France
Sissi à Paris, Macron attendu sur les droits de l’Homme en Egypte
Le président français Emmanuel Macron recevait lundi son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, partenaire stratégique de la France, pour débattre des grandes crises régionales mais aussi de la situation des droits de l’Homme en Egypte, sur laquelle les deux hommes sont très attendus.
Arrivé dimanche à Paris pour une visite d’Etat au protocole très réglé, le président égyptien s’est entretenu lundi matin avec la ministre française des Armées, Florence Parly, après une cérémonie d’accueil à l’Hôtel des Invalides, fermée à la presse officiellement pour cause de Covid-19.
Le cortège du chef d’Etat égyptien devait ensuite être escorté par plusieurs dizaines de chevaux de la Garde républicaine jusqu’au palais de l’Elysée, où Emmanuel Macron devait le recevoir.
Cet entretien présidentiel prévu à 10h30 (09h30 GMT) sera suivi d’un point presse, avant une seconde rencontre entre les deux hommes dans la soirée, autour d’un dîner en format restreint.
Lutte contre le terrorisme, Libye, conflit israélo-palestinien, défis stratégiques liés à l’Iran, crise politique au Liban: les sujets régionaux, sur lesquels Paris et Le Caire sont largement en phase, ne manqueront pas.
Les échanges risquent d’être plus compliqués sur les droits de l’Homme, même si trois dirigeants de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR) ont été libérés juste avant la visite du président Sissi, au terme d’une forte mobilisation internationale.
« Des discours aux actes »
Les défenseurs des droits humains accusent Emmanuel Macron de dérouler le « tapis rouge à un dictateur », l’Egypte comptant plus de 60.000 détenus d’opinion selon les ONG.
Depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par l’armée en 2013 et l’arrivée au pouvoir l’année suivante d’Abdel Fattah al-Sissi, une répression croissante s’est abattue sur toute forme d’opposition, islamiste ou libérale.
Après avoir refusé de « donner des leçons » à son hôte en octobre 2017, s’attirant les foudres des défenseurs des droits de l’Homme, le président Macron a promis d’aborder le sujet de front lundi.
Lors d’une visite au Caire en janvier 2019, il avait déjà regretté que la situation n’évolue pas « dans la bonne direction » en Egypte, car des « blogueurs, des journalistes et des activistes » y sont emprisonnés.
Pour les ONG, qui appellent à manifester mardi à 18h00 (17h00 GMT) devant l’Assemblée nationale, la France doit désormais passer « des discours aux actes ».
Elle doit en premier lieu cesser « les ventes d’armes et de matériel de surveillance électronique » à l’Egypte, au risque de se retrouver « complice de la répression », déclare Antoine Madelin à la Fédération internationale des droits humains (FIDH).
« Pôle de stabilité »
Au fil de sa visite, qui restera en partie fermée à la presse, le président Sissi doit aussi déposer une gerbe devant la tombe du Soldat inconnu mardi à l’Arc de Triomphe, poser la première pierre de la Maison de l’Egypte à la Cité internationale universitaire et visiter la Station F, plus grand incubateur de start-up au monde et passage obligé pour nombre de chefs d’Etat à Paris.
La priorité pour la France demeure le renforcement du « partenariat stratégique » avec le pays le plus peuplé du monde arabe, considéré comme un « pôle de stabilité » dans une région volatile, souligne-t-on à l’Elysée.
« L’Egypte du président al-Sissi, qui a fait refluer les Frères musulmans dans son pays, doit être pour la France un allié incontournable, notamment dans le dossier libyen face aux provocations turques et dans la lutte contre le terrorisme », a réagi lundi sur Twitter la cheffe de file de l’extrême-droite française, Marine Le Pen.
Les deux présidents feront le point de leur coopération sur les grands enjeux de sécurité régionale, de la lutte contre le terrorisme à la crise libyenne en passant par les rivalités avec la Turquie en Méditerranée orientale.
Aucune grande signature de contrat n’est en revanche prévue à l’occasion de cette visite, après les années fastes marquée par la vente de 24 avions de combat Rafale à l’Egypte.
France
Vents forts, neige-verglas : une large partie du territoire placée en vigilance orange vendredi
La France se prépare à affronter un épisode hivernal précoce, avec 31 départements sous vigilance orange pour neige, verglas et vents violents.
La tempête Caetano continue de semer le trouble sur une grande partie du territoire français, avec un refroidissement soudain et des conditions météorologiques extrêmes. L’agence Météo-France a maintenu son niveau d’alerte orange pour 31 départements, soulignant le danger des phénomènes de neige et de verglas, ainsi que des rafales de vent potentiellement dévastatrices.
La nuit de jeudi à vendredi a été marquée par une chute significative des températures, atteignant jusqu’à -10 degrés Celsius dans certaines régions. Cette baisse drastique a entraîné un regel généralisé des surfaces, rendant les routes extrêmement glissantes. Les autorités mettent en garde contre les risques accrus d’accidents de la circulation et recommandent une extrême prudence aux automobilistes.
Les départements concernés par l’alerte neige et verglas s’étendent de l’Aube à l’Yonne, en passant par Paris et ses alentours. Une attention particulière est portée à la région parisienne où le trafic pourrait être fortement perturbé. En parallèle, la Corse est confrontée à des vents violents, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à la vigilance météorologique.
Le passage de la tempête Caetano a déjà eu des répercussions sur la vie quotidienne, avec des écoles fermées, des transports en commun modifiés et des entreprises adaptant leurs horaires. Le gouvernement, en collaboration avec les services de météorologie, suit de près l’évolution de la situation pour ajuster les mesures de sécurité et d’assistance nécessaires.
La population est invitée à rester informée via les canaux officiels et à limiter ses déplacements aux stricts nécessités. Les recommandations incluent également de se préparer à des coupures de courant et à des conditions de circulation hivernales difficiles.
Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
France
Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme
L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.
Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.
Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.
Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.
L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.
Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.
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