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Politique

Présidentielle : tous contre Macron pour qui « rien n’est écrit »

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Maintenant qu’Emmanuel Macron est candidat, ses adversaires à la présidentielle recherchent vendredi la parade face à un « président de crise » au plus haut dans les sondages mais qui joue sur la prudence en soulignant que « rien n’est écrit ».

A 37 jours du premier tour, l’horizon de cette campagne qui sera express s’est éclairci et les prétendants à l’Elysée tentent de se positionner comme celui ou celle qui sera seul capable de battre M. Macron au second tour, dénonçant le bilan de son quinquennat.

Mais la tâche n’est pas aisée.

S’en prendre à la légitimité d’un président en pleine guerre sur le continent européen limite la marge de manoeuvre des candidats. D’autant qu’il bénéficie de sa stature de chef de l’Etat ayant eu à gérer, avec succès selon les sondeurs, deux autres crises, les « gilets jaunes » et la pandémie de Covid. 

Pour le président, l’un des défis est de ne pas crier victoire trop tôt ou de faire les frais d’une démobilisation des Français alors que la crainte d’une abstention record en avril persiste.

« La situation est hyper instable avec le contexte. On va subir un agenda qui va tout écraser. On ne veut pas dire que l’élection est faite. Mais il n’a pas besoin d’en faire trop », confie un ministre.

« Rien n’est écrit », a affirmé pour sa part le président dans sa première vidéo comme candidat, en assurant qu’il allait « convaincre, proposer, être attaqué et répondre à la controverse » durant la campagne malgré l’impact de la guerre en Ukraine.

Pour lui, l’élection des 10 et 24 avril n’est « pas du tout pliée » et s’annonce même « aussi intimidante » que celle de 2017, lorsqu’il avait été élu à 39 ans sans jamais avoir exercé de mandat.

M. Macron entre en campagne porté par un bond dans les sondages réalisés avant l’annonce de sa candidature. Il grimpe dans les intentions de vote en 15 jours, pour atteindre 28-29% au premier tour de la présidentielle, loin devant Marine Le Pen (RN) à 16-17%, Valérie Pécresse (LR) et Eric Zemmour (Reconquête!).  

« Référendum »

L’opposition fustige une entrée en campagne tardive et réclame de débattre.

Valérie Pécresse a ainsi réclamé vendredi un débat télévisé « absolument nécessaire ». Selon elle, le président sortant « ne peut pas aujourd’hui se mettre au-dessus du peuple et ne pas venir dans l’arène pour débattre ».

Le patron LR de la région Auvergne Rhône Alpes, Laurent Wauquiez, a  dénoncé devant des élus locaux un président « à la fois monarchique et dictateur » avant de retirer ses propos.

Pour le président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella, la présidentielle « revêt un enjeu de civilisation et prend la forme d’un référendum à la question extrêmement simple +pour ou contre Macron+ ».

De son côté, le candidat d’extrême droite Eric Zemmour, chahuté par une quinzaine de personnes criant « Zemmour collabo » lors de son passage au salon de l’Agriculture, a déploré que la guerre en Ukraine « détourne l’attention des sujets majeurs pour la France dans les cinq ans qui viennent ». 

M. Zemmour a été par ailleurs condamné vendredi pour « contrefaçon de droits d’auteur » après l’utilisation non autorisée d’images de films dans son clip d’annonce de candidature, une décision dont il va faire appel.

Et plusieurs comptes Twitter liés à sa campagne, ainsi qu’à celle de Marine Le Pen, ont été suspendus pendant une heure environ vendredi, un porte-parole du réseau social évoquant « une erreur ».

Rififi chez les Verts

Pendant ce temps, chez les Verts, les dissensions éclatent au grand jour avec l’exclusion de la finaliste de la primaire écologiste Sandrine Rousseau de l’équipe de campagne de Yannick Jadot pour des propos au vitriol sur sa stratégie. 

Pour M. Jadot, « c’est une forme de clarification après des semaines et des semaines de parasitage ».

Selon la moyenne des sondages, le candidat écologiste, dont la campagne patine, est crédité d’environ 5% des intentions de vote.

Le suspense est en revanche pratiquement levé dans la course aux parrainages d’élus nécessaires pour se présenter.

