Les investisseurs saluent la décision temporaire de Washington, mais restent prudents face aux tensions commerciales persistantes.
La Bourse de Paris a entamé la semaine en forte hausse, portée par l’annonce d’une exemption provisoire des droits de douane américains sur les produits high-tech en provenance de Chine. Le CAC 40 a grimpé de plus de 2 % en début de séance, effaçant partiellement les pertes enregistrées la semaine précédente. Les marchés accueillent avec soulagement cette mesure, qui épargne temporairement smartphones, ordinateurs et composants électroniques des surtaxes annoncées par l’administration Trump.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions commerciales exacerbées entre Washington et Pékin, marquées par une escalade tarifaire récente. Les droits de douane sur certains produits chinois avaient été portés à 145 %, alimentant l’incertitude des investisseurs. Toutefois, le caractère temporaire de cette exemption et les menaces de nouvelles taxes sur les semi-conducteurs maintiennent les marchés sous pression. Les analystes soulignent que cette accalmie pourrait être de courte durée, d’autant que le président américain a promis de nouvelles annonces dans les prochains jours.
Les valeurs technologiques européennes ont particulièrement bénéficié de cette embellie. À Paris, Soitec et STMicroelectronics ont enregistré des progressions significatives, tirées par le rebond du secteur. Par ailleurs, BNP Paribas a vu son cours s’envoler après avoir confirmé son projet de rachat d’Axa IM, malgré les réserves exprimées par la BCE. Cette opération, si elle se concrétise, renforcerait la position du groupe bancaire dans la gestion d’actifs en Europe.
Malgré ce répit, l’ambiance reste tendue sur les places financières. Les déclarations belliqueuses de Washington et les craintes d’une prolongation du conflit commercial pèsent sur les perspectives. Les investisseurs, toujours sur le qui-vive, pourraient rapidement revendre leurs positions à la moindre alerte. En parallèle, les annonces du gouvernement français sur un effort budgétaire supplémentaire de 40 milliards d’euros rappellent que les défis économiques ne se limitent pas aux échanges internationaux.
Entre optimisme prudent et vigilance accrue, les marchés naviguent en eaux troubles, guettant le prochain rebondissement dans cette guerre commerciale aux ramifications mondiales.