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Ouïghours: l’UE, le Canada et les USA sanctionnent la Chine, Pékin réplique

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Les Européens, les Etats-Unis et le Canada ont sanctionné lundi la Chine pour la persécution des musulmans Ouïghours dans la région du Xinjiang, et Pékin a immédiatement riposté avec des sanctions contre une dizaine de personnalités européennes.

Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont approuvé l’inscription de quatre dirigeants et d’une entité de la région chinoise du Xinjiang.

Le Royaume-Uni et le Canada ont adopté les mêmes mesures que l’UE. Les sanctions de l’UE et du Royaume-Uni contre des violations des droits de l’homme par Pékin sont les premières depuis 1989.

Les Etats-Unis ont sanctionné deux des quatre responsables chinois identifiés par les Européens.

Les sanctions européennes consistent en une interdiction de se rendre dans l’UE et un gel des avoirs détenus dans l’Union européenne. Les sanctions américaines « complètent » celles de l’UE et du Canada, selon Washington.

Pékin a répliqué à la décision de l’UE en sanctionnant dix personnalités européennes, dont plusieurs élus du Parlement européen, accusés « de porter gravement atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la Chine et de propager des mensonges et de la désinformation ».

Quatre fondations européennes sont également concernées, dont l’Alliance des démocraties, une institution danoise dirigée par l’ancien secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen.

Les Européens et leurs familles seront interdits de séjour en Chine, à Hong Kong et Macao.

Pékin a également visé le Comité Politique et de sécurité (COPS), une instance réunissant les ambassadeurs des Etats membres à Bruxelles qui a préparé les sanctions.

« Ces sanctions sont inacceptables », a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

« La Chine ne répond à aucune des préoccupations de l’UE et se voile la face », a-t-il ajouté. « Ces sanctions n’auront aucune influence sur la détermination de l’UE à réagir à toutes les violations des droits humains », a-t-il assuré.

Paris a aussi qualifié ces mesures d' »inacceptables », dénonçant des « insultes » contre des chercheurs français et une polémique avec des parlementaires émanant de l’ambassade de Chine. Le ministère des Affaires étrangères a indiqué que ce serait le « message » signifié à l’ambassadeur Lu Shaye, qui a été convoqué.

Alors qu’un député néerlandais a été sanctionné, le Premier ministre des Pays-Bas Mark Rutte a condamné les sanctions chinoises dans les mêmes termes, et La Haye a convoqué l’ambassadeur de Chine pour protester.

« Ces intimidations, ces menaces, ne nous arrêteront pas, bien au contraire! Elles renforcent notre détermination à lutter pour la démocratie à Hong Kong, au Tibet ou au Xinjiang où on voit que les camps de concentration se développent pour enfermer les Ouïghours », a déclaré à l’AFP l’une des personnalités sanctionnées, le député belge Samuel Cogolati.

« Il est temps de briser un silence européen qui a trop duré, un silence qui est devenu complice avec le temps », a-t-il ajouté.

« Ma légion d’honneur »

L’eurodéputé français Raphaël Glucksmann (groupe Socialistes&Démocrates), qui s’est engagé dans la défense des Ouïghours, s’est pour sa part dit flatté par la décision des autorités chinoises.

« J’apprends que je suis visé par les sanctions chinoises, banni du territoire chinois (ainsi que toute ma famille!) et interdit de tout contact avec les institutions officielles et entreprises chinoises pour ma défense du peuple Ouïghour: c’est ma légion d’honneur », a-t-il affirmé sur Twitter.

« L’escalade de la réponse de la Chine aux sanctions en matière de droits de l’homme imposées par l’UE est ridicule. La Chine parvient à monter les quatre principaux groupes politiques du Parlement européen contre elle en une seule action », a commenté un autre élu sanctionné, l’eurodéputé allemand (Vert) Reinhard Butikofer.

« Comme le dit le proverbe chinois : la pierre qu’ils ont soulevée leur retombera sur les pieds », a-t-il averti.

« Cela rend naturellement le dialogue avec les représentants de la République populaire plus difficile et plus lourd », a regretté son compatriote, Michael Gahler, élu européen de la CDU, le parti de la chancelière Angela Merkel.

Egalement visé par les sanctions, le « Mercator Institute for Chinese Studies », basé en Allemagne, a rejeté les accusations chinoises, affirmant vouloir, « en tant qu’institut de recherche indépendant (…) contribuer à une compréhension fine et meilleure de la Chine ».

