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Tasmanie : l’élevage de saumon en eaux troubles

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Des plages souillées par des poissons en décomposition relancent le débat sur les fermes aquacoles, à quelques semaines des élections nationales.

En Tasmanie, la colère gronde face aux conséquences désastreuses de l’industrie du saumon. Les habitants de Verona Sands ont découvert avec effroi des centaines de fragments de poissons en putréfaction échoués sur leur littoral fin février. Un phénomène directement lié à la mortalité massive dans les fermes d’élevage offshore qui parsèment les côtes de cette île australienne, responsable de 90% de la production nationale.

Les militants écologistes dénoncent une pratique courante dans le secteur : les cadavres de saumons, surnommés « pop-corn » par les ouvriers, remontent à la surface après décomposition. « Ces résidus devraient rester confinés dans les enclos, mais ils envahissent désormais nos rivages », s’indigne une représentante d’une association locale. La situation révèle les défaillances d’un système où la pourriture fait partie intégrante du processus de production alimentaire.

Les autorités pointent une combinaison de facteurs : réchauffement des eaux et infection bactérienne ayant provoqué une hécatombe sans précédent. L’industrie se défend en invoquant les aléas naturels et ses efforts pour maintenir des standards sanitaires. Pourtant, selon des estimations, deux millions de poissons auraient péri en quinze jours, alimentant la controverse.

Au-delà de cet épisode, c’est tout un modèle économique qui est remis en question. Les détracteurs accusent les fermes aquacoles de détruire les écosystèmes marins, avec des conséquences visibles : disparition progressive des espèces migratrices, pollution plastique et usage intensif d’antibiotiques. La baie de Macquarie, sanctuaire d’une raie menacée d’extinction, cristallise les tensions. Malgré les alertes scientifiques, le gouvernement a récemment exempté le secteur du contrôle environnemental, priorisant l’emploi face à l’écologie.

Cette décision attise la grogne à l’approche des législatives. Des candidats indépendants et écologistes surfent sur la vague de protestation, promettant une régulation drastique de l’aquaculture. « La colère dépasse tout ce que j’ai connu », témoigne une figure historique du mouvement vert, anticipant un vote sanction contre les partis traditionnels. Une mobilisation citoyenne qui pourrait redessiner l’avenir des côtes tasmaniennes.

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