Politique
Politique : A Lyon, Jadot présente son programme pour une « République écologique »
Dans un contexte de forte compétition à gauche, le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot présente samedi à Lyon son programme, qui entend enclencher la transition écologique tout en mettant l’accent sur la « justice sociale ».
Lors d’un week-end où la gauche est suspendue au verdict de la « Primaire populaire », Yannick Jadot a l’impératif de marquer les esprits avec son discours, qu’il tiendra depuis le H7, haut lieu de entrepreneuriat du numérique à Lyon.
On est encore loin des grandes messes pour le candidat, coincé dans un étiage de 5 à 8% dans les sondages. Mais, après deux meetings de petit calibre en décembre et janvier, son équipe a vu un peu plus grand avec, en plus des quelque 300 personnes sur place, une retransmission dans des locaux militants d’une quinzaine de villes en France.
La prise de parole à 16H15 du candidat sera précédée d’une table-ronde avec des maires écologistes, animée par l’édile de Grenoble Eric Piolle à partir de 15H30, sur le thème: « Comment changeons-nous déjà la France? »
Appelé la « République écologique », le programme a été conçu sous l’égide de Charlotte Soulary – qui avait travaillé pour Eric Piolle lors de la primaire – et sous la supervision de Luc Derepas, le secrétaire général de la campagne, ancien directeur des étrangers au ministère de l’Intérieur de Manuel Valls.
« On a intégré toutes les équipes de la primaire, il n’y a pas eu de ligne de partage, même avec Sandrine Rousseau sur le social et le sociétal ou avec Delphine Batho sur la décroissance », assure un des artisans du projet.
« Sur les rails »
Celui-ci fait la part belle aux mesures de verdissement de l’économie et de la société française, selon le document consulté.
Yannick Jadot veut en effet investir 10 milliards d’euros par an pour la rénovation thermique des passoires énergétiques, quatre milliards d’euros supplémentaires dans le train pour ouvrir ou maintenir des petites lignes « du quotidien » et moderniser le réseau, interdire la vente de véhicules neufs à carburant fossile en 2030, interdire les vols d’avion intérieurs pour tout trajet pouvant être effectué en moins de quatre heures de train…
Le programme écologiste a aussi pour objectif l’arrêt de 10 réacteurs nucléaires au moins d’ici 2035 et le développement massif des énergies renouvelables, notamment via l’installation de 6.000 éoliennes supplémentaires.
Côté fiscalité, le candidat souhaite imposer un « ISF climatique » sur les patrimoines de plus de deux millions d’euros et augmenter la contribution climat énergie, « modulée selon l’évolution des prix de l’énergie afin de ne pas pénaliser les ménages modestes ».
Ces derniers et plus généralement la « justice sociale » sont l’autre préoccupation affichée par Yannick Jadot, qui craint que l’écologie ne passe pour un problème de bourgeois. Toute aide publique sera conditionnée à ces deux aspects pour mieux les lier.
Le candidat veut l’augmentation immédiate de 10% du Smic, porté à 1.500 euros nets par mois d’ici 2027, la création d’un revenu citoyen de 918 euros, soit le seuil de pauvreté calculé par l’Insee, ou encore la construction de 700.000 logements sociaux et le relèvement de l’objectif de la loi SRU à 30%.
Mais il inclut aussi d’autres marqueurs de gauche comme des plans d’urgence pour l’hôpital public (recrutement de 100.000 infirmiers en trois ans), pour la culture (un milliard supplémentaire), la légalisation du cannabis et l’accueil inconditionnel des migrants.
« On rebalise les grandes valeurs, sans dire que l’on est de gauche, parce que l’écologie les inclut », explique l’eurodéputé et ex-numéro 1 d’EELV David Cormand.
« L’écologie reste marquée par une sensibilité de gauche », observe l’un des contributeurs du programme.
Sa présentation va-t-elle donner le coup d’envoi définitif de la campagne de Yannick Jadot, qui peine à se faire entendre dans le débat public?
« On est sur les rails, ça décollera quand ça décollera. Quand c’est solide, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas », se rassure David Cormand.
Politique
Bayrou survit à la censure avec la bienveillance prudente du PS
Le Parti socialiste choisit le dialogue plutôt que l’affrontement, offrant un répit au gouvernement de François Bayrou.