Pékin avait mis en garde les Européens.

« Je tiens à souligner que les sanctions sont une confrontation. Des sanctions fondées sur des mensonges pourraient être interprétées comme une atteinte délibérée à la sécurité et au développement de la Chine », avait averti la semaine dernière l’ambassadeur de la Chine après de l’UE, Zhang Ming.

« Nous voulons le dialogue et non la confrontation », avait-il assuré.

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Trump, de retour à la Maison Blanche : un second mandat sous haute tension

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Trump, de retour à la Maison Blanche : un second mandat sous haute tension

L’investiture de Donald Trump pour un second mandat se déroule dans un climat de résignation et de tensions, marqué par des promesses de changements radicaux et une sécurité renforcée.

Le 45ème président des États-Unis, Donald Trump, prête serment ce lundi pour entamer son second mandat, succédant ainsi à Joe Biden. À 78 ans, il devient le chef d’État américain le plus âgé jamais investi. La cérémonie, initialement prévue à l’extérieur, a été déplacée à l’intérieur en raison d’une vague de froid. Sur la Bible de sa mère, Trump jurera de protéger la Constitution sous la coupole du Capitole, lieu symbolique où ses partisans avaient tenté de renverser le processus démocratique le 6 janvier 2021.

La réélection de Trump, malgré les controverses et les condamnations, témoigne d’un soutien persistant de sa base électorale. Il promet une action rapide et vigoureuse pour inverser ce qu’il perçoit comme le déclin de l’Amérique. Dès son premier jour, il prévoit de signer plusieurs décrets, notamment pour limiter l’immigration clandestine, réduire les protections environnementales, et favoriser l’extraction de pétrole. Sa rhétorique, souvent virulente, et ses promesses de « vengeance » contre ses adversaires politiques, de « redresser » la presse, et de mettre fin au conflit en Ukraine, annoncent un mandat tumultueux.

Trump ne cache pas son intention de s’attaquer à ce qu’il appelle la « folie transgenre » et les programmes éducatifs sur le racisme, soulignant une volonté de remodeler le tissu social américain. Il envisage également d’accorder des grâces aux assaillants du Capitole, un geste qui pourrait diviser l’opinion publique et attiser les tensions. Sa proximité avec des figures de l’extrême droite et sa promesse de réduire la dépense publique avec l’aide d’Elon Musk montrent une orientation politique marquée à droite.

Le dispositif de sécurité est exceptionnel, avec 25.000 policiers déployés et des barrières s’étendant sur 48 kilomètres, suite à deux tentatives d’assassinat contre Trump durant l’été. Cette investiture se déroule dans une atmosphère de résignation, sans les grandes manifestations de joie ou de colère qui avaient marqué sa première élection. Les alliés des États-Unis s’efforcent de faire bonne figure, malgré les déclarations provocantes de Trump, comme celle d’annexer le Canada.

Après une cérémonie religieuse, Trump sera reçu par Joe Biden, marquant la fin d’un demi-siècle de carrière politique pour ce dernier dans une humiliation globale. L’ancien promoteur immobilier, ayant la majorité au Congrès et une Cour suprême à droite, entame ce mandat avec une emprise renforcée sur son parti. Cependant, il doit aussi accepter que ce sera son dernier mandat, sauf à défier les limites constitutionnelles.

Ce second mandat de Donald Trump, sous haute tension et promesse de changements radicaux, ouvre une ère où l’Amérique devra naviguer entre les aspirations de son leader et les réalités d’un monde en constante évolution.

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Trois otages libérées par le Hamas arrivées en Israël au premier jour de trêve à Gaza

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Trois otages libérées par le Hamas arrivées en Israël au premier jour de trêve à Gaza

La trêve à Gaza a marqué un tournant significatif avec la libération de trois otages israéliennes, suscitant un regain d’espoir pour la paix.

Après plus de quinze mois de conflit dévastateur dans la bande de Gaza, une trêve tant attendue a été instaurée, coïncidant avec la libération de trois otages israéliennes par le Hamas. Ce moment historique a été célébré à la fois par les populations locales et par la communauté internationale, malgré les tensions persistantes et les promesses de reprise des hostilités si nécessaire.

