Un appel crucial entre les deux dirigeants pourrait redéfinir les contours du conflit ukrainien, suscitant inquiétudes et espoirs à l’international.
Donald Trump et Vladimir Poutine ont engagé mardi une discussion téléphonique d’une importance majeure pour l’avenir de l’Ukraine. Cet échange, suivi avec attention par les capitales mondiales, intervient dans un contexte où le président américain cherche à convaincre son homologue russe d’accepter une proposition de trêve. Trump a évoqué la possibilité de « partages territoriaux », une perspective qui alarme Kiev tout en ouvrant la voie à des négociations complexes.
Selon des sources proches de la Maison Blanche, l’appel a débuté à 10h00 heure locale à Washington et se déroule dans un climat constructif. Dan Scavino, conseiller de Trump, a confirmé sur les réseaux sociaux que la conversation était en cours et se passait « bien ». Le président américain, connu pour son approche pragmatique des relations internationales, semble prêt à envisager des concessions territoriales pour parvenir à un cessez-le-feu. Des rumeurs circulent notamment sur une reconnaissance possible de la Crimée comme territoire russe, annexé par Moscou en 2014.
Cependant, cette stratégie suscite des réticences, tant du côté ukrainien que parmi les alliés européens. Andriï Sybiga, ministre des Affaires étrangères ukrainien, a insisté sur la nécessité d’une trêve « sans conditions ». À Paris et Berlin, on craint que Trump ne cède trop de terrain à Poutine, renforçant ainsi l’influence russe dans la région. L’Ukraine, sous pression américaine, a toutefois accepté l’idée d’un cessez-le-feu de 30 jours, bien que Moscou n’ait pas encore donné son accord définitif.
Du côté russe, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a souligné que de nombreuses questions restaient en suspens, notamment sur la normalisation des relations avec Washington et la résolution du conflit ukrainien. Vladimir Poutine, tout en exprimant des doutes, a laissé entendre que les Occidentaux continueraient de chercher à « affaiblir » la Russie, malgré les discussions en cours.
Trump, de son côté, a multiplié les déclarations favorables à une coopération économique avec Moscou, allant jusqu’à évoquer des permis de séjour spéciaux pour les oligarques russes. Il a également critiqué Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, et suspendu temporairement l’aide militaire à Kiev, avant de la rétablir sous conditions. Ces prises de position, souvent alignées sur la rhétorique du Kremlin, ont alimenté les craintes d’un déséquilibre dans les négociations.
Alors que la Russie maintient ses revendications sur cinq régions ukrainiennes, dont la Crimée, et que les forces de Moscou reprennent du terrain dans la région de Koursk, les enjeux de cet appel restent colossaux. Les prochaines heures pourraient déterminer si un accord est possible, ou si les divergences entre les deux puissances continueront d’alimenter le conflit.