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Sète: près de 120 sans-abris vivent dans les rues de la ville

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Sète: Pas moins de 120 personnes vivent dans les rues de la ville

Le nombre de sans-abris dans les rues de Sète a considérablement augmenté cette année. Bien que des initiatives pour leur venir en aide aient été mises en place, elles restent majoritairement provisoires. Le point sur la situation.

La précarité engendrée par la crise sanitaire a provoqué une recrudescence du nombre de sans-abris. Alors qu’on en recensait 80 en 2020, 120 personnes vivent désormais dans les rues de Sète.

Caty Ciancilla, présidente du collectif « Les Amoureux de la vie, solidarité SDF » devait lancer sa propre activité. Cependant, elle est sortie de la couveuse d’entreprise au début du premier confinement pour consacrer son temps aux sans-abris de la ville.

« L’organisation de l’hébergement des SDF en période hivernale a été mieux gérée que l’année dernière. Plus de personnes ont pu bénéficier d’hébergements ou d’accueil jusqu’à 19h, se réjouit-elle. « Malheureusement, des centres d’hébergement provisoire de nuit n’ont pas pu ouvrir suite aux mesures sanitaires. Trop de personnes sont encore à la rue. Elles se débrouillent comme elles peuvent et vivent dans des squats, dans leurs voitures, camions ou bateaux », poursuit-elle.

Pourtant, ce ne sont pas les logements qui manquent.« Il y a près de 2 600 logements vacants dans la ville », regrette Mme Ciancilla. « Beaucoup de logements HLM sont inoccupés depuis plusieurs mois voire plusieurs années. Ils attendent d’être rénovés pour être remis à la location tandis que plein de dossiers ont été déposés et que les candidats sont dans l’expectative. C’est d’autant plus inadmissible que des nouveaux logements qui nécessitent des revenus relativement aisés fleurissent çà et là dans la ville. » En effet, les prix des logements sétois sont élevés. « Une personne seule qui touche le SMIC a du mal à trouver un logement. Par conséquent, pour un sans-abri qui ne touche que le RSA voire aucun revenu, il est impossible de trouver un logement », déplore Caty Ciancilla. Elle regrette aussi le nombre d’expulsions locatives du parc HLM qui est « anormalement élevé ».

Des bénévoles pour venir en aide aux plus démunis

Alors que le collectif réalisait énormément de maraudes pendant les confinements, il n’en effectue plus qu’une par semaine, le mercredi soir, faute de moyens. Le bar restaurant Le Samary a pris le relais du 51 pour accueillir les bénévoles lors de la préparation des repas. « Tous les mercredis de 9h30 à 16h on prépare les repas puis on part les distribuer. En général on est une petite dizaine de bénévoles en cuisine », informe Caty Ciancilla. Le collectif a récemment acquis un camion pour ses maraudes. « Nous assurons la livraison à trois. On apporte évidemment des repas, mais aussi des vêtements, des couvertures, etc. », ajoute la présidente de ce collectif.

Alors que la crise sanitaire aurait poussé les Français à faire preuve de plus de solidarité, Caty Ciancilla précise. « Il y a eu beaucoup plus de solidarité au début du confinement mais c’était éphémère. Maintenant j’ai l’impression que les gens ont peur, sont divisés, aigris et moins emphatiques avec les sans-abris. Leur adresser un sourire et leur dire bonjour ne coûte rien », nous confie-t-elle. « On est actuellement très préoccupés par la situation des sans-abris qui vivent dans le squat du Mas Coulet. Le sursis de 13 mois arrive à son terme en mars et une quarantaine de personnes vont se retrouver dehors, dans l’incapacité de retrouver un logement. »

Selon ce collectif, 120 personnes sont démunies et n’ont d’autres choix que de vivre dans les rues de la Ville de Sète. Caty Ciancilla dresse le portrait de l’un d’entre eux : Alfred, un ans-abri depuis plus de 10 ans. Ce septuagénaire souffre d’un handicap qui l’empêche de marcher. « Il ne dispose que de 700€ de retraite. Touchés, beaucoup de gens lui sont venus en aide et lui ont apporté des ressources, s’attendrit-elle. Cependant, la police municipale avait pour ordre de le déloger où qu’il soit, et chaque semaine elle jetait les couvertures et vêtements qu’il avait récoltés. Même sa sacoche contenant ses papiers a été jetée. Il n’a plus rien et il devient urgent de faire quelque chose pour remédier à sa situation. »

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