France
« Séparatisme »: coup d’envoi du débat au Sénat, toujours aussi virulent

Le Sénat dominé par l’opposition de droite a entamé mardi l’examen du projet de loi sur le « séparatisme », défendu par Gérald Darmanin comme « un texte de fermeté », mais qui ne va « pas au bout des choses », selon le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau.
Plus de 600 amendements ont été déposés pour ce texte sur « le respect des principes de la République » qui vise l’islamisme radical et va être examiné en première lecture pendant deux semaines.
Il prévoit des mesures sur la neutralité du service public, le contrôle renforcé des associations, une meilleure transparence de l’ensemble des cultes et de leur financement, l’instruction à domicile, ou encore la lutte contre les certificats de virginité ou la polygamie.
Il s’agit, selon le ministre de l’Intérieur, de mettre « une forme de holà à ceux qui veulent utiliser la religion comme contrôle de leur diaspora, comme soft power sur le territoire national ».
« Le vrai courage n’est pas au coeur de ce texte », a rétorqué Bruno Retailleau, regrettant notamment que le gouvernement « n’ose pas parler du voile ».
Pour la rapporteure LR Jacqueline Eustache-Brinio, s’il est « l’occasion de donner aux services de l’Etat des clés et des outils nécessaires pour lutter contre le séparatisme », « il ne suffira pas à construire l’immense rempart que nous avons à bâtir tous ensemble, il n’en est que la première pierre ».
Le Sénat a voté à main levée contre une motion du groupe PS visant au rejet d’emblée du projet de loi, faisant apparaitre un clivage droite-gauche.
« Nous avons cherché en vain, dans ce projet de loi, l’équilibre du discours des Mureaux prononcé par le président de la République le 2 octobre 2020 », a déclaré le chef de file des sénateurs PS Patrick Kanner. « Il n’y a rien dans ce projet de loi sur le volet social. (…) Rien qui, en somme, ne correspond à notre conception de la concorde civile », a-t-il déploré.
« Il s’agit bien ici d’un texte de suspicion généralisée. Ses cibles sont aujourd’hui musulmanes. Elles pourraient bien se diversifier à l’avenir », a pour sa part affirmé l’écologiste Esther Benbassa, tandis que la présidente du groupe CRCE à majorité communiste Éliane Assassi dénonçait « un texte coercitif ».
A l’Assemblée, les députés LR avaient voté à la quasi-unanimité contre un projet de loi « tiède » et « mou », selon le patron du groupe Damien Abad.
La droite sénatoriale a elle l’avantage du nombre pour pouvoir le modifier, même si elle n’est pas exempte de débats internes entre partisans d’un durcissement des dispositions et tenants de positions plus modérées.
Elle va aussi s’efforcer de « rassurer » les responsables chrétiens qui craignent que le texte ne porte « atteinte aux libertés fondamentales que sont la liberté de culte, d’association ».
« Apaisons, équilibrons »
« La droite a décidé de réserver au débat dans l’hémicycle ses prises de position les plus radicales », pronostique Marie-Pierre de La Gontrie.
Un amendement des coraporteures visant à l’interdiction du port du voile – et autres signes religieux ostentatoires – pour les personnes accompagnant les sorties scolaires a été retoqué en commission.
Mais la disposition sera de nouveau discutée en séance, à la faveur d’amendements LR. Le Sénat a déjà voté en 2019 une proposition de loi en ce sens de Mme Eustache-Brinio.
Comme au Palais Bourbon, l’instruction à domicile promet d’être un autre volet âprement discuté.Opposés au régime d’autorisation que l’exécutif souhaite instituer, les sénateurs ont rétabli le régime actuel de simple déclaration, tout en l’encadrant davantage. Selon le rapporteur de la commission de la Culture Stéphane Piednoir (LR), le régime d’autorisation « instaure une suspicion généralisée à l’égard des familles » qui « n’est pas acceptable ».
Sur fond de polémique sur « l’islamo-gauchisme », le rapporteur a aussi regretté que le texte ne prévoit pas de dispositions sur l’enseignement supérieur. « J’hésite entre le manque de courage et l’absence de lucidité », a-t-il dit.
Le président du groupe Indépendants Claude Malhuret ne s’est quant à lui pas privé d’un long dégagement sur « l’islamo-gauchisme », affirmant que la ministre « Frédérique Vidal a eu le mérite de nommer l’éléphant que personne ne voulait voir dans la pièce ».
Pour le centriste Arnaud de Belenet, le texte « s’efforce a l’équilibre, il le revendique ». « Apaisons, équilibrons encore (…) sans empêcher évidemment que la cible soit bien atteinte », a-t-il exhorté.
France
Réforme des retraites : plusieurs milliers de manifestants dans plusieurs villes, des centaines d’interpellations à la suite d’incidents

