Politique
Politique : Motion de censure, texte sanitaire: l’Assemblée nationale entre dans le vif
Ca s’accélère à l’Assemblée: la motion de censure de gauche contre le gouvernement Borne va être mise au vote lundi, sans espoir d’être adoptée, avant que les députés ne s’emparent d’un premier texte de loi, sur la situation sanitaire.
Discutée dans l’hémicycle à partir de 16H00, la motion de censure défendue par la coalition de gauche Nupes n’a quasiment aucune chance d’aboutir, faute de soutien des groupes RN et LR.
Mais la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot espère en faire une démonstration de « défiance » à l’égard d’Elisabeth Borne qui n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée.
L’Insoumise reproche à la Première ministre de ne pas avoir sollicité de vote de confiance mercredi dernier lors de sa déclaration de politique générale, une « stratégie » du « sauve qui peut ».
« Pschitt »
« Vous allez chercher à censurer un gouvernement qui commence son travail », dénonce Elisabeth Borne.
Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran fustige une « motion de posture ». Selon le député LREM Karl Olive, la motion « va faire pschitt », montrant que Jean-Luc Mélenchon, qu’il voit derrière cette initiative, a « la minorité absolue ».
Son collègue macroniste Sacha Houlié critique aussi une « perte » de temps, loin des préoccupations des Français.
LFI s’exprimera en premier lundi, avant l’intervention de la Première ministre puis des autres groupes pour un débat de 2H30.
La gauche pourrait à cette occasion se faire l’écho des révélations du Monde sur les liens privilégiés entre Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’Economie, et la société Uber. C’est « un pillage du pays », pour Mme Panot.
Seuls les députés favorables à la motion participeront au vote. Pour faire tomber le gouvernement il faudrait une majorité absolue de 289 voix, impossible à atteindre pour les seuls Nupes (LFI, PS, écologistes, PCF).
Ils sont 151 au total mais le socialiste Dominique Potier n’a pas signé le texte. Pas sûr en outre que tous les signataires soient présents.
Marine Le Pen a redit dimanche que son groupe RN, en pleine quête de respectabilité, ne soutenait pas la motion: « La Nupes ne défend pas l’intérêt des Français, ce qu’ils veulent c’est faire sauter la République ».
L’examen du projet de loi « sécurité sanitaire » et ses « mesures de freinage » face au regain de Covid-19 a été repoussé en soirée.
Ce texte vise à proroger des dispositifs de collecte de données de santé (tests Covid, vaccination) et mettre en place un pass sanitaire aux frontières si la situation sanitaire l’exigeait.
Les députés ont unanimement réduit en commission les délais d’autorisation de ces mesures, jusqu’au 31 janvier plutôt que fin mars – une « co-construction » saluée par LR et la majorité.
Pass outre-mer
Mais les RN ou certains élus Nupes contestent l’ensemble du projet de loi et entendent faire le procès de la politique sanitaire menée.
A l’extrême droite, Julie Lechanteux avait réclamé en commission des « preuves » de l’efficacité du pass sanitaire et lancé que le « vaccin ne fonctionne pas » face aux nouveaux variants, s’attirant les foudres de la majorité.
Chez LFI, on dénonce des « manques coupables » sur la « gratuité » des tests ou les purificateurs d’air pour les écoles.
Les débats devraient s’animer à propos des Outre-mer. Le texte prévoit que le possible pass sanitaire aux frontières s’applique pour les trajets entre métropole et territoires ultramarins.
Plusieurs élus comme Davy Rimane (GDR, Guyane) ont regretté une « stigmatisation » des Outre-mer.
Conscient des tensions en outre-mer autour notamment de l’obligation vaccinale des soignants, le nouveau ministre de la Santé François Braun a promis de s’y rendre prochainement.
L’urgentiste va connaître son baptême du feu dans l’hémicycle, en pleine septième vague de Covid.
En parallèle, vont débuter en commission les échanges sur l’autre pièce maîtresse de l’été législatif, le projet de loi sur le pouvoir d’achat, avec des centaines d’amendements au menu.
Gouvernement et majorité assurent être prêts au « compromis ». Mais « ce ne sera pas le +n’importe quoi qu’il en coûte !+ », a averti Aurore Bergé, présidente des députés LREM.
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire s’est dit ouvert à de nouvelles mesures sur la défiscalisation des heures supplémentaires et l’indemnité carburant travailleurs.
Le projet de loi atterrira dans l’hémicycle à compter du 18 juillet.
Politique
Le PS prêt à négocier avec les macronistes et LR sur la base « de concessions réciproques »
Le Parti Socialiste, sous la direction d’Olivier Faure, se dit prêt à entamer des pourparlers avec les macronistes et la droite pour former un gouvernement temporaire.
