Ce week-end, un habitant du quartier du Moulin à Vent a notifié la mort de dizaines de poissons dans le Pallas. Selon les analyses, cet événement n’aurait pas été causé par une pollution, mais bel et bien par un phénomène naturel et assez fréquent l’été.
Philippe Kervella, habitant du quartier, revient sur les événements. « Dimanche, j’ai constaté la mort de plusieurs dizaines de poissons avec une odeur pestilentielle s’apparentant à une odeur d’égout. La couleur de l’eau avait virée au jaune noirâtre. À l’origine, je pensais que c’était une pollution, c’est pourquoi j’ai appelé la gendarmerie qui est intervenue sur les lieux le lendemain. Finalement, selon les analyses, il semblerait que ce ne soit pas le cas. »
Ludovic Cesmat du Syndicat mixte du Bassin de Thau (SMBT) explique les raisons qui sont à l’origine de cet incident : « La mort des poissons a sûrement été causée par asphyxie. Dès que la matière organique se dégrade, comme des algues présentes en trop grande quantité, elles utilisent et consomment tout l’oxygène. Cette surconsommation de l’oxygène entraîne une anoxie de l’eau (plus d’oxygène dans l’eau, NDLR), conduisant à la mort des poissons. Toutefois, les bactéries ont la capacité de prendre l’oxygène des sulfates, dissous dans l’eau ce qui libère des sulfures, à l’origine de la mauvaise odeur. » Néanmoins, ce phénomène est certes, ennuyeux, mais c’est aussi un processus naturel fréquent certaines zones présentant peu de fond, beaucoup d’algues, et lors des fortes chaleurs. Cet événement n’a pas été causé par de fortes chaleurs, mais par le faible renouvellement de l’eau à cause de la période de sécheresse que nous traversons.
Un manque d’entretien
Philippe Kervella ajoute : « Tout le quartier du Moulin à Vent est laissé à l’abandon… Il est toujours possible d’incriminer la sècheresse, mais le manque d’entretien est sûrement la cause principale. La barrière à sel est toujours en place, mais elle est cassée et n’a jamais été réparée. L’embouchure du Pallas s’ensable et les procédures administratives sont tellement lourdes que rien n’est fait. Les berges ne sont pas entretenues non plus. C’est dommage qu’un tel événement arrive simplement à cause de négligences humaines. »
De plus, la qualité de l’eau du Pallas est suivie par la SMBT sur tous les paramètres classiques. Selon la SMBT, « sur les 10 dernières années, on note une nette amélioration de la qualité du cours d’eau puisqu’il est aujourd’hui classé dans les cours d’eau en bon état ce qui n’était pas le cas auparavant. » Ils affirment : « La végétation de rivière est très importante pour la diversité. Certes, il y a des plantes envahissantes mais il faut faire un fauchage raisonné, car la végétation permet de maintenir les berges et est aussi nécessaire à l’ensemble de l’écosystème. L’entretien des cours d’eau nécessite de trouver un bon équilibre, c’est pourquoi les retours de riverains sont toujours importants. » De plus, légalement, l’entretien des berges doit être géré par le propriétaire qui les possède.
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