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Rassemblement à risque à Bangkok, au lendemain d’affrontements

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Des milliers de manifestants pro-démocratie ont commencé à se rassembler mercredi, occupant l’un des principaux carrefours du centre de Bangkok, au lendemain d’affrontements avec les forces de l’ordre et des ultra-royalistes au cours desquels six protestataires ont été blessés par balles.

Ce mercredi, « nous allons ouvrir une nouvelle ère dans nos combats », « il n’y a plus de compromis possible », ont averti plusieurs leaders de la contestation, tandis que le parlement s’apprêtait à voter une éventuelle réforme de la constitution.

La police a utilisé des camions à benne, des blocs de béton et du fil barbelé pour barricader son quartier général tout près du lieu de la protestation, tandis que de nombreux manifestants étaient équipés de casques, de lunettes et de masques à gaz.

« Nous protégerons notre peuple. Nous ne voulons aucune violence mais il n’y aura pas de compromis tant qu’ils n’auront pas répondu à nos demandes », a déclaré à l’AFP Jay, un manifestant de 26 ans.

Le porte-parole de la police nationale, Yingyos Thepjamnong, a averti les manifestants de ne pas s’approcher du siège de la police, affirmant que plus de 2.000 policiers avaient été déployés.

« Continuez à vous battre »

« Nous ne devons pas avoir peur, ce n’est qu’un moment de transition dans notre histoire. Les gens travaillent pour nous au parlement et le reste dépend de nous: continuez à vous battre », a lancé à la foule un dirigeant étudiant, Sirapop Poompuengpoot, juché sur un camion.

Les autorités ont lancé de leur côté un appel au calme.

Le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha a exhorté les manifestants à s’abstenir de toute violence, mais a exclu l’introduction d’un nouveau décret d’urgence – comme celui interdisant les rassemblements publics de plus de quatre personnes qui a duré une semaine en octobre.

« Nul besoin. Cela affecte la stabilité et la confiance dans notre pays. Personne ne voudra venir ou investir ici parce que notre confiance s’est érodée », a déclaré Prayut aux journalistes.

Mardi, la police anti-émeutes a utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes contre des protestataires rassemblés près du Parlement, où députés et sénateurs débattent d’une éventuelle réforme constitutionnelle.

Des affrontements ont également éclaté entre des militants pro-démocratie et des « chemises jaunes » ultra-royalistes.

Au total, 55 personnes ont été blessées mardi dont six par des tirs à balles réelles, d’après le centre médical d’urgence Erawan de Bangkok. Quatre personnes étaient toujours hospitalisées mercredi.

La police a démenti lors d’un point presse avoir tiré à balles réelles ni même avec des projectiles en caoutchouc et l’origine des tirs restait indéterminée.

Le commissaire adjoint de la police de Bangkok, Piya Tavichai, a déclaré que ses services enquêtaient sur ces tirs, qui ont eu lieu à environ 300 mètres de la principale zone de protestation.

Selon lui, un ultra-royaliste a reçu une balle dans la hanche et un manifestant pro-démocratie a été atteint à la jambe.

« Le reste des blessés par balle fait toujours l’objet d’une enquête, mais le fait est que les deux parties ont été blessées par balle », a-t-il déclaré aux journalistes mercredi.

Réforme constitutionnelle?

Il s’agit des incidents les plus violents depuis le début de la contestation qui réclame la démission du Premier ministre, une réforme de la monarchie et une nouvelle Constitution.

Les tactiques déployées par les forces de l’ordre ne sont « pas conformes à la procédure internationale de dispersion des manifestations », a déploré l’Association thaïlandaise des avocats des droits humains.

Le Parlement doit voter ce mercredi pour décider quels projets d’amendements constitutionnels il accepte d’examiner.

Une des propositions débattues prévoit que le Premier ministre soit obligatoirement choisi parmi les membres du Parlement, alors que l’actuel chef de gouvernement est issu de l’armée.

