Nous rejoindre sur les réseaux

Monde

Pérou: le président Vizcarra échappe à la destitution

Article

le

perou:-le-president-vizcarra-echappe-a-la-destitution

Le président péruvien Martin Vizcarra a échappé à la destitution pour « incapacité morale », ses adversaires n’étant pas parvenus à rassembler le nombre de voix suffisant pour le renverser vendredi au Parlement.

Les voix de 87 parlementaires sur les 130 qui composent le Parlement monocaméral du Pérou étaient nécessaires pour destituer le président de centre droit, au pouvoir depuis 2018.

A l’issue de dix heures de débat, seuls 32 députés se sont prononcés pour entériner la procédure de destitution pour « incapacité morale », initiée par la semaine dernière par ce même Parlement à la suite d’accusations de manipulation de témoins dans une enquête pour des soupçons de corruption.

L’affaire porte sur l’embauche d’un chanteur par le ministère de la Culture, la justice soupçonnant l’artiste d’avoir bénéficié d’un contrat de complaisance.

Des enregistrements audios dans lesquels M. Vizcarra demande à des témoins de mentir avaient précipité le vote d’une motion du Parlement, 65 parlementaires, sur les 52 requis, ayant demandé d’enclencher la procédure de destitution.

« La rapidité avec laquelle ce processus a été mené reflète une crise des institutions qui discrédite davantage le système démocratique aux yeux du peuple », a déclaré à l’AFP l’analyste politique Augusto Alvarez Rodrich.

A l’ouverture des débats vers 10H00 locales (15H00 GMT), M. Vizcarra s’est rendu au Parlement pour plaider sa cause, bien qu’il n’y soit pas tenu par la loi: « je ne pars pas, je ne l’ai pas fait avant et je ne vais pas le faire maintenant », a-t-il déclaré.

Mais il s’est ensuite retiré, laissant la parole à son avocat, Me Roberto Pereira, qui a demandé « le rejet » de la procédure « car elle souffre d’un manque de caractérisation des faits ».

Pour la parlementaire conservatrice Maria Teresa Céspedes, la révocation se justifiait car « le président a menti à la population ».

« Personne ne sort gagnant »

Cette crise politique ne souffre pas de différences idéologiques, puisque le président et la majorité parlementaire sont tous deux de centre-droit. Elle se résume, selon les analystes et aux yeux de la population, à une simple lutte de pouvoir, avec la polémique autour du contrat du chanteur pour prétexte.

« Les politiciens devraient se concentrer sur d’autres choses qui sont beaucoup plus importantes, à savoir la situation économique et la pandémie », regrettait David Gonzalez, un travailleur indépendant de 53 ans.

Pendant que le Congrès débattait de son avenir, M. Vizcarra s’est rendu dans la ville de Trujillo, dans le nord du pays, où il a appelé les parlementaires à « travailler ensemble pour (…) le peuple, pour les jeunes qui exigent des politiciens qu’ils arrêtent de se battre et que le Pérou passe avant tout ».

« Personne n’en sort gagnant » car « la population a bien compris qu’il y a une lutte politique alors que la pandémie tue des Péruviens et que le pays est plongé dans un chômage effrayant qui ne se redressera que dans cinq ans », a ajouté l’analyste politique.

Selon un sondage rendu public mardi, 80% des Péruviens pensaient que le M. Vizcarra, 57 ans, devait rester au pouvoir.

Le soutien dont il jouit s’explique notamment par son intransigeance à l’égard du Parlement, à l’inverse de ses prédécesseurs, et par sa croisade anti-corruption.

Le Pérou a connu une forte instabilité politique au cours des dernières années, les quatre derniers présidents ayant eu maille à partir avec la justice.

Il est aussi un des pays les plus durement touchés au monde par la pandémie, avec plus de 750.000 cas confirmés de Covid-19 et plus de 31.000 décès, pour une population de 33 millions d’habitants.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Monde

Canada: un avion se retourne à l’atterrissage, 18 blessés

Article

le

Canada: un avion se retourne à l'atterrissage, 18 blessés

Un avion de Delta Air Lines se renverse à l’atterrissage à Toronto, faisant 18 blessés.

