Monde
« On a besoin de gens »: les pompiers russes face aux feux sibériens

Face aux vastes incendies ravageant les forêts de la république sibérienne de Iakoutie, Egor Zakharov et son équipe luttent sans relâche, mais les hommes manquent pour faire face à l’une des pires saisons qu’ait connu la région.
A la tête d’une brigade du Service aérien de protection des forêts, Egor Zakharov et ses hommes ont passé la soirée à patrouiller une tranchée de cinq kilomètres de long qu’ils ont creusée à proximité du village de Bias-Kiouïol, pour arrêter un incendie qui approchait dangereusement la zone.
Munis de masques contre la fumée âcre, les hommes ont allumé des pneus en caoutchouc qu’ils ont suspendus à des bâtons, puis fixés sur le sol aride de la forêt de l’autre côté de la tranchée, pour démarrer un feu contrôlé.
L’équipe ne compte même plus contre combien de feux ils ont eu à lutter depuis fin mai — parfois avec succès et parfois non — en Iakoutie, région peu peuplée située à l’extrême nord de la Sibérie orientale, confrontée à une très grave saison des incendies.
« On a tenu une zone pendant huit jours mais elle a brûlé en fin de compte car les tracteurs n’ont jamais pu venir jusqu’à nous », explique M. Zakharov, ajoutant que dans ce genre de situation, ils n’ont plus qu’à creuser les tranchées avec des pelles.
Plus que d’équipement, « nous avons besoin de gens », dit-il cependant.
Aggravés par une vague de chaleur, les feux de forêts ont jusqu’à présent ravagé plus de 1,5 million d’hectares de taïga iakoute. Et la saison des incendies doit encore se prolonger pendant plus d’un mois en Sibérie.
Main-d’oeuvre limitée
Ces dernières années, de vastes zones de Russie ont été confrontées à des canicules et sécheresses provoquées par le changement climatique, avec de nombreux records de températures battus, à Moscou et ailleurs.
En Iakoutie, la région la plus froide de Russie que longe l’océan Arctique, les feux de forêts ont atteint un niveau tel qu’ils ont presque mis en déroute le Service aérien de protection.
Avec 250 employés à temps plein et 150 saisonniers, qui surveillent les incendies depuis les airs ou qui descendent sur place en parachute ou par camion, il est responsable d’un territoire représentant quasiment cinq fois la taille de la France.
L’objectif, reconnaît le pilote-en-chef Sviatoslav Kolessov, est d’éteindre les feux entièrement. Mais avec une main-d’oeuvre limitée, qui a souffert des coupes budgétaires depuis la fin de l’URSS lorsque le service comptait près de 1.600 personnes, la tâche se révèle souvent impossible à réaliser.
Bien souvent, à cause de ce manque d’hommes, les pompiers n’interviennent que lorsque les feux atteignent une taille jugée suffisante, laissant brûler les feux plus petits.
« Et si le feu se répand rapidement et atteint une vaste zone, alors nous tentons de sauver les régions habitées et les infrastructures stratégiques », explique M. Kolessov à l’AFP.
« Tout brûlerait »
Les écologistes mettent en cause la politique russe de lutte contre les feux de forêts, et notamment un décret gouvernemental de 2015 autorisant les autorités locales à ignorer des incendies si le coût pour les éteindre dépasse les dommages estimés.
« Nous disons depuis des années que la Russie doit multiplier par au moins trois son budget pour lutter contre les incendies de forêt », explique ainsi à l’AFP Grigori Kouksine de Greenpeace.
Début juillet, Moscou a mobilisé ses secouristes et son armée pour aider la Iakoutie à faite face aux incendies, tandis que des dizaines de volontaires ont aussi rejoint le combat.
Le manque de fonds pour le Service aérien de protection des forêts, le seul organe entièrement chargé de lutter contre de tels incendies, est néanmoins évident sur le terrain.
« J’ai prêté la plus grande partie de mon équipement à une équipe sur un feu avoisinant », raconte Egor Zakharov, qui dit n’avoir pu obtenir un quad de patrouille qu’après de multiples demandes et des critiques des autorités sur la lenteur de son équipe.
« Nos hommes travaillent dans la forêt depuis un mois non stop. N’importe qui serait fatigué. De quel droit nous critiquent-ils ? », s’emporte-t-il, promettant de continuer malgré tout.
Après Bias-Kiouïol, ses hommes iront lutter contre le prochain feu, sans aucun repos. « Si nous n’étions pas là, tout brûlerait », lance-t-il.
Europe
Allemagne : l’extrême droite atteint un de ses plus hauts niveaux depuis l’après-guerre