Les prétendants à l’Elysée avaient jusqu’à vendredi 18H00 pour transmettre leurs signatures au Conseil constitutionnel. Et ce dernier annoncera lundi la liste définitive des candidats qui seront en lice le 10 avril lors du premier tour.

Les derniers doutes concernent le candidat d’extrême gauche Philippe Poutou (NPA), qui assure avoir obtenu les 500 parrainages. Il en dispose 439 au dernier décompte publié jeudi. 

« Ce n’est pas encore officiel, mais on a arraché cette place », a-t-il déclaré à l’AFP. Si M. Poutou obtenait les 500 signatures, il y aurait 12 candidats sur la ligne de départ, comme en 2017.

France

Emmanuel Macron atteint un seuil historique d’impopularité

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Emmanuel Macron atteint un seuil historique d’impopularité

Malgré son retrait de la scène politique intérieure, Emmanuel Macron enregistre un nouveau recul dans les sondages. Avec seulement 17% d’opinions favorables, il connaît l’un des plus bas niveaux de popularité jamais atteints par un président en exercice.

La dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier continue de peser lourdement sur la popularité d’Emmanuel Macron. Un récent baromètre révèle que seulement 17% des Français ont aujourd’hui une opinion favorable du chef de l’État. Ce chiffre marque une chute sans précédent pour le président, qui traverse désormais une crise de confiance plus marquée que lors de la période tendue des « Gilets jaunes ». L’étude met en lumière le fossé grandissant entre le président et l’opinion publique, alimenté par son retrait de la gestion des affaires intérieures depuis la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, qui concentre désormais l’essentiel du pouvoir exécutif.

Le désenchantement des Français ne se limite pas à une simple baisse de popularité. Selon le sondage, 78% des personnes interrogées déclarent ne plus faire confiance à Emmanuel Macron. Un chiffre élevé, mais qui ne dépasse pas le record d’impopularité enregistré par François Hollande en 2016, où ce dernier avait culminé à 87% de défiance. Cet ancrage persistant d’une méfiance vis-à-vis du chef de l’État traduit un mécontentement profond, notamment au sein des classes populaires et de certaines franges de l’électorat centriste, qui semblent aujourd’hui désillusionnées par les promesses initiales de renouveau portées par le président.

Le sondage illustre également la montée du Rassemblement national (RN) dans le paysage politique français, avec Jordan Bardella et Marine Le Pen occupant les deux premières places du classement de popularité. La progression de figures de droite, comme Marion Maréchal en cinquième position et Éric Ciotti en dixième, témoigne d’un basculement notable de l’opinion publique en faveur des idées portées par le RN, et de la stratégie d’alliances qui semble désormais porter ses fruits. Gabriel Attal, quant à lui, peine à consolider sa base de soutien, fragilisée par sa posture ambiguë de critique du gouvernement tout en menant ses troupes à l’Assemblée nationale. Les tensions entre ses engagements et les attentes de ses partisans l’ont conduit à perdre 4 points auprès des centristes et 21 points à gauche, reflétant la difficulté de maintenir une ligne cohérente dans un contexte politique polarisé.

Cette baisse de popularité et la montée en puissance de l’extrême droite dessinent un paysage politique français de plus en plus incertain, marqué par une désaffection à l’égard de l’exécutif et un attrait croissant pour des alternatives radicales.

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Le gouvernement Barnier prêt à dégainer le 49.3 pour le budget 2025

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Le gouvernement Barnier prêt à dégainer le 49.3 pour le budget 2025

Face à l’impasse parlementaire, le gouvernement de Michel Barnier envisage l’utilisation de l’article 49.3 pour imposer le budget 2025. Malgré sa volonté affichée de laisser les débats se poursuivre, les fragilités de la coalition pourraient précipiter cette décision.

Mercredi, le gouvernement de Michel Barnier se prépare à une délibération du Conseil des ministres qui pourrait aboutir à l’activation de l’article 49.3 pour faire passer le projet de loi de finances. Ce recours constitutionnel permettrait l’adoption du budget sans vote à l’Assemblée nationale, exposant néanmoins l’exécutif à une motion de censure. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a précisé que cette option, bien que sur la table, n’est pas souhaitée par le Premier ministre, Michel Barnier, qui espère laisser les débats se poursuivre autant que nécessaire.