Dans une démarche inédite, le Parti Socialiste (PS) montre une ouverture significative envers les macronistes et Les Républicains (LR) pour constituer un gouvernement d’unité nationale. Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, a exprimé lors d’une interview sur franceinfo sa volonté de négocier des « concessions réciproques » afin de sortir de l’impasse politique actuelle. Cette proposition intervient dans un contexte où le pays ne peut se permettre de rester paralysé par les querelles partisanes.
La stratégie du PS repose sur un compromis temporel, envisageant la formation d’un gouvernement à durée limitée. Ce gouvernement serait le fruit d’une négociation préalable, orchestrée par un « préfigurateur » désigné par Emmanuel Macron. L’objectif est de trouver un terrain d’entente sur des sujets cruciaux, tels que les retraites, où le PS propose un gel de la réforme plutôt qu’une abrogation immédiate, afin de permettre une conférence de financement ultérieure. Cette approche pragmatique reflète une volonté de dialogue et de recherche de solutions concrètes.
Faure reconnaît que les discussions excluront les forces du Nouveau Front populaire, notamment les Insoumis, qui se sont auto-exclus du processus. Cependant, il invite Laurent Wauquiez et LR à participer aux négociations, sous réserve de concessions mutuelles. Cette ouverture illustre une flexibilité politique rare, où le PS accepte de faire des compromis sur des positions traditionnellement fermes, comme la réforme de l’ISF, où il envisage un rétablissement rapportant 15 milliards d’euros au lieu des trois initialement proposés.
Le PS, sans majorité absolue, se trouve contraint de naviguer dans un paysage politique fragmenté. Faure insiste sur le fait que son parti n’abandonne pas ses valeurs, mais qu’il est prêt à faire des concessions pour le bien commun. « Je suis prêt à entrer en discussion. Ça ne veut pas dire que je suis prêt à dire que je suis devenu macroniste », souligne-t-il, marquant ainsi une distinction claire entre compromis et reniement idéologique.
France
« Bavardage creux », « dérive préoccupante » : les politiques réagissent à l’allocution d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, dans son allocution, promet un gouvernement d’intérêt général, mais les critiques fusent de tous bords politiques.
Dans son discours adressé à la nation, Emmanuel Macron a esquissé une vision de la France unie sous un « gouvernement d’intérêt général », une rhétorique qui se veut rassembleuse. Pourtant, ce message semble avoir rencontré un mur de scepticisme et de critiques de la part de ses adversaires politiques.
Adresse aux Français. https://t.co/irpXQN9qfN
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 5, 2024
Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a vivement critiqué le discours présidentiel, le qualifiant de « bavardage creux et prétentieux ». Pour lui, l’utilisation de l’article 49.3 pour imposer des lois sans vote parlementaire est une atteinte directe à la démocratie, justifiant ainsi la censure du gouvernement Barnier. Cette censure, selon Mélenchon, n’est pas dirigée contre Barnier, mais contre la politique d’Emmanuel Macron lui-même.
De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella du Rassemblement National a également exprimé son inquiétude face à ce qu’il perçoit comme une « dérive préoccupante » de la macronie. Il suggère que le président s’éloigne des réalités du terrain et du peuple français.
Boris Vallaud du Parti Socialiste a quant à lui voté la motion de censure comme une « sanction d’un mauvais budget de la sécurité sociale », tout en appelant à un Premier ministre issu de la gauche. Cette critique vise non seulement le fond du discours mais aussi la forme, dénonçant une politique qui, selon lui, manque de considération pour les besoins sociaux.
Marine Tondelier, d’Europe Écologie Les Verts, a salué la prudence de Macron dans la nomination de son Premier ministre, mais n’a pas manqué de critiquer le ton « condescendant » du discours. Elle semble apprécier la retenue du Président dans sa précipitation à nommer un successeur à Barnier, mais déplore le manque de respect perçu dans son allocution.
Enfin, Rachida Dati, ancienne ministre, a indiqué que Macron devrait agir rapidement pour nommer un nouveau Premier ministre, reflétant une attente de décisions concrètes et rapides de la part du Président.
L’allocution d’Emmanuel Macron, bien que visant à rassurer et à fédérer, a plutôt suscité un concert de critiques, reflétant un fossé grandissant entre le chef de l’État et les représentants de diverses tendances politiques. Ce discours, loin de combler les divisions, semble les avoir accentuées, laissant le public informé dans l’attente de voir comment le Président répondra à cette vague de scepticisme.
France
Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou
Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.
La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.
Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.
Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.
Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.
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