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Madrid face au problème environnemental de ses arbres dévastés par la neige

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La tronçonneuse résonne et une énorme branche tombe sur le sol. A Madrid, des centaines de milliers d’arbres portent encore les stigmates de la tempête de neige historique du mois de janvier, un véritable problème environnemental pour la capitale espagnole.

« Environ 800.000 arbres » des 1,7 million d’arbres sur le domaine public que compte la ville « ont été affectés d’une manière ou d’une autre et, parmi eux, environ 120.000 sont tombés ou devront être abattus », lance Borja Carabante, responsable de l’environnement à la mairie de Madrid.

Deux mois après la pire tempête de neige en un demi-siècle dans la ville, les agents forestiers sont encore à pied d’oeuvre pour tenter d’en réparer les dommages, notamment dans les parcs qui ont été fermés pour certains pendant six semaines en raison des risques de chute.

Un véritable « désastre environnemental » pour Pablo Fernandez Santos, l’un de ces ingénieurs, qui avoue avoir ressenti « une grande tristesse en sortant dans la rue » enneigée en janvier alors que « tout le monde était ravi et jouait avec la neige ».

Ce désastre est particulièrement visible dans la Casa del Campo, un immense parc de l’ouest de la ville dont environ 500.000 des 700.000 arbres ont été endommagés. Mais aussi dans le célèbre parc du Retiro, apprécié des touristes: 70% de ses 17.400 arbres ont été abîmés et près d’un millier ne pourront pas s’en remettre.

Six tonnes de neige

Pins, chênes verts, cèdres: les arbres à feuillage persistant, dont les aiguilles et les feuilles ont retenu la neige, sont ceux qui ont le plus souffert, explique Mariano Sanchez, expert au Jardin botanique royal de Madrid. « Préparés pour le vent et la pluie, ces arbres ne le sont pas pour ces chutes de neige », ajoute-t-il.

L’accumulation de neige a été telle que certains arbres ont dû supporter jusqu’à « cinq ou six tonnes », observe Antonio Morcillo, du service des espaces verts de la capitale.

La question qui se pose désormais est celle de l’impact environnemental.

Car les arbres présentent des avantages considérables pour une ville comme Madrid, très chaude et polluée, en retenant le dioxyde de carbone et en filtrant la pollution tout en réduisant l’effet d « îlot de chaleur urbain », de plus en plus important à mesure que le changement climatique s’accélère.

Mais pour Juan Garcia Vicente, de l’ONG Ecologistes en Action, il va être difficile de mesurer l’impact de ces chutes d’arbres sur les températures. « Les autorités sont en train d’évaluer la perte de masse végétale mais ne la connaissent pas encore », souligne ce militant, pour qui replanter des arbres n’a rien d’une panacée.

A Madrid, « nous avons les émissions de dioxyde d’azote les plus élevées d’Europe donc on ne réglera pas les choses en plantant plus d’arbres mais en améliorant les transports », insiste-t-il.

Soigner et replanter

Depuis deux mois, jusqu’à 3.500 agents forestiers ont « collecté près de 21.000 tonnes de débris » d’arbres, souligne Antonio Morcillo à côté d’agents en combinaisons vertes et jaunes coupant les restes d’un pin abattu tandis que des tractopelles s’occupent d’énormes piles de branches qui seront transformées en compost ou utilisées pour produire de l’électricité.

Et l’heure va être maintenant à la réparation des arbres endommagés, indique Pablo Fernandez Santos.

« De nombreux arbres resteront en vie mais ils seront très endommagés et les blessures causées par la cassure des branches ou par l’élagage… pourront à l’avenir être la porte d’entrée de maladies et de parasites, de sorte que l’arbre sera plus affaibli et plus vulnérable à d’éventuelles tempêtes ou événements climatiques extrêmes », explique-t-il.

Se pose aussi la question d’un nouveau plan de replantation préparé par la ville.

Pour Mariano Sanchez, c’est une « occasion » de repenser le paysage arboré de la ville et de donner aux jeunes arbres l’espace nécessaire pour s’enraciner et grandir sans être taillés. « Dans une ville, on a besoin des arbres pour l’ombre, lutter contre la pollution et fournir de l’oxygène. Alors pourquoi les tailler? ».

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Planète

L’absence d’Emmanuel Macron à la conférence de l’ONU sur l’eau critiquée

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L’absence d’Emmanuel Macron à la conférence de l’ONU sur l’eau critiquée.

Agathe Euzen, responsable de la cellule eau du CNRS, a critiqué l’absence d’Emmanuel Macron à la conférence de l’ONU sur l’eau à New York, qualifiant cet événement de « vitale ». Cette conférence intervient alors qu’un « plan eau » est attendu avec impatience en France, après les incendies de l’été dernier et la sécheresse qui perdure.

