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Économie

Sète : Phillipe Carabasse s’inquiète de l’externalisation des services

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©SèteAgglopôleMéditerranée

Lors du dernier conseil municipal de la ville de Sète, le budget primitif de l’année 2022 a été présenté. La majorité a déclaré vouloir réduire les dépenses de fonctionnement du service public. Et pour ce faire, elle a décidé d’augmenter les externalisations et de diminuer les effectifs de ses fonctionnaires.

Qu’est-ce que l’externalisation ? L’externalisation est un processus permettant à une collectivité de sous-traiter une partie d’un service, autrement dit de faire appel à un prestataire externe pour effectuer de l’action publique.

Pour Phillipe CARABASSE, ce processus fortement utilisé depuis le troisième mandat de François COMMEINHES est une lubie. « On part du postulat que l’externalisation génère des économies. Personnellement, j’estime que c’est une lubie. Dans les années 1970, pratiquement toutes les collectivités ont confié la gestion et le traitement de l’eau à des entreprises privées. En revanche, ça les a rendues incapables de connaître le coût réel de l’eau à la sortie du robinet, et par conséquent la part de bénéfice des entreprises. De plus, cette privatisation massive a engendré une perte de compétences techniques du service public, ce qui renforce la méconnaissance du sujet. Depuis quelques années, des villes comme Montpellier, Marseille, Toulouse ou Paris font machine arrière et récupèrent la gestion de l’eau pour maîtriser le coût.  L’eau est un besoin premier qui doit être sous la compétence directe des collectivités territoriales », souligne-t-il.

Des risques de détérioration du service public

Lors du dernier conseil municipal de la Ville de Sète, l’élu de l’opposition de gauche, explique que la recherche de rationalité extrême des services publics comporte des risques de détérioration. C’est par exemple le cas des hôpitaux. « Dans la plupart des cas, les économies qui découlent de la rationalisation d’un service public ne durent pas. Comparez les économies réalisées par les réformes de rationalisation des hôpitaux avec ce qu’elles nous coûtent aujourd’hui à cause de la pandémie. Ces 15 dernières années, les gouvernements ont remanié les hôpitaux : réduction drastique du nombre de lits, suppression massive de postes, calibrage du temps des opérations et des délais d’hospitalisation, détaille-t-il. Tout a été fait de sorte à rentabiliser, au détriment des soins accordés aux patients. Non seulement ces réformes ont détruit le système dont nous payons actuellement le prix, mais en plus elles ont mis des gens en difficulté », s’irrite Phillipe CARABASSE

Il soulève aussi l’incohérence de la situation. Bien que le maire veuille réduire les effectifs des agents publics, il réclame à l’État une hausse des effectifs de policiers nationaux. « M. Commeinhes réclame des moyens humains supplémentaires sur l’île de Thau. Malgré les plans de prévention de la délinquance, on s’aperçoit que pour que l’action publique ait du sens, il faut pérenniser la présence humaine sur le terrain. L’État a enlevé les services publics implantés sur l’île, et la ville lui a emboité le pas. Elle a supprimé concierges, policiers municipaux, médiateurs, et éducateurs de rue. Certes, elle a ainsi réalisé des économies. Mais elle a surtout coupé le lien humain de l’action publique, ce qui engendre, après quelques années, une série de phénomènes qui coûte à la collectivité. Le coût de ces décisions est bien supérieur aux économies de bout de chandelle qui ont été faites au départ », poursuit Philippe Carabasse.

Un manque de transparence et d’honnêteté envers le personnel municipal

Phillipe CARABASSE pointe du doigt une nouvelle fois le système opaque de la majorité municipale. « D’un côté, la municipalité affiche que les charges de personnel constituent près de 47% des dépenses de fonctionnement. Soit 33 millions d’euros. De l’autre, elle manque de transparence sur les frais que représentent réellement les externalisations. Dans les 110 pages du budget primitif, des monceaux de sommes apparaissent çà et là. C’est le seul moyen qu’on a pour estimer les dépenses d’externalisation, renseigne l’élu d’opposition. On les évalue à 7 360 432 €, ce qui représente 22% des 33 millions dédiés au personnel municipal. Comme il est rédigé, le budget primitif ne permet pas de comparer la part de l’externalisation avec la part du fonctionnement due au personnel municipal. Je trouve que ça reflète un manque de transparence et d’honnêteté envers le personnel municipal. Qu’on dise qu’il coûte 33 millions d’euros, c’est une chose. Je ne démens pas qu’on puisse effectuer des économies, mais des économies fonctionnelles d’organisation. » 

« Ce qui m’inquiète aujourd’hui, c’est l’appel d’un audit externe, continue Phillipe CARABASSE. C’est assez paradoxal quand on sait que le directeur général des services de la ville de Sète et ses cadres travaillent depuis 2 ans sur une réorganisation, dont le résultat me semblait efficace, pour le personnel comme pour les citoyens. Alors pourquoi faire cet audit qui va nous coûter des centaines de milliers d’euros, alors que la préoccupation est d’économiser ? Soit la municipalité estime que la réorganisation n’est pas efficace, ce que je ne crois pas. Soit elle veut se dédouaner des mesures coercitives qu’elle aura à prendre, en se cachant derrière le cabinet auteur de l’audit. Cette deuxième hypothèse est mon analyse personnelle. En aucun cas je ne prétends avoirs raison », rappelle-t-il.

