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Mémoires d’un souverain en exil

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L’ancien monarque espagnol Juan Carlos livre pour la première fois sa version des événements dans un ouvrage personnel où il évoque ses regrets et son espoir de retour.

L’ancien souverain d’Espagne Juan Carlos rompt le silence dans des mémoires publiées ce mercredi en France. L’homme de 87 ans, contraint à quitter son pays depuis 2020 et résidant depuis aux Émirats arabes unis, se présente comme une personnalité marquée par les épreuves. Il exprime un attachement viscéral à sa patrie, affirmant que l’Espagne lui « colle à la peau » et que la nostalgie l’habite quotidiennement.

Dans cet ouvrage de cinq cents pages intitulé « Réconciliation », rédigé à la première personne avec le concours de l’écrivaine Laurence Debray, l’ex-monarque reconnaît avoir commis des fautes durant son règne. Il évoque notamment une relation extraconjugale, sans toutefois nommer directement l’aristocrate allemande Corinna Larsen, tout en soulignant l’impact négatif de cette affaire sur son image publique. Le récit revient également sur la polémique safari au Botswana en 2012, épisode ayant durablement affecté sa popularité alors que le pays traversait une période économique difficile.

L’ancien chef de l’État admet par ailleurs une « grave erreur » concernant l’acceptation d’un don de cent millions de dollars provenant du défunt roi saoudien Abdallah. Il qualifie cette somme de « cadeau qu’il n’a pas su refuser », reconnaissant ainsi des lacunes dans sa gestion des cadeaux protocolaires. Son récit se veut une tentative d’explication personnelle, décrivant ce projet littéraire comme l’occasion de présenter sa vérité historique avant de disparaître.

Le livre retrace également le parcours politique de Juan Carlos, figure centrale de la transition démocratique espagnole après la mort de Franco en 1975. Il rapporte une confidence du dictateur sur son lit d’hôpital, lui demandant de préserver l’unité nationale, mission qu’il dit avoir accomplie en engageant des réformes structurelles. L’ouvrage évoque aussi ses relations familiales complexes, notamment avec son épouse la reine Sofia, restée en Espagne, et son fils le roi Felipe VI.

À travers ces confidences, se dessine le portrait d’un homme déchiré entre son héritage politique et ses fragilités personnelles. L’ancien monarque exprime le vœu profond de retrouver sa place en Espagne et d’y recevoir des funérailles nationales, ultime reconnaissance pour celui qui affirme s’être entièrement dévoué à son pays.

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