Monde
Nagorny Karabakh: à Martakert bombardée, un maire en temps de guerre
Assis dans un bureau en sous-sol, avec deux téléphones filaires devant lui, Micha Gyurjian, le maire de Martakert, administre tant bien que mal cette ville régulièrement bombardée depuis fin septembre dans le nord-est du Nagorny Karabakh.
La bourgade, vidée de ses quelque 5.000 habitants, se trouve à une dizaine de kilomètres de la ligne de front.
Ce lundi matin vers 02H00, une roquette a détruit le mur d’une maison près d’un carrefour. Des éclats de pierres jonchent le goudron.
En début d’après-midi, le maire, 61 ans, accompagne les journalistes de l’AFP pour un tour de sa ville presque fantôme, peuplée d’une poignée d’habitants, de chiens, de chats et de cochons qui errent.
Plus de 30% des habitations ont été détruites selon lui. Les forces azerbaïdjanaises « frappent tous les jours. Comment voulez-vous compter exactement dans ces conditions », dit-il.
Ici pas de sirène pour alerter avant un bombardement. « Nous n’avons plus d’électricité. Quand nous voulons réparer, il y a des bombardements ».
La traversée de la commune se fait au son de tirs sporadiques de canons depuis des positions, toutes proches, des forces séparatistes arméniennes, en direction de l’Azerbaïdjan.
Au détour d’une petite route, on aperçoit furtivement deux tanks de fabrication russe, à l’arrêt, et quelques soldats autour.
Vêtu d’un treillis camouflé, veste ouverte sur un t-shirt qui souligne son embonpoint, bonnet noir sur la tête, le maire fait visiter une maison détruite il y a quatre jours.
Les tôles défoncées du toit sont éparpillées dans le jardin et sur une treille où pendent quelques grappes de raisins noirs. Les murs sont brûlés et en partie écroulés.
Plus loin, Micha Gyurjian s’arrête devant sa maison, qui surplombe une petite route. Une bâtisse large à un étage touchée le 10 octobre.
« La mauvaise heure »
« Mon fils était là, il revenait du front pour se reposer. Il a eu le temps de partir avant une frappe aérienne », dit-il, enchaînant les cigarettes. Ses deux fils sont à la guerre, sa femme est à Erevan, la capitale arménienne.
Les murs ont tenu mais les fenêtres ont été soufflées, les arbres dans le jardin sont brulés.
La visite se poursuit, les images sont les mêmes.
Dans le jardin d’une autre maison détruite, le cadavre d’un chien attire les mouches.
L’homme regarde sa montre: 14H30. « La mauvaise heure. Ils (les Azerbaïdjanais) peuvent commencer à bombarder », dit-il en montant dans sa voiture.
Dans le centre-ville, il rejoint dans un sous-sol des membres de son équipe municipale, une demi-douzaine d’hommes, presque tous en treillis camouflé. Trois petites pièces sommairement meublées qui servent de bureau, de dortoir, et de cuisine.
Assis à son bureau devant les deux téléphones filaires, à côté d’un fusil kalachnikov posé contre un mur, il raconte que les bombardements sur la ville ont commencé dès le début de la guerre le 27 septembre.
Au total il dénombre trois morts et quatre blessés.
« Nous avions juste terminé de refaire une route, des gens achetaient des appartements, les cultures (de la pomme-grenade) s’étendaient », regrette celui qui est maire depuis 2011, après avoir été chef de la police de la route de la ville.
« Je ne m’imaginais pas que cela recommence. Mais là ce sont des armes différentes. Des bombardements aériens, de drones, alors qu’avant on se battait au fusil », note désabusé l’ancien combattant du premier conflit (1988-1994) avec l’Azerbaïdjan.
L’un des deux téléphones devant lui sonne, il décroche. C’est un habitant qui a quitté la ville depuis un moment.
« Ça va… ça va… c’est calme », dit l’homme, peu bavard, avant de raccrocher en allumant une nouvelle cigarette.
« Nous allons tout reconstruire quand cela s’arrêtera. Quand cela va s’arrêter ? Quand nous aurons gagné, parce que nous défendons notre terre », assure-t-il, l’oeil rougi de fatigue.
Culture
Grève à Hollywood : Accord historique conclu entre les scénaristes et les studios
La Writers Guild of America approuve l’accord salarial, mais l’industrie cinématographique attend toujours la fin de la grève des acteurs.
Los Angeles, le 27 septembre 2023 – Après près de cinq mois de grève qui ont paralysé l’industrie cinématographique de Hollywood, un vent d’optimisme souffle sur les collines de la cité des anges. Les dirigeants de la Writers Guild of America (WGA), le puissant syndicat des scénaristes, ont annoncé mardi 26 septembre qu’ils avaient approuvé l’accord salarial conclu avec les studios, marquant ainsi la fin de la grève et le retour imminent des membres de la WGA au travail.
Le conseil d’administration du syndicat a voté à l’unanimité en faveur de la recommandation de l’accord salarial, mettant ainsi fin à une période de négociations intenses qui ont duré des mois. Les 11 500 scénaristes représentés par la WGA aux États-Unis devront maintenant ratifier cet accord par le biais d’un vote qui se tiendra entre le 2 et le 9 octobre prochain.
Cependant, les observateurs de l’industrie cinématographique estiment que la ratification de cet accord devrait être une formalité, étant donné qu’il comprend des « gains significatifs » en matière de rémunérations pour les scénaristes. De plus, l’accord contient des dispositions visant à encadrer l’usage de l’intelligence artificielle, une préoccupation croissante dans l’industrie du divertissement.
Dès mercredi, les scénaristes de Hollywood pourront reprendre le travail, mettant ainsi en chantier de nombreuses séries et films américains qui étaient bloqués aux premiers stades d’écriture. Les talk-shows de fin de soirée, animés par des présentateurs qui dépendent de scripts, devraient également revenir à l’antenne dans le courant du mois prochain, offrant ainsi un soulagement tant attendu aux amateurs de divertissement.
Néanmoins, même après l’ultime ratification des scénaristes, l’industrie cinématographique d’Hollywood ne retrouvera pas immédiatement sa normalité, car les acteurs, représentés par le syndicat SAG-Aftra, sont toujours en grève depuis la mi-juillet. La résolution de ce conflit social, qui semble prendre des semaines de plus en plus longues, s’annonce complexe, car certaines des revendications du SAG-Aftra vont au-delà de celles de la WGA.
En somme, bien que la fin de la grève des scénaristes marque un tournant positif pour Hollywood, l’industrie du cinéma devra encore patienter avant de reprendre complètement son rythme effréné. Les amateurs de cinéma et de télévision espèrent maintenant que les négociations entre les acteurs et les studios aboutiront bientôt, mettant ainsi un terme à cette période tumultueuse qui a secoué le monde du divertissement.
Décès
L’ancien président italien Giorgio Napolitano est mort à l’âge de 98 ans
Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano, qui a été élu en 2006, a géré une phase particulièrement turbulente en Italie.
Il était considéré pendant des années comme le garant de la stabilité de l’Italie. L’ancien président italien Giorgio Napolitano (2006-2015), dirigeant historique du Parti communiste et promoteur de la construction européenne, est mort à l’âge de 98 ans, vendredi 22 septembre.
Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano a géré une phase particulièrement turbulente en Italie. Elu en 2006, il comptait prendre sa retraite à l’issue de son premier septennat au printemps 2013, après les législatives. Mais les résultats des élections, trop serrés, et l’incapacité des principaux partis à s’accorder sur un éventuel successeur, l’avaient contraint à reprendre du service. Dès son discours d’investiture, particulièrement dur envers les responsables politiques dont il avait dénoncé « la surdité » face aux exigences du pays, il avait annoncé qu’il ne resterait pas sept ans de plus et avait en effet démissionné en janvier 2015.
L’ensemble de la classe politique de la péninsule a rendu hommage à ce Napolitain, qui est reconnu pour sa modération, sa prudence et son sens de l’Etat. Giorgia Meloni, dirigeante du parti post-fasciste Fratelli d’Italia et « présidente du conseil » depuis octobre 2022 a sobrement présenté « les plus profondes condoléances » de son cabinet à la famille de l’ancien président.
L’actuel président de la République, Sergio Mattarella, a rappelé l’engagement européen de l’ancien député au Parlement de Strasbourg qui a mené « des batailles importantes pour le développement social, la paix et le progrès en Italie et en Europe ».
Dans un télégramme à sa veuve, le pape François, en voyage à Marseille, a quant à lui salué un homme ayant consacré son action politique à préserver « l’unité et la concorde » de son pays.
Europe
Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine
La Pologne a annoncé la cessation de ses livraisons d’armes à l’Ukraine, provoquant des tensions diplomatiques entre les deux pays alliés.
La Pologne a annoncé mercredi qu’elle avait cessé de fournir des armes à l’Ukraine, marquant une escalade des tensions entre les deux pays alliés au moment où l’Ukraine riposte à l’invasion russe. Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a déclaré que leur priorité était la modernisation et l’armement de l’armée polonaise pour la renforcer rapidement, sans préciser quand exactement les livraisons d’armes à l’Ukraine avaient cessé.
La Pologne était l’un des plus grands fournisseurs d’armes à l’Ukraine. Cependant, cette décision intervient peu de temps après que Varsovie a interdit l’importation de céréales ukrainiennes pour protéger ses intérêts agricoles. La Pologne a nié que ces deux mesures soient liées, affirmant qu’elle continuait à honorer les contrats d’armement antérieurs avec l’Ukraine.
L’annonce de la Pologne est survenue après la convocation « d’urgence » de l’ambassadeur ukrainien par Varsovie pour protester contre les remarques du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’ONU. Zelensky avait critiqué certains pays pour avoir soutenu indirectement la Russie.
La France a réagi aux tensions entre les deux pays, qualifiant la situation de « regrettable » et suggérant qu’elle résultait de « considérations de politique intérieure ». La décision de l’UE de mettre fin à l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes, prononcée en mai par cinq États membres, a été à l’origine des derniers développements, avec des embargos unilatéraux et des poursuites devant l’OMC.
La Pologne a averti qu’elle élargirait la liste des produits ukrainiens interdits d’importation en réponse à ces actions. Cependant, les deux pays tentent toujours de trouver une solution constructive au problème des céréales.
L’Ukraine, engagée dans une lutte pour sa survie contre la Russie, a déclaré que les mesures prises par la Pologne étaient « inacceptables » et a proposé une résolution du conflit. La communauté internationale surveille de près ces développements, craignant que les tensions diplomatiques ne compromettent les efforts pour soutenir l’Ukraine dans son conflit avec la Russie.
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