Des alternatives économiques à la suppression d’emploi

« Il faut savoir que la municipalité maquille la suppression d’emploi. Pour ce faire, elle mutualise des services entiers et ne remplace aucun départ à la retraite. Sur l’année 2021, près de 90 personnes ont été transférées à l’Agglopôle. Ces personnes agissaient pour les Sétois et la Ville de Sète. Suite à leur mutualisation, quel va être, à long terme, la part de leurs actions sur le terrain sétois ? », interroge Phillipe CARABASSE.

Selon l’élu d’opposition de gauche, la baisse des effectifs n’est pas le seul moyen de diminuer les dépenses de fonctionnement. « On peut commencer par supprimer un certain nombre de dépenses symboliques. Je pense aux indemnités des élus, qui représentent 1% du budget de fonctionnement, aux frais de missions ou encore aux frais de communication, expose l’élu d’opposition. Malgré ces indemnités, on prévoit plus de 16 800€ de frais de voyages et déplacements et 16 071€ de frais de missions à leur disposition. Pourtant, les indemnités que touchent un élu lui servent dans l’exercice de sa fonction politique. Elles ne représentent pas un salaire politique. Je ne vois pas pourquoi le maire empoche des frais de réception d’un montant de 10 000€ », s’indigne-t-il.  

« Concernant les frais de communication, on peut remettre en cause l’intérêt général d’un journal municipal, poursuit-il. Est-ce une dépense d’intérêt général ou de promotion du maire ? Dans le deuxième cas, ça n’a pas à être financé par les frais de communication, mais par ses propres indemnités. Réaliser des économies passe aussi par la révision des priorités de la ville. Beaucoup d’actions sont mises en œuvre alors qu’elles ne sont pas prioritaires. Aujourd’hui, à Sète, beaucoup de gens sont en grande difficulté. Le CCAS fait ce qu’il peut, il n’y a aucune économie à faire là-dessus. Néanmoins, les propositions d’actions dispendieuses sont-elles réellement prioritaires ? », questionne Phillipe CARABASSE.

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Économie

Le déficit public a dérapé l’an dernier, à 5,5 % du PIB, bien au-delà des prévisions du gouvernement

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Le déficit public a dérapé l'an dernier, à 5,5 % du PIB, bien au-delà des prévisions du gouvernement

Selon les chiffres de l’Insee publiés mardi, le déficit public de la France a atteint 5,5% du PIB en 2023, à 154 milliards d’euros. C’est bien plus que les 4,8% de déficit réalisés en 2022 et que les 4,9% initialement prévus par le gouvernement.

Le déficit public en France a grimpé à 5,5 % du PIB en 2023, révèlent les données publiées ce mardi matin par l’Insee. Cette augmentation spectaculaire contraste vivement avec les prévisions gouvernementales qui tablaient encore sur un déficit de -4,9 % il y a quelques semaines à peine. De plus, la dette publique s’est également avérée plus élevée que prévu, atteignant 110,6 % du PIB.

Cette annonce a été accueillie avec inquiétude par le gouvernement, qui redoutait depuis plusieurs semaines cette officialisation. Les raisons de ce dérapage sont attribuées au ralentissement de l’activité économique, un facteur auquel le gouvernement ne s’attendait pas.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a souligné que cet écart résultait notamment de « recettes fiscales moins élevées que prévu », avec une perte estimée à 21 milliards d’euros. Il a également pointé du doigt la baisse plus rapide que prévu de l’inflation, entraînant des rentrées moindres, notamment sur la TVA. Par ailleurs, la crise du marché immobilier a également eu un impact négatif sur les recettes fiscales.

Cette révélation survient à un moment délicat pour le gouvernement, alors que les principales agences de notation doivent bientôt évaluer la soutenabilité de la dette française. Une éventuelle dégradation de la note aurait des conséquences néfastes pour la majorité gouvernementale, surtout à l’approche des élections européennes.

Face à ces chiffres alarmants, le gouvernement se trouve confronté à un défi majeur pour redresser les comptes publics. Les ministres Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, responsables des Finances publiques, avaient prévu de ramener le déficit à 4,4 % du PIB d’ici la fin de l’année 2024, mais cet objectif semble désormais difficilement réalisable.