La plupart des propositions qui ont été soumises aux parlementaires excluent toute réforme de la monarchie.

Un texte déposé par une ONG va beaucoup plus loin, demandant une réécriture de l’ensemble des chapitres constitutionnels même celui sur la royauté, mais il a très peu de chance de passer.

Les ultra-royalistes s’opposent à toute réforme, estimant que cela conduirait à « une abolition de la monarchie ».

Le mouvement pro-démocratie a toujours assuré souhaiter moderniser la royauté, mais en aucun cas ne vouloir l’abolir.

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Décès

L’ancien président italien Giorgio Napolitano est mort à l’âge de 98 ans

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L'ancien président italien Giorgio Napolitano est mort à l'âge de 98 ans

Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano, qui a été élu en 2006, a géré une phase particulièrement turbulente en Italie.

Il était considéré pendant des années comme le garant de la stabilité de l’Italie. L’ancien président italien Giorgio Napolitano (2006-2015), dirigeant historique du Parti communiste et promoteur de la construction européenne, est mort à l’âge de 98 ans, vendredi 22 septembre.

Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano a géré une phase particulièrement turbulente en Italie. Elu en 2006, il comptait prendre sa retraite à l’issue de son premier septennat au printemps 2013, après les législatives. Mais les résultats des élections, trop serrés, et l’incapacité des principaux partis à s’accorder sur un éventuel successeur, l’avaient contraint à reprendre du service. Dès son discours d’investiture, particulièrement dur envers les responsables politiques dont il avait dénoncé « la surdité » face aux exigences du pays, il avait annoncé qu’il ne resterait pas sept ans de plus et avait en effet démissionné en janvier 2015.

L’ensemble de la classe politique de la péninsule a rendu hommage à ce Napolitain, qui est reconnu pour sa modération, sa prudence et son sens de l’Etat. Giorgia Meloni, dirigeante du parti post-fasciste Fratelli d’Italia et « présidente du conseil » depuis octobre 2022 a sobrement présenté « les plus profondes condoléances » de son cabinet à la famille de l’ancien président.

L’actuel président de la République, Sergio Mattarella, a rappelé l’engagement européen de l’ancien député au Parlement de Strasbourg qui a mené « des batailles importantes pour le développement social, la paix et le progrès en Italie et en Europe ».

Dans un télégramme à sa veuve, le pape François, en voyage à Marseille, a quant à lui salué un homme ayant consacré son action politique à préserver « l’unité et la concorde » de son pays.

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Europe

Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine

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Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine

La Pologne a annoncé la cessation de ses livraisons d’armes à l’Ukraine, provoquant des tensions diplomatiques entre les deux pays alliés.

La Pologne a annoncé mercredi qu’elle avait cessé de fournir des armes à l’Ukraine, marquant une escalade des tensions entre les deux pays alliés au moment où l’Ukraine riposte à l’invasion russe. Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a déclaré que leur priorité était la modernisation et l’armement de l’armée polonaise pour la renforcer rapidement, sans préciser quand exactement les livraisons d’armes à l’Ukraine avaient cessé.

La Pologne était l’un des plus grands fournisseurs d’armes à l’Ukraine. Cependant, cette décision intervient peu de temps après que Varsovie a interdit l’importation de céréales ukrainiennes pour protéger ses intérêts agricoles. La Pologne a nié que ces deux mesures soient liées, affirmant qu’elle continuait à honorer les contrats d’armement antérieurs avec l’Ukraine.

L’annonce de la Pologne est survenue après la convocation « d’urgence » de l’ambassadeur ukrainien par Varsovie pour protester contre les remarques du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’ONU. Zelensky avait critiqué certains pays pour avoir soutenu indirectement la Russie.

La France a réagi aux tensions entre les deux pays, qualifiant la situation de « regrettable » et suggérant qu’elle résultait de « considérations de politique intérieure ». La décision de l’UE de mettre fin à l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes, prononcée en mai par cinq États membres, a été à l’origine des derniers développements, avec des embargos unilatéraux et des poursuites devant l’OMC.