Lundi après-midi, un incident aérien majeur s’est produit à l’aéroport Pearson de Toronto, où un avion de la compagnie Delta Air Lines, opéré par Endeavor Air, s’est retrouvé sens dessus dessous lors de son atterrissage. Cet événement, survenu sous des conditions météorologiques extrêmes, a entraîné des blessures pour plusieurs passagers.

Le vol en provenance de Minneapolis, dans le Minnesota, transportait 80 personnes lorsqu’il a rencontré des difficultés à l’atterrissage. L’appareil, un Bombardier CRJ900, a terminé sa course sur le dos, ce qui a causé des dommages significatifs à la structure de l’avion, notamment à la queue et à une aile. Les images capturées montrent de la fumée émanant de l’appareil, tandis que des équipes de secours tentaient de maîtriser le feu.

Les conditions météorologiques étaient particulièrement hostiles ce jour-là, avec des vents violents et des températures extrêmement basses. Bien que l’aéroport ait signalé que la piste était sèche et sans vent latéral significatif, la tempête de neige de la veille avait laissé un sol potentiellement instable. Cependant, le chef des pompiers de l’aéroport, Todd Aitken, a souligné l’importance de ne pas spéculer sur les causes de l’accident avant l’enquête officielle.

Parmi les 18 personnes blessées, trois ont été hospitalisées pour des blessures graves. Un enfant et deux adultes, un homme et une femme, ont été les plus touchés. Les secours, comprenant trois hélicoptères et deux ambulances de soins intensifs, ont été rapidement mobilisés pour traiter et transporter les blessés. La majorité des passagers ont subi des blessures mineures ou modérées.

Le passager John Nelson, ayant filmé l’incident, a décrit la scène comme chaotique mais a noté que la plupart des passagers semblaient en état de sortir de l’avion par leurs propres moyens. La vidéo montre des personnes s’éloignant de l’appareil sous des rafales de vent, cherchant à se mettre à l’abri.

L’accident a temporairement interrompu le trafic aérien, avec deux pistes restant fermées pour permettre aux enquêteurs du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) et de la Federal Aviation Administration (FAA) des États-Unis de mener leurs investigations. Ces enquêtes viseront à déterminer les causes précises de l’incident, incluant potentiellement l’état de la piste, les conditions météorologiques et les procédures d’atterrissage.

Cet incident s’ajoute à une série de récents accidents aériens en Amérique du Nord, soulignant la nécessité de renforcer les mesures de sécurité dans l’aviation, surtout en conditions météorologiques adverses.

Lire Plus

Europe

Guerre en Ukraine : des troupes britanniques bientôt envoyées sur le front ?

Article

le

Guerre en Ukraine : des troupes britanniques bientôt envoyées sur le front ?

Le Royaume-Uni envisage sérieusement de déployer ses forces armées en Ukraine pour soutenir la sécurité de l’Europe, une décision qui pourrait marquer un tournant dans le conflit.

L’annonce faite par le Premier ministre britannique, Keir Starmer, le 16 février dernier, dans les colonnes de The Telegraph, souligne une volonté claire de participer activement à la défense de l’Ukraine. En effet, Starmer a déclaré que le Royaume-Uni est prêt à assumer un rôle de leader dans l’établissement de garanties de sécurité pour l’Ukraine, ce qui inclut potentiellement l’envoi de troupes sur le terrain. Cette position reflète une prise de conscience croissante des enjeux sécuritaires à l’échelle continentale. Le Premier ministre a souligné que cette décision n’est pas prise à la légère, évoquant la lourde responsabilité de mettre en danger des soldats britanniques pour la cause ukrainienne.

L’engagement du Royaume-Uni ne se limite pas à la rhétorique. Le gouvernement a déjà confirmé un soutien financier substantiel à l’armée ukrainienne, avec une promesse de 3,6 milliards d’euros par an jusqu’en 2030 au moins. Cette aide financière témoigne de la volonté britannique de contribuer de manière tangible à la résilience ukrainienne face à l’agression russe.