Cependant, la nécessité de recourir à cet outil controversé semble se renforcer face aux difficultés rencontrées par la majorité. Les divisions internes au sein du socle de soutien au gouvernement sont de plus en plus visibles, comme en témoigne le vote de la pérennisation d’une surtaxe sur les hauts revenus, contre l’avis de l’exécutif, grâce aux voix du MoDem, membre de la coalition. Le président de la Commission des finances, Éric Coquerel, a ironisé sur un socle « tout fissuré » et a exprimé sa conviction que le gouvernement accumulerait d’autres échecs.

Outre les questions budgétaires, les désaccords au sein de la majorité se sont également manifestés lors de l’élection à la vice-présidence de l’Assemblée nationale, un poste clé qui a échappé à la candidate des Républicains au profit d’un écologiste, illustrant encore la fragilité de la coalition Barnier. Si l’exécutif devait recourir au 49.3, une motion de censure serait inévitable, avec un risque accru pour le gouvernement. L’opposition, tant de gauche que du Rassemblement national, reste en embuscade, menaçant de faire tomber le gouvernement en cas de recours à cet article, déjà perçu comme une brutalité parlementaire.

La situation politique devient ainsi de plus en plus tendue pour Michel Barnier, qui se trouve confronté à un choix délicat pour faire passer son budget tout en évitant une crise gouvernementale.

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L’Assemblée nationale clôt la tentative de destitution d’Emmanuel Macron

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L'Assemblée enterre la proposition de destitution de Macron

La proposition de destitution du président Emmanuel Macron, portée par La France insoumise (LFI), ne sera pas débattue à l’Assemblée nationale. La décision de la conférence des présidents met un terme à cette initiative, malgré les critiques de certains groupes politiques.

La tentative de destituer Emmanuel Macron, initiée début septembre par LFI, n’aboutira pas. La conférence des présidents, qui organise les travaux de l’Assemblée, a décidé de ne pas inscrire cette proposition à l’ordre du jour, bloquant ainsi toute possibilité de débat en séance plénière. Cette décision intervient après le rejet massif du texte en commission parlementaire.

Mathilde Panot, cheffe de file du groupe LFI, a dénoncé cette décision, affirmant que le président Macron échappe ainsi à un débat nécessaire sur son « comportement dangereux et erratique » à la suite des législatives. Cependant, le rejet en commission n’avait laissé que peu d’espoir à cette proposition. Selon les règles de l’Assemblée, le texte aurait dû être inscrit au plus tard le 15 octobre pour être discuté, ce qui ne sera finalement pas le cas.

Plusieurs groupes parlementaires, notamment ceux issus de l’ancienne majorité présidentielle (EPR, MoDem, Horizons) ainsi que les Républicains et l’UDR, ont fermement refusé la tenue de ce débat. De son côté, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN), s’est abstenue, ce qui a suscité de vives critiques de la part de Mathilde Panot. Cette dernière a estimé que l’abstention du RN avait permis à Emmanuel Macron d’échapper à la procédure de destitution. Léa Balage El Mariky, porte-parole du groupe écologiste, a également accusé l’extrême droite de double jeu, arguant que Marine Le Pen se présente comme l’opposante principale à Macron tout en lui épargnant une épreuve institutionnelle.

La décision de la conférence des présidents met ainsi un terme définitif à cette initiative. Les chances de succès étaient de toute manière extrêmement limitées, la destitution nécessitant une majorité des deux tiers tant à l’Assemblée qu’au Sénat. Eric Ciotti, chef du groupe UDR, s’est félicité de ce dénouement, rappelant qu’il avait voté contre la procédure. Opposant déclaré à Emmanuel Macron, Ciotti a toutefois affirmé que l’intégrité des institutions devait primer, condamnant ce qu’il a décrit comme une tentative de « jouer avec la Constitution » de la part de LFI et de Jean-Luc Mélenchon.

La fermeture de cette voie de destitution confirme la difficulté pour l’opposition d’imposer un débat de cette envergure dans un contexte politique où les alliances et les abstentions jouent un rôle déterminant.

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