Le Premier ministre François Bayrou a frôlé la destitution jeudi, mais grâce à la position stratégique du Parti socialiste (PS), il a réussi à maintenir sa position. Ce vote de censure, le premier de son mandat, a mis en lumière les tensions et les alliances fluctuantes au sein de la gauche française.
François Bayrou, à la tête d’un gouvernement minoritaire, a dû naviguer dans une mer politique agitée pour éviter le naufrage. Les négociations intenses menées avec les oppositions, notamment avec le PS, ont abouti à des concessions significatives. Ces dernières concernent des points cruciaux tels que la justice fiscale, l’éducation nationale et la réforme des retraites. En effet, Bayrou a promis de revoir la réforme des retraites, un sujet brûlant qui a souvent été la cause de débats houleux au Parlement.
Le PS, sous la direction d’Olivier Faure, a décidé de ne pas voter la motion de censure, marquant ainsi une rupture avec ses alliés traditionnels de gauche. Cette décision n’a pas été prise à la légère. Après de longues délibérations, le parti a jugé que la voie du dialogue et du compromis serait plus bénéfique pour faire avancer leurs revendications. Ce choix a été critiqué par certains, notamment par Jean-Luc Mélenchon, qui a vu là une faiblesse stratégique de la part du PS.
Cependant, cette stratégie n’a pas été sans contreparties pour Bayrou. En acceptant de renoncer à certaines mesures impopulaires, comme l’allongement du délai de carence pour les arrêts maladie des fonctionnaires, il a su apaiser les tensions avec le PS. De plus, il a confirmé l’abandon de la suppression de postes dans l’éducation nationale, un point très sensible pour les socialistes.
Le gouvernement a également proposé une taxe sur les hauts revenus, visant à récolter deux milliards d’euros, une mesure que le PS a saluée comme un pas vers une meilleure justice fiscale. Ces concessions, bien que critiquées par certains comme des « verroteries » par le Rassemblement National, ont permis à Bayrou de gagner du temps et de renforcer son positionnement politique.
La question de la censure reviendra inévitablement lors de l’adoption des prochains budgets de l’État et de la Sécurité sociale. Bayrou pourrait alors être contraint d’utiliser l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, s’exposant ainsi à de nouvelles motions de censure. Toutefois, pour l’instant, le gouvernement a réussi à naviguer dans les eaux troubles de la politique française, en démontrant une capacité à faire des compromis sans perdre de vue ses objectifs.
La survie politique de François Bayrou repose sur un équilibre fragile entre concessions et fermeté, un jeu subtil où chaque camp cherche à maximiser ses gains tout en évitant une confrontation directe. Le PS, en choisissant de ne pas voter la censure, a non seulement offert une bouffée d’oxygène au gouvernement mais a également posé les jalons d’une nouvelle dynamique parlementaire basée sur le dialogue et la coopération plutôt que sur l’affrontement systématique.
Politique
Bayrou poursuit ses tractations à la veille de la déclaration de politique générale
À quelques heures de sa déclaration de politique générale, François Bayrou navigue entre concessions et fermeté pour éviter une crise parlementaire.
Le Premier ministre François Bayrou, en quête d’un équilibre délicat entre stabilité gouvernementale et satisfaction des exigences socialistes, poursuit ses négociations intensives. Alors que la réforme des retraites se profile comme le dossier brûlant de cette semaine, les discussions s’intensifient pour éviter une motion de censure de la gauche tout en préservant l’alliance avec Les Républicains (LR).
Les tractations se sont multipliées à Matignon, avec des rencontres cruciales impliquant les présidents des deux chambres du Parlement, ainsi qu’une délégation socialiste. L’objectif est clair : obtenir un accord de non-censure de la part du Parti socialiste, qui conditionne son soutien à des gages significatifs sur la réforme des retraites. Le Premier ministre, malgré la pression, doit jongler avec les attentes contradictoires de ses alliés politiques.
Les socialistes, représentés par Olivier Faure, réclament une suspension immédiate de la réforme, une mesure que certains ministres semblent prêts à envisager comme un compromis pour maintenir la cohésion gouvernementale. Cependant, cette proposition divise le camp présidentiel. D’un côté, des personnalités comme Yaël Braun-Pivet montrent une certaine ouverture à la discussion, tandis que d’autres, comme Mathieu Lefèvre, s’y opposent fermement, soulignant le coût financier et la perte de temps que cela impliquerait.