Dans la foulée de cette déclaration britannique, la Suède a également indiqué qu’elle n’exclut pas l’envoi de soldats de maintien de la paix en Ukraine une fois qu’une paix juste et durable sera établie. La ministre des Affaires étrangères suédoise, Maria Malmer, a souligné l’importance de négocier une paix qui respecte le droit international avant toute intervention militaire. Cette position reflète une approche prudente mais déterminée face aux tensions actuelles.

Ces annonces conjointes du Royaume-Uni et de la Suède illustrent une volonté européenne de ne pas rester passive face à la situation en Ukraine. Elles indiquent une possible évolution des stratégies de sécurité collective, où la présence militaire pourrait devenir un élément clé pour assurer la stabilité régionale. Toutefois, ces décisions soulèvent également des questions sur les implications diplomatiques et les risques associés à une escalade potentielle du conflit.

L’engagement militaire britannique et la position ouverte de la Suède marquent un tournant dans la réponse européenne à la crise ukrainienne, reflétant une détermination à défendre les principes de souveraineté et de sécurité collective.

Lire Plus

Europe

Les Etats-Unis mettent la campagne électorale allemande sous tension

Article

le

Les Etats-Unis mettent la campagne électorale allemande sous tension
Le leader conservateur Friedrich Merz

La campagne électorale allemande atteint son paroxysme avec des tensions exacerbées par le soutien de l’administration Trump à l’extrême droite.

La campagne électorale pour les législatives allemandes du 23 février 2025 est marquée par une polarisation inédite autour de l’immigration, alimentée par l’appui visible de l’administration Trump à l’AfD. Ce climat tendu, qui tranche avec la tradition allemande de dialogue et de compromis, a été mis en lumière lors d’un débat télévisé historique sur RTL-Allemagne, réunissant pour la première fois les quatre principaux candidats à la chancellerie.

La montée en puissance de l’extrême droite allemande, incarnée par l’AfD, s’est accentuée avec les sondages lui promettant la deuxième place avec au moins 20% des voix. Cette position a été renforcée par le soutien explicite de l’entourage du président américain Donald Trump, provoquant une montée de la tension dans les derniers jours de campagne. Le leader conservateur Friedrich Merz, favori pour succéder à Olaf Scholz, a vivement critiqué cette ingérence, refusant toute influence extérieure sur les choix politiques allemands.

Le débat télévisé a été l’occasion pour les candidats de se confronter sur des sujets sensibles, notamment l’immigration, qui domine les discussions électorales. L’intervention du vice-président américain JD Vance à la Conférence sur la Sécurité de Munich, appelant à la levée du « cordon sanitaire » contre l’extrême droite, a été perçue comme une tentative d’ingérence. Cette position a été fermement rejetée par Merz et Scholz, tandis qu’Alice Weidel de l’AfD l’a accueillie avec enthousiasme, soulignant les similitudes entre son programme et celui de Trump.

L’attentat à la voiture-bélier de Munich, récemment attribué à des étrangers, a intensifié le débat sur l’immigration. Weidel a accusé le gouvernement Scholz de négligence face à la sécurité publique, tandis que Merz a promis une révision complète de la politique d’asile. Cette dynamique a été critiquée, notamment pour le rapprochement entre l’AfD et certains conservateurs sur ces questions.

Les réactions des téléspectateurs au débat, selon un sondage RTL-Allemagne, montrent que Merz a été perçu comme le plus convaincant, consolidant ainsi sa position de favori. Scholz, bien que critiqué pour ne pas avoir su inverser la tendance, reste en course, tandis que Weidel a également marqué des points. Le chef de l’institut de sondage Insa, Herrmann Binkert, ne prévoit pas de bouleversements majeurs dans les intentions de vote, laissant présager une coalition complexe post-électorale.

L’ingérence perçue des États-Unis dans la politique allemande soulève des questions sur la souveraineté et l’autonomie des partis traditionnels face à la montée de l’extrême droite, un phénomène qui pourrait redéfinir le paysage politique allemand.

Lire Plus

Les + Lus