« Le racisme est un virus, stoppez-le »: plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris et dans plusieurs autres villes contre le racisme et les violences policières.
Réunis place du Châtelet, les manifestants parisiens (2.100 selon le ministère de l’Intérieur, entre 8 et 10.000 pour les organisateurs) se sont élancés en direction de la place Stalingrad derrière deux banderoles proclamant « stop aux crimes d’Etat » et « d’où que l’on vienne, où que l’on soit né, notre pays s’appelle Solidarité ».
Onze autres actions ont été recensées en France par la place Beauvau, qui a dénombré 1.400 personnes dans leurs rangs.
Les manifestants répondaient à l’appel du « Réseau d’entraide Vérité et Justice » et de la « Campagne antiracisme et solidarité » qui réunit diverses organisations, dont Attac, Droit au logement, le Mouvement national lycéen (MNL) ou des syndicats comme la FSU et Solidaires.
La mobilisation – à l’occasion de la journée mondiale contre le racisme et de celle également en mars contre les violences policières -, vise à « réaffirmer nos valeurs d’antiracisme et d’égalité des droits », a expliqué dans le cortège parisien Cybèle David, secrétaire nationale de Solidaires, citant parmi les revendications la régularisation des sans-papiers.
« Ce que l’on demande c’est que ce ne soit plus admissible en 2022, à l’heure où on est en pleine élection présidentielle, qu’on stigmatise étrangers et étrangères, alors qu’à l’heure actuelle, la guerre en Ukraine démontre qu’on est capables d’accueillir des réfugiés », a aussi affirmé Raji Aletcheredji, secrétaire fédéral de Solidaires étudiants.
A Paris, des proches de victimes de violences policières étaient réunis derrière la banderole du « Réseau d’entraide » avec des t-shirts pour « Lamine », « Sabri », « Ibrahima » ou encore « Cédric ».
Certains ont pris la parole pour raconter leur histoire, comme la soeur de Lamine, mort en 2007 « par clé d’étranglement et plaquage ventral », ou ce père ingénieur, qui a relaté son combat pour la vérité après la mort de son fils de 19 ans « tué d’une balle en plein coeur lors d’un banal contrôle routier » à Marseille en 2021.
« L’extrême-droite monte énormément, donc il est important de montrer notre détermination par rapport à ça », a affirmé Paul, étudiant en histoire de 20 ans.
Non loin de là, Arnaud Benoist (Solidaires) a aussi jugé important, à l’approche de la présidentielle, de rappeler que les forces syndicales « sont présentes pour lutter contre l’extrême droite ».
Quant à Tidiane, membre d’un collectif de sans-papiers parisien, il a expliqué vouloir « faire savoir au monde que le racisme n’a pas sa place » et doit être « éradiqué ».
Le cortège parisien, organisé chaque année à la mi-mars, est resté bloqué un moment, les manifestants protestant contre l’important dispositif mis en place par les forces de l’ordre.
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