Edouard Philippe, depuis Le Havre, a également mis en garde contre un retour en arrière, soulignant les risques pour la situation financière de la France. À ses côtés, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a rappelé l’importance de la réforme pour l’intérêt national, tout en laissant entendre que certaines négociations pourraient être ouvertes sur des points spécifiques comme l’usure professionnelle et l’emploi des seniors.
La droite, de son côté, menace de quitter le gouvernement si Bayrou cède trop aux exigences de la gauche. Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse ont tous deux exprimé leur réticence à accepter une suspension sans plan alternatif, voyant cela comme un saut dans l’inconnu sans filet de sécurité.
La clé de voûte de ces négociations réside dans la capacité de Bayrou à trouver un terrain d’entente qui satisfasse les socialistes sans aliéner ses alliés de LR. La réforme des retraites, symbole de la politique économique du quinquennat Macron, est au cœur de ces tractations, et le Premier ministre doit manœuvrer avec prudence pour éviter une crise politique majeure.
Dans ce contexte, le rôle du président Emmanuel Macron, bien que discret, est crucial. Les échanges entre Bayrou et ses ministres, ainsi que les consultations avec le chef de l’État, illustrent l’enjeu de cette réforme pour le bilan de la présidence.
Les jours à venir seront décisifs pour l’avenir politique de la France, avec une déclaration de politique générale qui pourrait soit consolider le gouvernement, soit ouvrir la porte à des turbulences parlementaires.
Politique
Justice : Philippe Tabarot, ministre des Transports, visé par une enquête pour détournement de fonds publics
Soupçonné d’avoir occupé un emploi fictif, Philippe Tabarot fait face à des accusations graves de détournement de fonds publics et de prise illégale d’intérêts. Une affaire qui met en lumière des pratiques controversées au sein de sa carrière politique.
Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, est au centre d’une enquête judiciaire diligentée par le Parquet national financier (PNF). Cette procédure, confirmée par une source judiciaire et révélée par Le Monde, repose sur des accusations de détournement de fonds publics, de prise illégale d’intérêts et de recel. L’origine de cette investigation remonte à un signalement effectué en juillet 2021 par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
L’affaire trouve ses racines dans les fonctions exercées par Philippe Tabarot entre 2018 et 2020, avant son entrée au gouvernement en décembre 2024. Durant cette période, l’ancien sénateur des Alpes-Maritimes occupait des postes stratégiques au sein du groupement d’intérêt public (GIP) touristique et culturel du Cannet, ainsi qu’à la mairie de cette même commune. Ces positions, cumulées avec son mandat de vice-président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur chargé des transports, soulèvent des interrogations sur la réalité des activités effectuées et sur le cumul des rémunérations perçues.
Selon les informations recueillies, Philippe Tabarot a été président du GIP avec un salaire mensuel de 6 900 euros, avant d’y devenir « chargé de mission » pour 4 500 euros par mois. En parallèle, il a assumé en 2019 le rôle de « chargé de communication » pour la mairie du Cannet, avec une rémunération supplémentaire de 1 276 euros par mois. Cette mairie était alors dirigée par sa sœur, Michèle Tabarot, députée et figure influente des Républicains dans les Alpes-Maritimes. Ce cumul de fonctions, associé à des rémunérations élevées, alimente les soupçons sur d’éventuels emplois fictifs.
Le PNF concentre ses investigations sur deux volets principaux : les avantages indus perçus par Philippe Tabarot dans l’exercice de ses fonctions locales et la réalité des missions qui lui ont été confiées. Une perquisition menée en novembre 2022 à son domicile et dans les locaux administratifs concernés a permis de recueillir des éléments susceptibles d’éclairer ces zones d’ombre.
Interrogé par Le Monde, Philippe Tabarot affirme n’avoir « jamais été entendu » dans ce dossier, réfutant implicitement les accusations portées à son encontre. Toutefois, cette affaire, révélée au grand public peu après sa nomination, risque de fragiliser sa position au sein du gouvernement.
Alors que l’affaire suit son cours, elle pose une nouvelle fois la question de la transparence et de l’intégrité des élus face à leurs responsabilités.
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