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Tremblement de terre en Birmanie : un patrimoine religieux millénaire réduit en poussière

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Le séisme dévastateur du 28 mars a non seulement fait des milliers de victimes, mais aussi anéanti des joyaux architecturaux chargés d’histoire, plongeant la population dans une profonde détresse.

La Birmanie traverse une épreuve sans précédent après le violent séisme qui a frappé le pays fin mars. Outre le bilan humain dramatique, ce sont des siècles de patrimoine culturel et religieux qui se sont effondrés en quelques secondes. Parmi les sites les plus touchés, le temple Nagayon à Mandalay, dont la statue sacrée du serpent protecteur a été décapitée. Pour Khin Sein, octogénaire fidèle à ce lieu de culte depuis plus de cinquante ans, la douleur est immense. « Personne ne pourra reconstruire à l’identique », confie-t-elle, le regard perdu parmi les ruines.

La faille de Sagaing, à l’origine du désastre, a rayé de la carte plus de 3 000 monastères et 5 000 pagodes selon les estimations officielles. Mandalay, ancienne capitale royale, et ses environs – Sagaing et Inwa – concentrent des trésors architecturaux témoins de la grandeur passée de la monarchie birmane. Le palais royal, le pont colonial sur l’Irrawaddy ou encore le monastère Me Nu, érigé en 1818, ont subi d’irréparables dommages. « Les vieilles pierres ont une âme. Leur disparition nous brise le cœur », soupire Thu Nanda, moine en pèlerinage parmi les décombres.

Si la priorité reste la recherche des survivants et l’aide aux sinistrés, la question de la reconstruction du patrimoine divise. Certains, comme Thein Myint Ko, se consolent en découvrant des miracles parmi les ruines : à la pagode Lawka Tharaphu, une statue colossale de Bouddha a résisté, presque intacte, malgré les fissures. « C’est un signe de bénédiction », murmure un bénévole en balayant les gravats.

Alors que la mousson approche, menaçant de compliquer les opérations, les Birmans doivent désormais composer avec une double peine : le deuil des disparus et la disparition d’un héritage culturel qui définissait leur identité. Entre guerre civile et catastrophes naturelles, le pays peine à panser ses plaies, mais garde intacte la foi en ses symboles spirituels.

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