Pour Agathe Euzen, la conférence permet de mettre l’eau à l’agenda politique et de faire avancer les choses, y compris en France, « pour qu’il y ait une réelle prise en compte de l’ampleur des enjeux et que le plan eau qu’on attend soit à la hauteur des ambitions ». Elle déplore ainsi l’absence d’Emmanuel Macron, qui aurait dû selon elle venir à cette conférence, étant donné l’importance vitale de l’eau et la préoccupation croissante pour les ressources en eau dans le monde entier.

Le secrétaire général des Nations unies a dénoncé l’impact destructeur de l’humanité « vampirique » sur le cycle de l’eau, mettant en danger des milliards de personnes à travers la planète. Un rapport conjoint avec l’Unesco souligne également le « risque imminent d’une crise mondiale de l’eau ».

La conférence de l’ONU sur l’eau permet de mettre en lumière l’importance de cette ressource, ainsi que les enjeux vitaux qu’elle représente pour les populations à travers le monde. L’absence d’Emmanuel Macron à cet événement est ainsi déplorée par les experts, qui espèrent une prise de conscience politique sur cette question cruciale pour l’avenir de la planète.

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Sète : SolarinBlue lance une ferme solaire maritime inédite

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SolarinBlue lance une ferme solaire maritime inédite près de Sète
©PascalGuyot/AFP

SolarinBlue, une entreprise fondée par Armand Thiberge, a dévoilé son projet innovant nommé Sun’Sète. Il s’agit de la première installation de panneaux solaires flottants en pleine mer, située au large du port de Sète-Frontignan (Hérault). Cette initiative est une première en France et fournira de l’énergie renouvelable au port.

SolarinBlue a inauguré son premier projet de ferme solaire marine appelé Sun’Sète, qui explore une nouvelle approche en matière d’énergie renouvelable en installant des panneaux solaires flottants en pleine mer. Jusqu’à présent, l’accent avait été principalement mis sur les sources d’énergie renouvelable marines telles que l’éolien offshore et les panneaux solaires photovoltaïques installés sur des plans d’eau calmes, comme les lacs et les étangs. Bien que cette technologie soit encore en phase de développement pilote, elle semble prometteuse pour l’avenir.

Au cours des prochains mois, le reste de la ferme sera progressivement immergé jusqu’à atteindre une superficie totale de 0,5 hectare d’ici la fin de l’année, avec un objectif de production de 300 kilowatts d’ici 2024. Cette production électrique sera acheminée via un câble sous-marin pour alimenter les infrastructures portuaires, y compris une usine de poissons et les navires en transit. Le directeur de la société a rappelé que RTE avait pour objectif d’installer jusqu’à 200 GW de panneaux solaires d’ici 2050 en France.

Le projet, qui coûte 2,5 millions d’euros, est financé à 50 % par des fonds publics provenant de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) et de l’association Evolen. Une étude environnementale préalable au projet a conclu que les espèces marines présentes sur le site seraient peu impactées et que le risque de déranger les oiseaux était faible.

SolarinBlue, créée fin 2019 à Paris et désormais basée à Montpellier, a développé une technologie de parc solaire photovoltaïque flottant adaptée aux conditions de la haute mer. La start-up travaille actuellement sur plusieurs projets de fermes solaires en mer, en France et à l’étranger.

Dans les trois prochaines années, SolarinBlue espère devenir un leader mondial dans le domaine du solaire photovoltaïque offshore flottant. L’entreprise ambitionne de couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur, depuis le développement technologique jusqu’à l’exploitation de parcs solaires flottants

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Préserver la biodiversité : éviter la taille des haies pendant la période de nidification

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Préserver la biodiversité : éviter la taille des haies pendant la période de nidification

L’Office français pour la biodiversité recommande d’éviter la taille des haies de début mars à fin août pour protéger la nidification des oiseaux et préserver la biodiversité.

L’Office français pour la biodiversité recommande d’éviter la taille des haies et l’élagage des arbres de début mars à fin août pour protéger la nidification des oiseaux. Selon un communiqué publié le vendredi 17 mars, l’OFB encourage les collectivités, les professionnels et les particuliers à suivre cette recommandation afin de ne pas déranger ou déloger les oiseaux pendant cette période cruciale de leur cycle de vie.

Les haies sont importantes pour la biodiversité et peuvent accueillir un grand nombre d’espèces. La taille des haies est également interdite pendant plusieurs mois pour les agriculteurs.

Cette recommandation intervient dans un contexte où près de la moitié des espèces d’oiseaux sont en déclin dans le monde et une sur huit est menacée d’extinction, selon un rapport de référence de l’ONG internationale BirdLife.

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