La Pologne a averti qu’elle élargirait la liste des produits ukrainiens interdits d’importation en réponse à ces actions. Cependant, les deux pays tentent toujours de trouver une solution constructive au problème des céréales.

L’Ukraine, engagée dans une lutte pour sa survie contre la Russie, a déclaré que les mesures prises par la Pologne étaient « inacceptables » et a proposé une résolution du conflit. La communauté internationale surveille de près ces développements, craignant que les tensions diplomatiques ne compromettent les efforts pour soutenir l’Ukraine dans son conflit avec la Russie.

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Monde

Gabon : Le fils aîné d’Ali Bongo écroué pour corruption

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Gabon : Le fils aîné d'Ali Bongo écroué pour corruption

Trois semaines après le coup d’État, le fils d’Ali Bongo et d’autres hauts responsables sont inculpés pour corruption et d’autres crimes.

Trois semaines après le coup d’État qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba au Gabon, son fils Noureddin Bongo Valentin et plusieurs proches du cabinet du président déchu ont été mis en examen et incarcérés, notamment pour des accusations de corruption. Au total, dix personnes ont été inculpées mardi pour une série de crimes, dont des « troubles des opérations d’un collège électoral », « corruption », « détournement de deniers publics », « blanchiment de capitaux », et bien d’autres, a annoncé le procureur de Libreville, André-Patrick Roponat, lors d’une conférence de presse. Sept d’entre elles ont été placées en détention provisoire.

Parmi les inculpés figurent Noureddin Bongo Valentin, le fils aîné d’Ali Bongo, et Jessye Ella Ekogha, l’ancien porte-parole de la présidence, tous deux mis en examen pour corruption. Ces arrestations ont eu lieu le jour du coup d’État et ils étaient initialement soupçonnés de « haute trahison », bien que ce chef d’inculpation n’ait pas été retenu.

Le 30 août, peu de temps après l’annonce controversée de la réélection d’Ali Bongo, les militaires dirigés par le général Brice Oligui Nguema ont renversé le président, l’accusant notamment de « détournements massifs » de fonds publics. Les perquisitions menées dans les domiciles de ces hauts responsables du cabinet de l’ex-président Ali Bongo et de son épouse Sylvia Bongo Valentin ont montré des sommes considérables d’argent en espèces.

Sylvia Bongo Valentin, l’ex-première dame du Gabon, est actuellement en résidence surveillée à Libreville « pour sa protection », selon la présidence. Cependant, ses avocats ont déclaré que sa situation était « injustifiable » et « incompatible avec un État de droit ». Ils ont déposé une plainte contre les responsables de cette détention.

Les putschistes avaient accusé Sylvia et son fils Noureddin d’être les véritables dirigeants du pays et au cœur d’un réseau de corruption étendu. Ali Bongo, quant à lui, avait été placé en résidence surveillée à Libreville mais est actuellement « libre de ses mouvements » et peut « se rendre à l’étranger », selon le général Oligui.

Le 13 septembre, le général Brice Oligui Nguema, désigné président de transition, a annoncé la création d’une commission d’enquête sur les marchés publics pour lutter contre les fraudes. Avant le coup d’État, il avait sommé les chefs d’entreprise pratiquant la « surfacturation » de cesser leurs pratiques frauduleuses dans les passations de marchés publics.

L’enquête sur les « biens mal acquis » de la famille Bongo en France, ouverte suite à des plaintes d’ONG en 2007, avait déjà révélé des soupçons de détournement de fonds publics permettant l’acquisition d’un important patrimoine immobilier. Plusieurs membres de la famille Bongo, dont Ali Bongo lui-même, sont mis en examen en France pour recel de détournement de fonds publics dans le cadre de cette enquête. Le Gabon est souvent critiqué pour le niveau élevé de corruption qui y sévit et est classé 136e sur 180 pays en termes de perception de la corruption par Transparency International (2022).

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