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Macron joue l’apaisement face aux manifestations anti-françaises

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Face à la colère qui monte dans le monde musulman contre la France, Emmanuel Macron a assuré, dans un entretien à la chaîne Al-Jazeera devant être diffusé samedi, comprendre que des musulmans puissent être « choqués » par les caricatures de Mahomet mais qu’elles ne justifiaient pas la violence.

Pour appeler à l’apaisement, le chef de l’Etat a choisi la chaîne de télévision du Qatar, très regardée au Moyen-Orient et au Maghreb, qui devait diffuser cette longue interview de 55 minutes doublée en arabe à 17H00 (16H00 GMT).

Le petit émirat du Golfe est l’un des premiers pays où des appels à manifester contre la France, et son président en particulier, ont été lancés il y a une dizaine de jours.

Cette mobilisation, qui s’est amplifiée depuis sans toutefois devenir très importante, vise à protester contre des propos tenus par Emmanuel Macron le 22 octobre, lors de l’hommage national à Samuel Paty, le professeur d’histoire décapité par un jihadiste pour avoir montré des caricatures de Mohamet publiées par Charlie Hebdo. Au nom de la « liberté » et de la « laïcité », « nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent », avait déclaré le président de la République.

« Je comprends qu’on puisse être choqué par des caricatures, mais je n’accepterai jamais qu’on puisse justifier la violence. Nos libertés, nos droits, je considère que c’est notre vocation de les protéger », affirme le chef de l’Etat dans un extrait de l’entretien à Al-Jazeera.

Cette interview est diffusée au surlendemain d’un troisième attentat jihadiste en quelques semaines en France: après la décapitation de Samuel Paty le 16 octobre, un Tunisien de 21 ans a tué jeudi, avec un couteau, trois personnes dans une église de Nice, où Emmanuel Macron s’est rapidement rendu le jour même.

Le Premier ministre Jean Castex est lui samedi après-midi à la cathédrale de Rouen et à Saint-Etienne du Rouvray, endeuillé en 2016, par l’assassinat du père Hamel, pour exprimer son soutien à la communauté catholique.

« Contre-vérités »

Avant la diffusion de l’entretien, son entourage a expliqué que Emmanuel Macron cherchait à « expliquer sa vision de manière apaisée » et à « démontrer que « ses propos sur la lutte contre les séparatismes sont déformés et ceux sur les caricatures souvent caricaturés ».

Il s’agit de « contrer les contre-vérités, plutôt que de les laisser prospérer et de réexpliquer les fondements du modèle républicain » français, précise cette source.

Dans l’entretien, le président souligne ainsi que ces caricatures n’ont pas été publiées à l’initiative du gouvernement mais par des journaux libres et indépendants. Il explique que l’Etat est garant de la liberté d’expression, l’un des piliers des principes républicains en France.

Son engagement à défendre le droit de publier des caricatures a été massivement approuvé dans le pays, notamment par l’ensemble des formations politiques

Mais il a déclenché un flot de critiques dans de nombreux pays à majorité musulmane, où des appels à boycotter les produits français et à manifester ont été lancés.

L’islam, dans son interprétation stricte, interdit toute représentation de Mahomet.

Vendredi, des dizaines de milliers de personnes ont ainsi de nouveau manifesté au Bangladesh, au Pakistan et, dans une moindre mesure, au Moyen-Orient, au Maghreb et au Mali. « Il n’y a de dieu que Dieu, Macron est l’ennemi de Dieu ! », « Mahomet, ta nation ne cédera pas ! », ont scandé des milliers de Palestiniens descendus dans la rue à Jérusalem.

Parmi les dirigeants les plus critiques, figure le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont les relations sont très tendues avec son homologue français depuis des mois, et qui a promis de réagir après la publication d’une caricature de Charlie Hebdo le représentant en slip, bière à la main, et soulevant la robe d’une femme voilée.

Emmanuel Macron a reçu le soutien des autres dirigeants de l’Union européenne qui ont appelé jeudi « au dialogue entre les communautés et les religions ». Dans le même temps, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a défendu la liberté d’expression, tout en estimant qu’elle n’était « pas sans limites » et ne devait pas « blesser de façon arbitraire et inutile » certaines communautés.

