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Sète : La saison touristique commence, les SDF repoussés hors du centre

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Les beaux jours reviennent, mais pour certains c’est aussi synonyme de rejet. Si les touristes arrivent en masse, les sans domiciles fixes, eux, sont rejetés du centre. Dans quelques jours, la ville de Sète devrait émettre un arrêté anti-mendicité.

Ce n’est pourtant pas illégal. Plus précisément, la mendicité n’est plus illégale depuis 1994. Seulement, la France est un pays qui vit du tourisme, et les SDF, ça fait tâche pour des responsables politiques. C’est pourquoi, une fois l’hiver passé et avec l’arrivée de l’été, les arrêtés anti-mendicité fleurissent. Mais voilà, la France est aussi le pays des Droits de l’Homme. Récemment, le tribunal administratif a censuré un arrêté de ce type pris par la ville de Metz. Selon Roland Perez, le tribunal a basé son choix sur « les libertés d’aller et venir, de circuler et de stationner ». Ce n’est pas tout, en janvier, la Cour européenne des Droits de l’Homme condamnait la Suisse pour avoir amendé une personne qui demandait l’aumône.

Alors, qu’en est-il pour Sète ?

L’hiver fut rude

Une centaine de sans-domicile fixes et plus encore. C’est ce qu’a répertorié Caty Ciancilla, membre de l’association -Les Amoureux de la Vie, Solidarité SDF- qui organise des maraudes sur Sète. Elle s’inquiète du sort réservé à ces démunis, notamment au vu de la période difficile qui a eu lieu : « L’hiver a été très compliqué, surtout avec le confinement. Nous, on a fait notre distribution habituelle. Le problème c’est qu’il n’y avait pas suffisamment d’hébergement pour tout le monde, certains dormaient dehors et étaient virés en plein hiver ». Pourtant, la saison froide est habituellement une période durant laquelle les forces de l’ordre sont plus compréhensives envers les SDF. Néanmoins, à Sète, les arrêtés ne s’arrêtent pas comme le précise Caty : « Il y en a chaque période scolaire, à Noël, au printemps pour Pâques, il y en a pendant la féria d’été… ».

L’été sera dur

« Il n’y a rien de fait pour eux, on cherche à les chasser de la ville plutôt que de les aider », s’énerve Caty. En effet, la police municipale est depuis quelques jours à pied d’oeuvre. Près de la gare, des SDF ont été rejetés de l’endroit qu’ils s’étaient trouvé. Aussi, comme nous l’apprend Caty : « Comme ils préparent l’arrêté municipal, ils sont en train de tout raser en ville. Alfred était sur un banc, il y dormait, il avait toutes ses peluches, toutes ses affiches, ses affaires. La police municipale est passée, ils ont tout pris et tout jeté à la poubelle ». C’est ce qui devrait attendre la plupart des sans-abri pour les semaines, voir les mois qui viennent.

Selon la loi, ces mesures sont soumises à des conditions particulières.

Un arrêté sous condition

Pour respecter la loi, les arrêtés anti-mendicité ne peuvent être émis que sous certaines conditions. Une zone clairement définie, des dates précises et un trouble à l’ordre public certain, voilà les règles minimales. Habituellement à Sète, les interdits concernent le centre de la ville. Si cette situation inquiète Caty, elle ne souhaite pas en rester là : « Il faut que l’on contacte un avocat pour arrêter ses arrêtés anticonstitutionnels. Je suis sûr que c’est contraire aux Droits de l’Homme ».

En tous cas, si l’été est synonyme pour presque tous du retour des libertés, pour les sans domiciles fixes, c’est bien le contraire, après un hiver difficile une nouvelle galère commence.

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