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Thaïlande : la Première ministre tente de désamorcer la crise politique

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Face à la défection de ses alliés et aux tensions militaires, Paetongtarn Shinawatra multiplie les gestes d’apaisement.

La cheffe du gouvernement thaïlandais a tenté jeudi de calmer les esprits lors d’une allocution publique marquée par des excuses officielles. Entourée de hauts gradés militaires, elle a appelé à l’unité nationale, alors que sa coalition vacille et que les critiques fusent sur sa gestion des relations avec le Cambodge voisin.

La situation s’est envenimée après la diffusion d’un enregistrement compromettant où elle s’adresse de manière informelle à l’ancien dirigeant cambodgien Hun Sen, tout en qualifiant un général thaïlandais d’ »opposant ». Ces propos ont provoqué la colère des conservateurs du parti Bhumjaithai, qui ont quitté la majorité gouvernementale, plongeant le pays dans une nouvelle phase d’incertitude.

Les réactions politiques n’ont pas tardé. L’opposition réclame désormais sa démission, estimant que sa crédibilité est irrémédiablement entamée. Dans les rues de Bangkok, des manifestants, dont d’anciens partisans des « Chemises jaunes », ont brandi des pancartes exigeant son départ.

L’armée, pilier traditionnel du pouvoir en Thaïlande, a pour l’heure réaffirmé son attachement aux procédures démocratiques, tout en rappelant son rôle de garant de la souveraineté nationale. Un équilibre délicat pour Paetongtarn Shinawatra, dont la famille reste perçue comme une rivale par les cercles militaires, après les coups d’État ayant visé son père et sa tante.

La dirigeante, vêtue de jaune en hommage à la monarchie, a dénoncé la publication de l’enregistrement par les autorités cambodgiennes, qualifiant cet acte de « trahison ». Le ministère des Affaires étrangères a d’ailleurs transmis une protestation officielle à Phnom Penh.

Cette crise intervient dans un contexte économique fragile, où les tensions géopolitiques et les mesures protectionnistes internationales pourraient fragiliser davantage le royaume. Plusieurs scénarios sont désormais sur la table, allant de la tenue d’élections anticipées à un remaniement gouvernemental.

L’ombre de Thaksin Shinawatra, patriarche controversé de la famille, plane une fois de plus sur les événements. Son héritage politique, marqué par des affrontements répétés avec l’establishment militaire, continue de polariser la société thaïlandaise, vingt ans après son premier passage au pouvoir.

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