Nous rejoindre sur les réseaux

Économie

Un brasseur belge anticipe les taxes Trump en accélérant ses exportations vers les États-Unis

Article

le

Face à la menace de droits de douane de 200% sur les alcools européens, la brasserie Huyghe mise sur une stratégie d’urgence pour protéger ses ventes américaines.

La brasserie Huyghe, célèbre pour sa bière Delirium Tremens, a décidé de réagir rapidement à l’annonce de Donald Trump d’imposer des taxes douanières massives sur les vins et alcools européens. Située à Melle, près de Gand, cette entreprise familiale exporte près de 20% de sa production vers les États-Unis, un marché crucial pour son activité. Alain De Laet, son PDG, a immédiatement ordonné une accélération des expéditions pour constituer des réserves outre-Atlantique.

Dès jeudi soir, les entrepôts de la brasserie se sont transformés en un ballet incessant de transpalettes et de cartons. L’objectif est clair envoyer au plus vite une vingtaine de conteneurs vers Baltimore, sur la côte est américaine. Ces envois prioritaires incluent les différentes variétés de Delirium, y compris la version sans alcool récemment lancée, ainsi que des bières fruitées très prisées par les consommateurs américains. Cette stratégie vise à constituer jusqu’à six mois de stock, contre trois habituellement, en espérant que les surtaxes ne dureront pas plus longtemps.

Alain De Laet souligne l’importance de cette manœuvre. « Avec une taxe de 200%, le prix de notre bière triplerait, la rendant invendable », explique-t-il. La brasserie bénéficie d’un avantage majeur grâce à sa filiale américaine, qui lui permet de gérer rapidement les expéditions sans dépendre d’un importateur. Cependant, si les taxes devaient s’installer durablement, les conséquences seraient dramatiques pour les exportations belges vers les États-Unis.

La Belgique, dont la culture brassicole est inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco, compte environ 400 brasseries, dont 70% de la production est destinée à l’exportation. Huyghe, avec 83% de son chiffre d’affaires réalisé à l’étranger, est particulièrement exposée. La France reste son premier marché en volume, mais les États-Unis représentent une part significative de ses revenus.

Le secteur brassicole belge dans son ensemble s’inquiète des répercussions de cette mesure. Krishan Maudgal, directeur de la fédération des Brasseurs belges, estime que si les taxes ne détruiront pas le marché, elles pourraient nuire à l’image de la bière belge, considérée comme une référence mondiale. Pour Huyghe, l’enjeu est de taille préserver une part de marché essentielle tout en naviguant dans un contexte commercial incertain.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus