Monde
Navalny se réjouit de respirer sans assistance, un retour en Russie s’annonce
L’opposant russe Alexeï Navalny a diffusé mardi sur Instagram un premier message et une photo de lui depuis son empoisonnement présumé fin août et sa porte-parole a signifié qu’il reviendrait en Russie une fois remis.
La Russie a quant à elle réaffirmé être étrangère aux problèmes de santé du détracteur numéro un du Kremlin et ne voir aucun indice d’une tentative d’assassinat à l’aide d’un agent neurotoxique de type Novichtok, contrairement à ce qu’affirment trois laboratoires européens.
« Je ne sais encore presque rien faire, mais hier (lundi) j’ai pu respirer par moi-même toute une journée », est-il écrit sur le compte Instagram d’Alexeï Navalny, la photo jointe le montrant les yeux ouverts et les traits tirés, assis sur son lit d’hôpital en compagnie de son épouse, de son fils et de sa fille.
« C’est un procédé étonnant et sous-estimé par beaucoup. Je le recommande », a-t-il plaisanté.
Il a aussi dit à ses 1,7 million d’abonnés : « vous me manquez », une semaine après avoir été sorti d’un coma artificiel.
L’opposant, victime d’un empoisonnement intentionnel le 20 août à Tomsk en Sibérie selon son entourage, pourra bientôt se passer de « ventilation artificielle », avait fait savoir la veille l’hôpital de Berlin où il est soigné.
Retour en Russie
Interrogée par l’AFP quant à un retour de l’opposant en Russie une fois rétabli, sa porte-parole a répondu qu' »il n’avait jamais été question d’autre chose ».
« Je comprends pourquoi on se pose la question, mais je trouve néanmoins étrange qu’on puisse penser » qu’il puisse s’exiler, a-t-elle commenté sur Twitter.
Plusieurs opposants ou adversaires du Kremlin ont été sciemment empoisonnés ces dernières années, d’autres assassinés par d’autres moyens. A chaque fois, la Russie a rejeté les accusations la visant.
Un laboratoire militaire allemand a conclu le 3 septembre à l’empoisonnement d’Alexeï Navalny, 44 ans, par une substance de type Novitchok, conçue à des fins militaires à l’époque soviétique.
Cet agent avait déjà été utilisé contre l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia en 2018 en Angleterre. Pour Londres, le GRU, le renseignement militaire russe, est le principal suspect.
Des laboratoires français et suédois ont confirmé les conclusions allemandes, si bien que Paris et Berlin ont insisté de nouveau lundi sur la nécessité d’une enquête russe.
Selon ses partisans, M. Navalny a été empoisonné à la fin d’un voyage en Sibérie consacré à la campagne électorale de ses candidats aux élections locales du 13 septembre et à des enquêtes sur la corruption des élites.
Exclu de la scène politique et médiatique nationale, l’opposant dispose d’un très large auditoire sur les réseaux sociaux et chez les jeunes, notamment grâce à ses enquêtes visant l’entourage de Vladimir Poutine.
– « Pas de Novitchok » en Russie –
Moscou refuse d’ouvrir une enquête criminelle sur l’affaire car les médecins russes affirment n’avoir identifié aucune substance toxique dans l’organisme de M. Navalny lorsqu’il a été hospitalisé en Sibérie.
La Russie met donc en doute la fiabilité des analyses allemandes, y voyant un prétexte pour l’Union européenne pour la menacer de nouvelles sanctions. Elle affirme aussi n’avoir aucun stock de Novitchok.
Ces stocks « ont été détruits en accord avec le protocole et les règlements de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques » (OIAC), a déclaré le chef du renseignement extérieur Sergueï Narychkine, selon les agences de presse russes.
Il a souligné avoir « beaucoup de questions pour la partie allemande » car « quand Alexeï Navalny a quitté le territoire russe, il n’y avait pas de substance toxique dans son corps ».
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a aussi fait part de son « incompréhension », car Moscou n’a pas reçu les données sur la santé de l’opposant réclamées à Berlin.
Le Parquet allemand avait déclaré que celles-ci ne pourraient être transmises qu’avec l’accord d’Alexeï Navalny.
Concernant l’état de santé du patient, M. Peskov, qui ne prononce jamais le nom de l’opposant, a dit, d’après les agences russes, que « tout le monde » serait « content » s’il se remettait.
Le premier message de M. Navalny intervient au lendemain d’une victoire électorale symbolique à Tomsk, où deux de ses partisans sont entrés au conseil municipal, une première. D’autres ont été élus dans la troisième ville du pays, Novossibirsk, toujours en Sibérie.
Monde
Des milliers de Syriens exultent en Europe après la chute d’Assad
La chute du régime de Bachar al-Assad a déclenché des célébrations à travers l’Europe, offrant un souffle d’espoir et de liberté à la diaspora syrienne.
Dans un élan de joie et de soulagement, des milliers de Syriens ont célébré dans les rues des grandes villes européennes la prise de Damas par les forces rebelles et la chute du président Bachar al-Assad. Ce week-end, des scènes de liesse ont marqué les cœurs et les esprits, illustrant un tournant historique pour la Syrie et ses ressortissants à l’étranger.
En Allemagne, où réside la plus importante communauté syrienne de l’Union européenne, Berlin a été le théâtre d’une manifestation festive. Des milliers de personnes, drapeaux syriens en main, ont exprimé leur allégresse, scandant des slogans de liberté et de victoire. Les images de manifestants en costume de Père Noël, symbole de fête et de renouveau, ont capté l’attention mondiale. La capitale allemande, avec son large éventail de Syriens, a vu des familles entières se rassembler, les visages peints aux couleurs nationales, pour célébrer ce qu’ils perçoivent comme une nouvelle ère de liberté.
En Grèce, la liesse a été tout aussi palpable. Le pays, qui a servi de point d’entrée pour de nombreux Syriens fuyant la guerre civile, a vu ses rues résonner de chants de liberté. À Athènes, la foule s’est massée devant le Parlement, brandissant des pancartes et des drapeaux, proclamant leur espoir dans un avenir sans Assad.
Stockholm, Londres, et Vienne n’ont pas été en reste. En Suède, le drapeau de l’opposition syrienne a flotté sur l’ambassade de Syrie, tandis qu’à Londres, Trafalgar Square a été le lieu de rassemblement pour des centaines de manifestants, chantant et exprimant leur détermination à voir la Syrie libre de l’emprise de la famille Assad.
Cet élan de joie n’est pas sans contrepoint. En Allemagne, l’extrême droite a déjà exprimé ses réticences face à un éventuel nouvel afflux migratoire. Alice Weidel, figure de proue de ce courant politique, a fermement déclaré sur les réseaux sociaux que les frontières resteraient closes.
Pour beaucoup de Syriens en Europe, cette chute du régime est l’occasion de réfléchir à leur rôle dans la reconstruction de leur patrie. Des voix comme celle de Bassam Al Hamada, un travailleur social ayant fui Raqqa, expriment le désir de retourner en Syrie pour participer à cette renaissance. D’autres, comme Sabreen, une architecte de Tartous, préfèrent pour le moment aider depuis l’étranger, conscients que la reconstruction nécessite des compétences déjà présentes sur place.
Enfin, une demande forte émane de ces célébrations: la justice. De nombreux manifestants appellent à ce que Bachar al-Assad soit traduit en justice devant un tribunal international pour les crimes commis sous son régime. Ahmad al-Hallabi, qui a fui Alep, témoigne de la nécessité de rendre justice pour les horreurs vécues par le peuple syrien.
Ainsi, au-delà de la joie, ces manifestations reflètent une profonde aspiration à la paix, à la justice, et à une Syrie reconstruite, libre et démocratique.
Europe
Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer
À Montevideo, Ursula von der Leyen tente de faire avancer l’accord UE-Mercosur, mais un front de résistance mené par la France menace de le faire échouer.
L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, un projet ambitieux visant à créer un marché de plus de 700 millions de consommateurs, se trouve à un tournant décisif. Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’efforce de finaliser les négociations lors du sommet du Mercosur à Montevideo, une coalition de pays européens, emmenée par la France, s’emploie à bloquer le processus.
Les discussions autour de cet accord, initiées en 1999, ont récemment connu un regain d’intérêt sous l’impulsion de plusieurs pays clés. Le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne notamment, souhaitent conclure avant l’entrée en fonction de Donald Trump, qui menace de renforcer les droits de douane. Le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Omar Paganini, a évoqué des « détails minimes » restant à régler, laissant entendre que l’accord pourrait être scellé dès vendredi. Cependant, la réalité des négociations est plus complexe.
Von der Leyen, optimiste quant à la finalisation de l’accord, a posté sur X : « La ligne d’arrivée est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la. » Pourtant, cette perspective est loin de faire l’unanimité. En France, le président Emmanuel Macron a clairement exprimé son opposition, déclarant que l’accord est « inacceptable en l’état ». Il a réitéré son engagement à défendre la « souveraineté agricole » française, une position soutenue par l’Elysée sur les réseaux sociaux.
Cette opposition n’est pas isolée. La France a réussi à rallier d’autres pays européens à sa cause. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et l’Italie, par la voix de ses sources gouvernementales, ont également manifesté leur désapprobation. Ces pays exigent des garanties supplémentaires pour protéger leurs secteurs agricoles, craignant une concurrence déloyale de la part des produits sud-américains. Pour bloquer l’accord, il suffirait que la France et trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE s’y opposent.
Les défenseurs de l’accord mettent en avant les avantages économiques, notamment pour les exportateurs européens qui pourraient bénéficier de nouveaux débouchés, et l’importance de ne pas laisser le champ libre à la Chine. Toutefois, les critiques, principalement des ONG et des mouvements de gauche, soulignent les risques environnementaux, notamment l’accélération de la déforestation en Amazonie et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace a qualifié le texte de « désastreux » pour l’environnement, privilégiant les profits des entreprises.
En France, les agriculteurs, inquiets de la concurrence que pourrait engendrer cet accord, ont multiplié les manifestations pour exprimer leur désaccord. La tension autour de cet accord illustre les divergences d’intérêts entre les besoins économiques à court terme et les considérations écologiques et sociales à long terme.
L’avenir de l’accord UE-Mercosur dépendra donc non seulement des négociations techniques, mais aussi de la capacité des pays européens à concilier leurs intérêts divergents. La conférence de presse conjointe prévue à l’issue du sommet pourrait apporter des éclaircissements, mais il est clair que la route vers la ratification est encore semée d’embûches.
Europe
Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale
En réponse à la vente potentielle de The Observer, les journalistes du Guardian et de son édition dominicale entament une grève inédite depuis un demi-siècle.
Les journalistes du journal britannique The Guardian, ainsi que ceux de son édition du dimanche, The Observer, se sont mobilisés pour une grève de 48 heures, un événement marquant car il s’agit de la première action de ce type en plus de cinquante ans. Cette grève, qui coïncide avec le 233ème anniversaire de la première parution de The Observer, vise à contester la décision du Guardian Media Group (GMG) de vendre ce vénérable hebdomadaire à Tortoise Media, un site d’actualité lancé en 2019.
Le GMG avait annoncé en septembre dernier son intention de céder The Observer, reconnu par le Guinness World Records comme le plus ancien journal dominical au monde. Le syndicat National Union of Journalists (NUJ) a réagi avec vigueur, appelant à cette grève pour exprimer le mécontentement général face à ce projet de vente. Laura Davison, secrétaire générale du NUJ, a souligné l’importance de The Observer dans le paysage médiatique britannique et a plaidé pour une réévaluation des options afin de garantir un avenir pérenne pour les deux publications.
La vente à Tortoise Media, dirigé par James Harding, ancien rédacteur en chef du Times et de la BBC, et Matthew Barzun, ancien ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni, soulève des inquiétudes quant à l’avenir éditorial et la ligne directrice de The Observer. Les journalistes craignent que cette transaction ne modifie l’identité unique et la mission de ce journal, qui a été acquis par le Guardian Media Group en 1993.
Cette action syndicale met en lumière les tensions croissantes entre les impératifs économiques des groupes de presse et les aspirations professionnelles des journalistes à préserver l’indépendance et l’intégrité de leur travail. La grève, bien que symbolique, témoigne d’un engagement profond des rédacteurs à défendre un journal qui a marqué l’histoire du journalisme britannique.
Le débat sur l’avenir de The Observer est loin d’être clos, et cette grève pourrait bien être le prélude à des négociations plus approfondies entre les parties prenantes pour trouver une solution qui respecte l’héritage de ce journal emblématique tout en répondant aux défis contemporains de l’industrie des médias.
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