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Économie

Royaume-Uni. Les aides aux personnes handicapées dans le viseur du gouvernement travailliste

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Face à une économie atone, le gouvernement de Keir Starmer annonce des coupes budgétaires drastiques dans les allocations sociales, suscitant une vive opposition.

Le gouvernement britannique, dirigé par le Premier ministre Keir Starmer, a dévoilé un plan de réduction des dépenses publiques visant à économiser 5 milliards de livres par an d’ici 2029-2030. Cette mesure, présentée comme nécessaire pour assainir les finances publiques, touche particulièrement les aides destinées aux personnes handicapées ou souffrant de maladies de longue durée. Le système de protection sociale, jugé trop coûteux, est au cœur de cette réforme controversée.

L’une des mesures les plus critiquées concerne le durcissement des critères d’éligibilité au Personal Independence Payment (PIP), une allocation sans conditions de ressources qui bénéficie à 3,6 millions de personnes. Cette aide, destinée à couvrir les frais liés aux handicaps ou aux maladies, est notamment utilisée par 38 % des bénéficiaires pour des troubles psychiatriques. Le gouvernement estime que le nombre croissant de demandes, notamment pour des problèmes de santé mentale, rend le système insoutenable.

Parallèlement, une réforme de l’Universal Credit, une allocation pour les personnes à faibles revenus ou sans emploi, est également prévue. L’objectif affiché est d’inciter davantage de bénéficiaires à retourner sur le marché du travail, tout en réduisant les dépenses publiques. Cependant, ces annonces ont provoqué une levée de boucliers de la part des associations de défense des droits des personnes handicapées et de certains députés travaillistes.

Les critiques dénoncent une approche jugée punitive et peu solidaire. Clive Lewis, député travailliste, a exprimé sa colère, affirmant que ces mesures ne reflètent pas les valeurs traditionnelles de son parti. De son côté, Debbie Abrahams, une autre élue du Labour, a plaidé pour des solutions alternatives et plus humaines pour équilibrer les finances publiques.

Les associations, quant à elles, mettent en garde contre les conséquences de ces coupes budgétaires. James Taylor, de l’organisation Scope, a souligné que ces réductions risquent d’accroître la pression sur le système de santé national (NHS), déjà sous tension. Alicia Cartwright, une bénéficiaire du PIP souffrant de troubles bipolaires, a témoigné de l’impact dramatique que ces coupes pourraient avoir sur sa vie, évoquant un risque vital.

Face à ces critiques, le gouvernement a annoncé des mesures d’accompagnement, notamment un « droit à essayer » permettant aux allocataires de tenter de reprendre un emploi sans perdre leurs aides, ainsi qu’un investissement supplémentaire d’un milliard de livres pour soutenir leur réinsertion professionnelle.

Ces réformes s’inscrivent dans un contexte économique difficile, marqué par une croissance atone et des dépenses publiques élevées. Le gouvernement cherche à éviter de nouvelles hausses d’impôts tout en respectant ses engagements budgétaires. Cependant, la question de l’équilibre entre rigueur financière et solidarité sociale reste au cœur des débats, alors que les critiques s’intensifient.

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