitaux militaires syriens et envoie un message fort contre l’impunité.

Un praticien syrien a écopé d’une peine de prison à perpétuité par la justice allemande pour son implication dans des actes de torture et des meurtres perpétrés contre des opposants au régime de Bachar al-Assad. Ce jugement, rendu après plus de trois ans de procès à Francfort, marque une étape cruciale dans la lutte contre l’impunité des crimes commis durant la guerre civile syrienne.

Arrivé en Allemagne en 2015, l’homme, âgé de 40 ans, exerçait comme chirurgien orthopédiste avant d’être identifié par d’autres réfugiés et arrêté en 2020. Les accusations portent sur des actes d’une extrême violence commis dans des établissements hospitaliers militaires à Damas et Homs entre 2011 et 2012. Parmi les faits reprochés figurent l’administration d’injections mortelles à des détenus et des sévices atroces, dont des brûlures infligées à un adolescent.

Le tribunal a retenu sa responsabilité dans la mort de deux personnes et les blessures graves de neuf autres, soulignant que ces exactions s’inscrivaient dans la répression systématique orchestrée par le pouvoir syrien contre les manifestants. Le juge a qualifié ces agissements de violations flagrantes des droits humains, insistant sur l’importance de reconnaître la souffrance des victimes.

Le procès, entouré de strictes mesures de sécurité, a été marqué par le témoignage poignant d’une cinquantaine de victimes et de témoins, certains protégés par l’anonymat en raison des risques encourus par leurs proches restés en Syrie. Un ancien militaire a notamment décrit des scènes d’injections létales pratiquées sur des prisonniers allongés à même le sol.

Cette condamnation s’ajoute à une série de procédures engagées par l’Allemagne au titre de la compétence universelle, visant à poursuivre les auteurs de crimes contre l’humanité commis hors de ses frontières. Elle intervient deux semaines après la condamnation à perpétuité d’un ancien chef de milice pro-Assad, et rappelle que les bourreaux ne peuvent échapper indéfiniment à la justice.

Alors que le conflit syrien a fait plus de 500 000 morts et des millions de déplacés, ce verdict symbolise un pas vers la reddition des comptes, malgré les obstacles liés aux délais et aux pressions exercées par l’ancien régime. La chute de Bachar al-Assad en 2024 a toutefois permis d’apaiser les craintes des témoins, désormais moins exposés aux représailles.

Ce jugement résonne comme un avertissement : où qu’ils se cachent, ceux qui ont commis des atrocités devront répondre de leurs actes.

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