Selon les derniers sondages, le parti Alternative pour l’Allemagne arriverait au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates.
Si les élections se déroulaient ces samedi 3 et dimanche 4 juin en Allemagne, le parti Alternative pour l’Allemagne (AFD) serait, selon les derniers sondages, au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz, à environ 18%, derrière la CDU-CSU (29%) mais nettement devant les écologistes (14%). Dix ans après sa création, l’AFD atteint ainsi un niveau que le parti d’extrême droite n’a connu qu’à une reprise, à l’été 2018.
L’AFD profite en premier lieu de l’impopularité de la coalition au pouvoir, dont l’action, dans un contexte d’inflation, de récession et d’inquiétude liée à la guerre en Ukraine, n’est saluée que par un Allemand sur cinq, selon une enquête publiée jeudi 1er juin par la chaîne ARD (en allemand). De leurs côtés, les conservateurs de la CDU-CSU, dans l’opposition depuis le départ d’Angela Merkel, peinent à incarner une alternative.
Si deux électeurs sur trois de l’AfD placent toujours l’immigration au premier rang de leurs préoccupations, le parti d’extrême droite semble tirer profit de son opposition à la politique climatique du gouvernement. Ce positionnement lui permet ainsi d’atteindre un de ses plus hauts niveaux de popularité depuis l’après-guerre.
Europe
Conseil de l’UE: le Parlement demande que la Hongrie n’exerce pas sa présidence

Les députés européens ont voté une résolution demandant de repousser la présidence hongroise du Conseil de l’UE. Ils estiment que la Hongrie n’est pas apte à diriger ni à représenter l’Union européenne.
Les députés européens ont adopté une résolution le jeudi 1er juin, avec 442 voix contre 144, appelant les 27 pays membres à reporter la présidence hongroise du Conseil de l’UE. Ils expriment leurs inquiétudes concernant l’État de droit en Hongrie et soulignent l’incapacité présumée du gouvernement hongrois à assumer la présidence, à proposer des compromis, à établir des priorités communes et à représenter l’Union européenne.
C’est pourtant ce que la Hongrie devra faire, d’autant qu’elle prend la présidence le 1er juillet 2024, à une date cruciale, juste après les élections européennes et donc au moment du choix des nouveaux présidents des institutions communes.
Les députés soulignent que l’ordre des présidences semestrielles, bien que fixé des années à l’avance, a déjà été chamboulé plusieurs fois, dernièrement pour cause de Brexit et auparavant pour cause d’adhésion de nouveaux États membres dans l’UE.
Si les 27 refusent de repousser la présidence hongroise, certains députés proposent de faire de ces six mois une plateforme pour l’opposition magyare au Parlement européen, de refuser d’organiser des rencontres ou des conférences de presse avec la présidence et surtout de refuser les négociations informelles sur les textes législatifs et de tout soumettre à de longues procédures de vote.
Europe
Des firmes agrochimiques accusées d’avoir caché la dangerosité de leurs pesticides à l’UE

Des firmes agrochimiques auraient dissimulé certaines études sur pesticides en Europe, mettant en danger le développement du cerveau des consommateurs.
Certaines firmes agrochimiques auraient volontairement caché à l’Union européenne certaines études menées sur les pesticides qu’ils souhaitaient commercialiser sur le continent. Ce sont des chercheurs de l’université de Stockholm qui révèlent ces informations dans la revue Environmental Health ce jeudi 1er juin et notamment les conséquences graves sur le développement du cerveau.
Ces études réalisées par les firmes ont été menées il y a plus de vingt ans pour certaines et, selon les chercheurs suédois, elles auraient pu changer la donne à l’époque, en poussant les régulateurs européens à refuser l’autorisation des produits. Trois insecticides et un fongicide, utilisés notamment sur les cultures de tomates, de fraises, de pomme de terre et d’aubergines, sont concernés.
Testés au début des années 2000 sur des rats de laboratoire – pendant la grossesse des femelles – ces quatre produits ont affecté le cerveau des nouveau-nés, en modifiant leur taille, mais aussi en retardant l’âge de leur maturation sexuelle et leur prise de poids. Ces études ont pourtant bien été transmises aux autorités américaines, mais dans le dossier européen qu’il faut constituer pour l’approbation de la substance, les pièces n’ont pas été fournies.
Le géant de l’agrochimie Bayer, cité par les chercheurs, se justifie en disant que l’Union européenne n’avait pas explicitement demandé les résultats de ces études et qu’elles n’auraient pas eu d’impact, de toute façon, sur l’interdiction des produits. Mais selon les chercheurs suédois qui révèlent l’affaire, quatre études sur les neuf qui ont été omises, auraient pu a minima limiter leur utilisation en jouant sur la quantité autorisée ou sur l’indication des risques encourus.
Pour éviter que cela ne se reproduise, ils suggèrent de recouper les données disponibles sur ces substances à travers le monde, et de sanctionner la rétention d’information sur la toxicité. L’Europe délègue ce pouvoir aux régulateurs nationaux, et à ce jour, aucune amende de ce genre n’a été infligée.
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