Europe
Ukraine : le monde sportif, sous le choc, prépare sa réponse
Le monde sportif, alarmé, prépare sa riposte après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, jeudi, menaçant la tenue de plusieurs événements liés aux deux pays, à commencer par la finale de la Ligue des champions à Saint-Pétersbourg fin mai, qui pourrait être déplacée.
L’UEFA, qui a condamné « fermement l’invasion militaire » russe jeudi, a décidé de réunir en urgence, vendredi (10h00), son comité exécutif.
Ses membres pourraient être amenés à chambouler le calendrier des mois à venir, voire à prendre des sanctions contre Moscou, à l’unisson de la communauté internationale.
En haut de la pile, le sort de la finale de la Ligue des champions, prévue le 28 mai à Saint-Pétersbourg, dont le stade porte le nom du géant gazier Gazprom, l’un des sponsors principaux de l’UEFA depuis 2012.
« Aucune décision n’a été prise » par l’UEFA à ce stade, mais la confédération européenne « travaille sur différentes options » pour relocaliser la rencontre, a expliqué une source ayant connaissance du dossier.
Pas de handball en Ukraine
Moscou doit aussi accueillir le 24 mars la demi-finale de barrages du Mondial-2022 de football entre la Russie et la Pologne, voire la finale le 29 mars, si la « Sbornaïa » bat l’équipe de Robert Lewandowski.
Les fédérations de football de Pologne, ainsi que celles de la Suède et la République tchèque, susceptibles de jouer la finale à Moscou, ont demandé à jouer ailleurs qu’en Russie, où elles « n’envisagent pas de voyager ».
En plus de la finale de la C1, le ministre polonais des Sports a également suggéré mardi de retirer à la Russie l’organisation du Championnat du monde de volley masculin, qui débute le 26 août.
De son côté, le club allemand de Schalke (D2) a décidé de retirer de ses maillots le nom de Gazprom, son sponsor principal, alors que le représentant de la société russe a démissionné de ses fonctions au conseil de surveillance.
Le Zenit Saint-Pétersbourg, propriété de Gazprom, doit jouer dans la soirée (21h00) sur le terrain du Bétis Seville, en Ligue Europa. La rencontre est bien maintenue, a confirmé le club espagnol.
Les basketteurs du FC Barcelone, eux, ont reporté leur voyage sur les bords de la Néva, où un match d’Euroligue face au Zénit était prévu vendredi.
Les champions du monde de Formule 1 Max Verstappen et Sebastian Vettel ne se voient pas non plus participer au Grand Prix de Russie en septembre.
Jouer en Ukraine semble encore plus compliqué. La Fédération européenne de handball (EHF) a décidé de délocaliser ou de reporter les rencontres qui devaient se dérouler sur le sol ukrainien lors des quatre prochaines semaines.
L’explosion du conflit a conduit jeudi la Ligue nationale de football à suspendre le Championnat ukrainien, qui devait reprendre vendredi après plus de deux mois de trêve hivernale.
« Non à la guerre »
Plusieurs joueurs et entraîneurs étrangers se sont alarmés de la situation, pris dans le dilemme entre vouloir quitter le territoire et rester fidèle à leur club.
« La situation est grave et nous sommes coincés à Kiev en attendant une solution pour partir. Nous sommes à l’intérieur d’un hôtel. Priez pour nous », a lancé sur Instagram l’attaquant brésilien (avec un passeport ukrainien) Junior Moraes, qui évolue au Shakthar Donetsk.
« Je ne suis pas parti parce que je suis ici pour faire du sport et je ne pouvais pas tourner le dos au Championnat et aux supporters qui nous suivent », a déclaré son entraîneur, l’Italien Roberto De Zerbi à l’agence italienne Italpress.
Le Comité international olympique (CIO) « condamne fermement la violation de la trêve olympique », en vigueur jusqu’à sept jours après la clôture des Jeux Paralympiques de Pékin (4-13 mars), « par le gouvernement russe » et a mis en place un groupe de travail chargé de suivre de près la situation.
Ce groupe doit aussi « coordonner, dans la mesure du possible, l’assistance humanitaire aux membres de la communauté olympique en Ukraine ».
Hors du pays, plusieurs footballeurs ukrainiens ont pris position, comme l’attaquant du Benfica Lisbonne Roman Yaremchuk ou le défenseur de Manchester City Oleksandr Zinchenko.
