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Sahel : l’offensive jihadiste redouble d’intensité, les capitales sous menace

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La recrudescence des attaques armées au Mali, Burkina Faso et Niger fait craindre une déstabilisation régionale sans précédent, alors que les groupes terroristes étendent leur emprise.

Les forces jihadistes multiplient les assauts meurtriers contre les armées nationales dans le Sahel, marquant une escalade inquiétante du conflit. Ces dernières semaines, des centaines de soldats ont péri sous les coups du JNIM, lié à Al-Qaïda, et de l’EIS, branche locale de l’État islamique. Les régimes militaires au pouvoir, pourtant arrivés avec la promesse de rétablir la sécurité, semblent impuissants à contenir cette vague de violence qui gagne désormais les zones frontalières des pays côtiers.

Plusieurs facteurs expliquent cette intensification. Les représailles des armées contre les civils, notamment les Peuls souvent accusés à tort de complicité avec les insurgés, alimentent un cycle de vengeances. Parallèlement, une rivalité territoriale oppose les deux principales factions terroristes, chacune cherchant à assoir sa domination. Le JNIM adopte une approche plus politique, ciblant stratégiquement les symboles étatiques, tandis que l’EIS prône une terreur indiscriminée, incluant les populations locales.

La question de la chute éventuelle d’une capitale sahélienne préoccupe les observateurs. Si certains experts jugent improbable une prise de pouvoir formelle, d’autres alertent sur la fragilité croissante des institutions. Les jihadistes, dotés de drones et maîtrisant l’art de la guérilla, pourraient reproduire le scénario somalien, où le gouvernement ne contrôle plus qu’une partie du territoire.

Face à cette menace, les États sahéliens ont opté pour une alliance militaire régionale, l’AES, tout en rompant avec leurs partenaires traditionnels. Mais leurs opérations conjointes peinent à inverser la tendance, malgré des annonces triomphalistes. L’absence de transparence sur les pertes et l’épuisement des troupes sapent davantage les efforts de contre-terrorisme.

La contagion vers les pays du Golfe de Guinée apparaît inéluctable. Le Bénin et le Togo subissent déjà des incursions, tandis que le Sénégal et la Mauritanie surveillent avec inquiétude les infiltrations depuis le Mali. Cette expansion souligne l’urgence d’une coordination régionale, aujourd’hui entravée par des tensions diplomatiques et le retrait des soutiens internationaux. Le Sahel s’enfonce dans une crise sécuritaire aux ramifications de plus en plus imprévisibles.

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