Sang sur les murs, la colère des éleveurs s’exprime par un geste symbolique

Face à la politique d’abattage des bovins, des agriculteurs ont choisi un acte de protestation spectaculaire en aspergeant de sang animal les bâtiments publics de Montauban.

Dans un contexte de tensions persistantes au sein du monde agricole, un groupe d’éleveurs a procédé à une action d’un symbolisme fort. À Montauban, plusieurs milliers de litres de sang animal ont été déversés sur la façade de la préfecture du Tarn-et-Garonne. Cette initiative, revendiquée par des membres de la Coordination rurale, visait à dénoncer les mesures d’abattage systématique des troupeaux touchés par la dermatose nodulaire contagieuse.

Les auteurs de cette opération ont utilisé des engins agricoles pour projeter le liquide sur l’édifice public. Dans une déclaration filmée, l’un d’eux a adressé un message à la ministre de l’Agriculture, affirmant que ce sang représentait celui que perd, selon eux, la profession. Le même groupe a également souillé les locaux de la Mutualité sociale agricole de la ville avec des déchets organiques.

Pour les responsables syndicaux sur place, cet acte constitue une réponse à ce qu’ils perçoivent comme une politique excessive de l’État. Ils estiment que les abattages préventifs, concernant plusieurs milliers de têtes de bétail depuis le début de l’épizootie, ne sont plus acceptables. Cette manifestation de mécontentement intervient alors que la colère gronde dans les campagnes, après plusieurs jours de mobilisations et de blocages, notamment dans le sud-ouest du pays, et une présence marquée des agriculteurs français lors de rassemblements européens à Bruxelles.

Malgré des discussions engagées au plus haut niveau entre le gouvernement et les représentants de la profession, l’exécutif maintient une position de fermeté. Il a fait savoir, par la voix de sa porte-parole, qu’aucun nouveau blocage ne serait toléré durant la période des fêtes de fin d’année. Cet épisode illustre la difficulté à apaiser un conflit dont les racines sont profondes et les manifestations, de plus en plus visibles.