« Gloire à l’Ukraine », a écrit sur Instagram la joueuse de tennis Elena Svitolina, ancienne numéro 3 mondiale.
Rare voix russe à s’exprimer, le footballeur international Fedor Smolov a écrit « Non à la guerre », suivi d’un drapeau de l’Ukraine et d’un coeur brisé, dans un court message sur Instagram.
Le tennisman Andrey Rublev a plaidé pour « la paix » après sa victoire en quarts de finale du tournoi de Dubaï, qui n’était « pas importante » au vu du « terrible » contexte.
Culture
Insolite : Des retraitées s’invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne
À la Fashion week de Vienne, des mannequins de 60 à plus de 80 ans ont défilé, brisant les stéréotypes liés à l’âge. Une initiative inédite en Autriche, portée par la créativité et la volonté d’inclusion.
Brigitte Hrdlicka, 63 ans, résume parfaitement l’esprit de cette révolution discrète dans le monde de la mode : « C’est fini, les mamies assises à ne rien faire ». Alors qu’elle met la dernière main à sa création avant le défilé, elle incarne, avec neuf autres retraitées, un changement de regard sur l’âge et la vieillesse. Ces femmes, âgées de 60 à plus de 80 ans, ont défilé sur le podium de la Fashion week de Vienne, dans une célébration de la diversité et de l’inclusion.
Ce projet inédit en Autriche est le fruit de plusieurs mois de travail, où les participantes ont conçu et réalisé leurs tenues à partir de matériaux de récupération. Loin d’être des novices, elles ont été guidées par Irina Reichel, animatrice d’ateliers de couture pour retraités. En voyant ces mannequins d’un jour défiler avec assurance et élégance, le message est clair : l’âge n’est plus une limite, et la mode devient un outil pour déconstruire les préjugés.
Le spectacle, loin d’être une simple performance, revendique une prise de position contre l’âgisme et met en avant une joie de vivre palpable. Sur le podium, chaque femme rayonne, reflétant une pluralité de styles : du léopard audacieux aux robes de mariée colorées, il y en a pour tous les goûts. Ce défilé ne fait pas seulement écho à une tendance globale d’ouverture à la diversité dans la mode, mais il s’impose comme un événement symbolique. Si les icônes comme Naomi Campbell ou Claudia Schiffer ont déjà démontré qu’il est possible de célébrer la beauté à tous les âges, ces femmes viennoises montrent que l’élégance et la modernité n’ont pas d’âge non plus.
Les jeunes spectatrices, admiratives, s’imaginent déjà suivre leur exemple à un âge avancé, tandis que les retraitées comme Verena Heger, 60 ans, applaudissent l’initiative. « Ce n’est pas parce qu’on a plus de 60 ans qu’on fait des choses ringardes ! », s’exclame-t-elle, résumant la fierté et la modernité de cette nouvelle génération de femmes âgées qui refusent d’être invisibles.
Avec son ambiance festive, son tapis rouge et ses créations uniques, ce défilé aura marqué les esprits, prouvant que la mode est un terrain où chacun peut trouver sa place, peu importe son âge.
Europe
Victoire historique de la justice européenne contre Apple et Google
La Cour de justice de l’Union européenne a tranché en faveur de la Commission européenne dans deux affaires majeures impliquant Apple et Google, infligeant des sanctions financières record et marquant un tournant dans la lutte contre les abus des géants de la tech.
Mardi, la justice européenne a confirmé deux décisions aux lourds enjeux financiers, donnant raison à la Commission européenne face à Apple et Google. La commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, s’est félicitée de cette issue, la qualifiant de « grande victoire pour les citoyens européens », soulignant son importance pour l’équité des règles économiques et la justice fiscale.
La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dernière instance dans ces affaires, a ordonné à Apple de rembourser 13 milliards d’euros à l’Irlande, correspondant à des avantages fiscaux illégaux, assimilés à une aide d’État. En parallèle, Google a vu confirmée une amende de 2,4 milliards d’euros pour abus de position dominante, infligée pour avoir favorisé son service de comparaison de prix au détriment de ses concurrents.