La tension ne faiblit pas en France depuis l’adoption définitive de la réforme des retraites. Des manifestations émaillées d’incidents ont eu lieu dans plusieurs villes du pays.
A Paris, des députés de la France Insoumise (LFI) ont rejoint quelques centaines de manifestants, qui se sont rassemblés Place Vauban avant d’être canalisés par les forces de l’ordre. 234 personnes ont été interpellées et les forces de l’ordre ont dénombré environ 240 interventions pour des feux, notamment de poubelles. Les forces de l’ordre ont utilisé à plusieurs reprises des gaz lacrymogènes.
Des feux de poubelles et affrontements avec les forces de l’ordre ont également eu lieu dans le quartier de la gare Saint-Lazare, autour de la place de l’Opéra. Un cortège a ensuite arpenté les rues en renversant des poubelles, suivi par les policiers en moto, tandis que d’autres étaient au Châtelet, non loin de l’Hôtel de Ville. La situation s’est tendue en fin de soirée place de la Bastille et dans les rues adjacentes avec des barricades improvisées de poubelles et de palettes de bois enflammées.
Des manifestations spontanées ont également eu lieu dans plusieurs villes de France, comme à Strasbourg où des dégradations ont été commises, la préfecture a annoncé six interpellations. A Dijon, environ 200 personnes ont manifesté et la police a procédé à deux interpellations. A Lyon, environ 500 manifestants, dont beaucoup de jeunes, se sont rassemblés. La préfecture a fait état de neuf interpellations et un blessé léger parmi les policiers. A Saint-Etienne, la préfecture a recensé quatre interpellations et trois policiers blessés.
A Lille, les manifestants ont sifflé et hué devant la préfecture. A Rennes, entre 300 et 500 jeunes ont défilé dans le centre-ville. À Nantes, la manifestation s’est tendue en milieu de soirée, et des bouteilles ont été jetées sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes. D’autres rassemblements ont eu lieu à Bordeaux, Limoges, Poitiers, Rouen ou encore à Brest.
La réforme des retraites continue de susciter de vives réactions en France. Malgré la fermeté des forces de l’ordre, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour exprimer leur désaccord. Les incidents qui ont émaillé les manifestations témoignent de la tension palpable entre les opposants à la réforme et le gouvernement..
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France
La réforme des retraites définitivement adoptée après le rejet des deux motions de censure

Aucun des deux textes, déposés par le groupe Liot et le Rassemblement national, n’a emporté une majorité à l’Assemblée nationale.
La réforme des retraites est adoptée, après le rejet des deux motions de censure déposées contre le gouvernement, lundi 20 mars. Elisabeth Borne a échappé à la censure à neuf voix près seulement, 19 députés les Républicains ayant voté la première motion, dite « transpartisane ».
Ce texte, initié par le groupe indépendant Liot avec le soutien de la gauche, a recueilli 278 voix sur les 287 nécessaires pour faire tomber le gouvernement. Le second texte, à l’initiative du Rassemblement national, n’a recueilli que 94 voix, essentiellement celles de son groupe. Après le rejet de ces deux motions, la réforme très contestée d’Emmanuel Macron est donc adoptée. Dans une déclaration, Elisabeth Borne s’est déclarée « déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires ».
Les oppositions, qui ferraillent depuis des semaines sur le texte, ont appelé à sa démission. Ce gouvernement « est d’ores et déjà mort », a déclaré la cheffe de file des insoumis, Mathilde Panot. Elisabeth Borne « doit partir » ou « le président doit la démissionner », a abondé la présidente du groupe RN, Marine Le Pen.
France
Retraites : la motion de censure transpartisane est rejetée pour 9 voix !

Les députés favorables à la démission du gouvernement ne sont pas assez nombreux… à 9 voix près.
Soulagement pour l’exécutif. Ce lundi 20 mars, la motion de censure transpartisane portée par le groupe LIOT n’a pas obtenu les 287 voix nécessaires pour faire chuter le gouvernement. Seulement 278 députés ont voté pour.
Résultat : Élisabeth Borne n’est pas contrainte de « remettre au Président de la République la démission du Gouvernement », comme l’indique l’article 50 Constitution. Et ce, malgré son recours au 49.3 pour faire passer son impopulaire réforme des retraites, ce qui a jeté de l’huile sur le feu de la contestation de la rue. Autre effet immédiat, l’adoption du texte instaurant le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans (avec le rejet de l’autre motion de censure, celle du Rassemblement national), qui doit maintenant passer par l’examen du Conseil constitutionnel avant d’être promulgué.
« Il n’aura donc manqué que neuf voix à cette motion de censure pour faire tomber ce gouvernement et sa réforme », a souligné la présidente du groupe insoumis Mathilde Panot, dans un point presse conjoint avec ses partenaires de la Nupes. « Neuf petites voix, rien n’est fini dans ce pays et nous continuerons jusqu’au bout », a-t-elle insisté.
L’issue de ce vote n’est pas vraiment une surprise, puisqu’il fallait qu’une trentaine de députés LR se joignent à l’initiative. Ce qui, dès le départ, semblait loin d’être acquis. Au final, ils étaient 19 élus du parti de droite à voter la censure, ce qui témoigne d’une certaine division dans les troupes d’Éric Ciotti.
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