La cessation des hostilités, initialement prévue pour entrer en vigueur à l’aube, a finalement débuté avec un retard de près de trois heures, dû à des complications dans la fourniture des listes d’otages par le Hamas. Les trois femmes libérées, Emily Damari, Doron Steinbrecher et Romi Gonen, ont été remises au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avant de traverser la frontière pour rejoindre Israël. Leur retour, après une longue captivité, a été salué par une foule émue à Tel-Aviv, où des pancartes et des bougies illuminaient la nuit, symbolisant l’espoir et la solidarité.

L’accord de trêve, médiatisé par le Qatar, les États-Unis et l’Égypte, vise à établir une paix durable, bien que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ait souligné que ce cessez-le-feu était provisoire. Cette trêve prévoit également l’augmentation de l’aide humanitaire dans une région affligée par la famine, avec l’entrée de 600 camions d’aide par jour, selon les termes égyptiens de l’accord. La première phase de six semaines est cruciale, non seulement pour la libération des otages, mais aussi pour des négociations sur le retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et pour la préparation des étapes suivantes qui incluent la reconstruction et la restitution des corps des otages décédés.

Malgré les célébrations, l’ombre de la guerre plane encore. Le Hamas a conditionné la trêve au respect des engagements israéliens, tandis que Netanyahu a maintenu que la guerre pourrait reprendre si les circonstances l’exigeaient. Cette situation reflète la complexité du conflit, où chaque avancée vers la paix est entachée par la menace persistante de la violence.

La libération des otages et l’instauration de la trêve représentent un pas significatif vers la résolution d’un conflit qui a causé des milliers de morts et des destructions massives. Cependant, la route vers une paix durable reste semée d’embûches, avec des défis politiques et sécuritaires à relever pour garantir que ce moment de répit ne soit pas éphémère.

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Etats-Unis : Le réseau social TikTok est officiellement inaccessible, Donald Trump envisage de suspendre la loi l’interdisant

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Etats-Unis : Le réseau social TikTok est officiellement inaccessible, Donald Trump envisage de suspendre la loi l'interdisant

Le président élu Donald Trump envisage de suspendre la loi interdisant TikTok aux États-Unis, proposant un contrôle partagé entre investisseurs américains et chinois.

Le paysage numérique américain a été secoué par la décision de Donald Trump de suspendre l’application de la loi interdisant TikTok dès lundi, offrant ainsi une bouée de sauvetage à ByteDance, la maison mère chinoise de l’application. Cette annonce, faite le dimanche précédant son investiture, vise à permettre à TikTok de continuer à opérer sous certaines conditions.

Donald Trump propose une solution hybride : un partenariat où les investisseurs américains détiendraient 50% du contrôle de TikTok, ce qui pourrait apaiser les craintes de sécurité nationale exprimées par le Congrès. Cette proposition intervient après que la Cour suprême a refusé de suspendre la loi votée en 2024, qui a pris effet le dimanche, rendant TikTok inaccessible aux plus de 170 millions d’utilisateurs américains.

La suspension de la loi offre une fenêtre de 90 jours pour trouver un acheteur ou une solution alternative à l’interdiction. ByteDance, jusqu’à présent réticent à vendre TikTok, pourrait ainsi envisager un partenariat plutôt qu’une cession complète. Trump a également encouragé les fournisseurs d’internet et les boutiques d’applications à rétablir l’accès à TikTok, promettant une protection rétroactive contre les sanctions prévues par la loi.

L’application, connue pour son algorithme efficace de recommandation de contenu, a vu ses utilisateurs se tourner vers d’autres plateformes ou utiliser des VPN pour continuer à y accéder. Le vent a tourné en faveur de TikTok ces derniers jours, avec un consensus politique se dessinant pour préserver l’application, malgré les préoccupations initiales sur la sécurité des données.

Des offres de rachat ont été faites, notamment par l’homme d’affaires Frank McCourt, qui propose 20 milliards de dollars pour les activités américaines de TikTok, excluant toutefois l’algorithme. De son côté, la start-up Perplexity AI a proposé une fusion valorisant TikTok à au moins 50 milliards de dollars. Ces propositions montrent un intérêt soutenu pour l’application, malgré les contraintes réglementaires.

La situation actuelle illustre la complexité des relations technologiques entre les États-Unis et la Chine, où les enjeux de sécurité nationale se mêlent aux intérêts économiques et à la liberté d’expression des utilisateurs. La décision de Trump pourrait redéfinir le cadre juridique et économique des applications de réseaux sociaux à l’échelle mondiale, tout en ouvrant la voie à une collaboration sino-américaine inédite dans le domaine numérique.

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