Emmanuel Macron a déjà évoqué une révision des objectifs budgétaires, soulignant la nécessité d’un ajustement budgétaire progressif. Bruno Le Maire a appelé à une « prise de conscience collective », suggérant que des économies devraient être réalisées non seulement par l’État mais aussi par les dépenses sociales et les collectivités locales. Cependant, il a exclu toute augmentation d’impôts, envisageant seulement un durcissement de la taxation des producteurs d’électricité.

Cette annonce a sérieusement écorné la crédibilité budgétaire du gouvernement, attaquée par l’opposition qui dénonce son incapacité à maîtriser les finances publiques. Marine Le Pen a déjà critiqué sévèrement ces chiffres, affirmant que le pays n’avait jamais connu une situation budgétaire aussi précaire.

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Inflation : Les prix des produits alimentaires baissent, mais ceux de l’énergie continuent d’augmenter

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Inflation : Les prix des produits alimentaires baissent, mais ceux de l'énergie continuent d'augmenter

L’Insee publie son dernier rapport sur l’inflation, mettant en lumière une hausse des prix de l’énergie et une légère baisse de l’inflation en février 2024.

Le dernier rapport de l’Insee sur l’inflation en France met en évidence une augmentation des prix de l’énergie, contribuant à maintenir l’inflation à un niveau élevé. Cependant, cette dernière montre également des signes de ralentissement, atteignant 3% sur un an pour le mois de février 2024, légèrement en baisse par rapport au chiffre de 3,1% enregistré en janvier de la même année.

La hausse des prix de l’énergie continue d’exercer une pression à la hausse sur l’inflation, reflétant les défis persistants auxquels sont confrontés les consommateurs français. Cette tendance contraste avec la baisse des prix de l’alimentaire, indiquant une certaine stabilité dans ce secteur.

Malgré cette légère baisse, l’inflation reste un sujet de préoccupation pour les autorités économiques et les ménages, en particulier dans un contexte de volatilité des prix et d’incertitude économique.

Ce rapport souligne l’importance de surveiller de près l’évolution des prix de l’énergie et d’autres facteurs influençant l’inflation, afin de mieux comprendre les tendances économiques et d’anticiper les défis à venir pour l’économie française.

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L’émir du Qatar s’engage à investir 10 milliards d’euros en France

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L'émir du Qatar s'engage à investir 10 milliards d'euros en France

L’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani et le président Macron renforcent les liens économiques et humanitaires lors de la visite d’État.

Lors de sa première visite d’État en France, l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, a marqué le premier jour de son séjour en signant un accord historique portant sur des engagements d’investissements qataris massifs dans l’économie française. Cette entente sans précédent promet d’injecter 10 milliards d’euros dans divers secteurs économiques français d’ici 2030.

La signature de cet accord a été annoncée lors d’un dîner officiel à l’Élysée, où le président Emmanuel Macron a chaleureusement accueilli son hôte. Macron a souligné l’importance de ces investissements pour renforcer les partenariats stratégiques entre les deux nations. Les domaines ciblés incluent la transition énergétique, les semi-conducteurs, l’aérospatial, l’intelligence artificielle, le numérique, la santé et les industries culturelles.

Cette visite marque un tournant dans les relations franco-qataries, étant la première visite d’État d’un émir du Qatar en France depuis 15 ans et la première pour Tamim ben Hamad Al-Thani depuis son accession au trône en 2013. Emmanuel Macron a souligné l’honneur que représente cette visite pour la France, saluant le Qatar en tant qu’ami et partenaire fidèle.

L’ancien président Nicolas Sarkozy, qui a joué un rôle central dans le renforcement des liens avec le Qatar pendant son mandat, était présent lors du dîner, aux côtés de personnalités influentes telles que l’homme d’affaires Nasser Al-Khelaïfi, président du Paris Saint-Germain, et des figures emblématiques comme Kylian Mbappé.

En marge des festivités, des discussions ont eu lieu sur des questions cruciales telles que la situation au Proche-Orient, notamment le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza. Macron et l’émir ont exprimé leur engagement à travailler ensemble pour parvenir à un cessez-le-feu rapide dans la région.

En signe de solidarité, la France et le Qatar ont également convenu de renforcer leur coopération humanitaire, avec un engagement conjoint de 200 millions d’euros en faveur des Palestiniens, notamment à Gaza. Des efforts ont également été déployés pour fournir une aide humanitaire et médicale essentielle à la population affectée par le conflit.

Cette visite historique scelle non seulement des accords économiques majeurs, mais témoigne également de l’engagement des deux nations en faveur de la paix et de la coopération internationale.

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