L’affaire Apple remonte à 2016, lorsque la Commission européenne avait demandé à l’entreprise de rembourser les impôts non perçus par l’Irlande entre 2003 et 2014. Durant cette période, Apple a rapatrié la majorité de ses bénéfices européens en Irlande, bénéficiant d’un taux d’imposition presque nul, allant de 1 % à 0,005 %. En 2020, le Tribunal de l’UE avait annulé cette décision, infligeant un sérieux revers à Margrethe Vestager. Cependant, en novembre 2023, l’avocat général de la CJUE avait recommandé d’annuler ce jugement initial et de renvoyer l’affaire au tribunal. La Cour a finalement confirmé que l’Irlande avait accordé une aide illégale à Apple, scellant ainsi l’obligation de remboursement. Apple a réitéré son désaccord, affirmant que l’entreprise n’avait bénéficié d’aucun traitement fiscal particulier.
Dans l’autre dossier, la CJUE a confirmé la sanction de 2,4 milliards d’euros imposée à Google pour avoir abusé de sa position dominante en favorisant son comparateur Google Shopping dans les résultats de recherche, rendant ses concurrents quasiment invisibles pour les utilisateurs. Cette amende, imposée en 2017, est l’une des nombreuses sanctions financières infligées à Google pour des pratiques anticoncurrentielles, le total des amendes infligées au groupe dépassant les 8 milliards d’euros. Google a exprimé sa déception face à ce verdict, rappelant avoir déjà ajusté ses pratiques en 2017 pour répondre aux exigences européennes.
Ces décisions marquent un tournant dans la régulation des géants de la technologie, tant en Europe qu’aux États-Unis, où Google fait également face à plusieurs enquêtes et procès. Elles réaffirment la volonté de la Commission européenne de réguler les pratiques des entreprises multinationales pour garantir une concurrence équitable et une fiscalité juste au sein de l’Union.
Europe
Rome envisage de faire payer l’accès à la fontaine de Trevi
Face à l’afflux massif de visiteurs à la fontaine de Trevi, la municipalité de Rome étudie l’idée d’instaurer un accès payant pour les touristes. Cette mesure vise à protéger ce site emblématique tout en préservant l’expérience locale et culturelle des Romains.
La fontaine de Trevi, chef-d’œuvre baroque et symbole incontournable de la Ville éternelle, attire chaque année des millions de touristes. Afin de répondre au défi croissant du surtourisme, les autorités romaines envisagent de mettre en place un système de gestion plus strict de l’accès à ce lieu mythique. Alessandro Onorato, adjoint au tourisme à la mairie, a ainsi suggéré l’instauration d’horaires d’accès précis et de quotas de visiteurs pour mieux encadrer la foule et limiter les débordements.
Cette initiative, encore à l’étude, proposerait aux visiteurs de réserver des créneaux horaires, un dispositif permettant de contrôler non seulement le flux des touristes, mais aussi leurs comportements souvent inappropriés. L’un des objectifs principaux est d’éviter des scènes de désordre, telles que la consommation de nourriture sur les marches entourant la fontaine. Onorato a précisé que ce système de réservation ne serait pas une source de revenus pour la ville : les Romains auraient un accès gratuit, tandis que les touristes étrangers se verraient demander un modeste droit d’entrée d’un euro.
Toutefois, il n’y a encore aucune décision ferme. Un porte-parole de la municipalité a tempéré l’enthousiasme autour de ce projet en rappelant qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une ébauche d’idée. Pourtant, le problème du tourisme de masse devient de plus en plus pressant, avec un nombre croissant de visiteurs dans la capitale italienne. Ce phénomène devrait s’intensifier à l’approche du Jubilé de 2025, une année sainte qui pourrait attirer près de 30 millions de personnes à Rome et au Vatican.
Rome n’est pas la seule ville italienne confrontée à ce défi. Venise, autre site emblématique, a déjà testé un système de billets payants pour les visiteurs à la journée lors des périodes d’affluence, une mesure destinée à canaliser les flux touristiques. Parallèlement, le gouvernement de Giorgia Meloni réfléchit à une hausse significative de la taxe de séjour, une proposition qui suscite la colère des professionnels du secteur touristique, craignant une baisse de la fréquentation.
Outre la gestion des flux, les autorités romaines veulent également préserver le centre historique de la capitale en limitant l’ouverture de nouvelles structures d’hébergement touristique. Toutefois, ce pouvoir échappe pour l’instant à la municipalité. Si elle peut encadrer l’implantation de nouveaux restaurants et fast-foods dans cette zone, elle n’a pas la compétence pour réguler le développement des chambres d’hôtes ou des logements de vacances.
La volonté de Rome d’encadrer l’accès à ses trésors culturels illustre bien le dilemme auquel sont confrontées les grandes métropoles européennes : préserver leur patrimoine tout en accueillant un tourisme toujours plus florissant.
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