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a également adressé « un message de paix » au monde musulman. Il a appelé les ressortissants français vivant à l’étranger à la prudence, affirmant que la menace contre les intérêts français était « partout ».

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France

Algérie : le massacre du 17 octobre 1961 condamné par l’Assemblée nationale

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Algérie : le massacre du 17 octobre 1961 condamné par l’Assemblée nationale

Jeudi, l’Assemblée nationale a approuvé une proposition de résolution condamnant la répression meurtrière des Algériens lors du massacre du 17 octobre 1961 sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon. Le texte préconise également l’inscription d’une journée de commémoration de cet événement dans l’agenda des journées nationales et des cérémonies officielles.

La proposition de loi, portée par l’écologiste Sabrina Sebaihi et la députée Renaissance Julie Delpech, a été votée par 67 députés, tandis que 11 ont voté contre, provenant principalement du Rassemblement national.

Mme Sebaihi a salué ce vote comme une « première étape » dans le travail de reconnaissance de ce « crime colonial » et de « crime d’Etat ». Bien que le terme « crime d’Etat » ne soit pas inclus dans le texte final, il représente néanmoins un pas significatif vers la reconnaissance de cet événement tragique.

La proposition de résolution a été élaborée avec le parti présidentiel et l’Elysée dans le but de parvenir à un consensus. Mme Sebaihi a souligné l’importance de se souvenir des victimes et de leurs familles, tout en reconnaissant le travail de mémoire déjà entrepris. En 2012, le président François Hollande avait rendu hommage aux victimes, suivi par Emmanuel Macron en 2021, déclarant que les crimes commis étaient « inexcusables pour la République ».

Cependant, certaines réserves ont été exprimées quant à l’instauration d’une journée de commémoration spécifique pour le 17 octobre 1961. La députée socialiste Valérie Faure a souligné l’existence de trois dates pour commémorer les événements liés à la guerre d’Algérie, estimant qu’il était essentiel de laisser l’histoire faire son travail avant d’envisager une nouvelle journée commémorative.

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France

Voile à l’école: vague d’indignation après le départ d’un proviseur menacé de mort

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Voile à l'école: vague d'indignation après le départ d'un proviseur menacé de mort

Le départ anticipé du proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel, menacé de mort après un incident lié au port du voile par une élève, provoque une vague d’indignation.

Le départ du proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel, menacé de mort après avoir demandé à une élève de retirer son voile, a déclenché une vague d’indignation et de réactions politiques. Après l’altercation avec l’élève, des menaces de mort à l’encontre du proviseur avaient été proférées sur internet, suscitant une enquête pour cyberharcèlement.

Malgré le soutien exprimé par la ministre de l’Éducation nationale, les attaques contre le proviseur ont persisté, le forçant à quitter ses fonctions pour des raisons de sécurité. Son départ anticipé à la retraite a été attribué aux événements récents et à leur impact sur lui.

Cette décision a provoqué une réaction forte dans la classe politique, avec des accusations d’échec collectif et de défaite de l’État face à la montée de l’islamisme. Des responsables politiques ont dénoncé la passivité et le renoncement face à cette situation, soulignant la nécessité de lutter contre la mouvance islamiste.

Le nouveau proviseur intérimaire, soutenu par l’équipe de direction et la communauté éducative, prend en charge la situation exceptionnelle dans l’établissement. Le ministère de l’Éducation nationale a affirmé son engagement à soutenir ses agents face aux menaces et à accompagner le proviseur dans toutes ses démarches.

Malgré les mesures prises pour protéger le proviseur et sécuriser l’établissement, le départ de ce dernier soulève des inquiétudes quant à la capacité de l’État à garantir la sécurité des personnels éducatifs et à lutter contre les menaces et le harcèlement en ligne.

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Faits Divers

Disparition de Lina: les trois gardes à vue « ont été levées », « pas d’éléments incriminants »

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Disparition de Lina en Alsace: trois personnes en garde à vue

Les trois gardes à vue ont été levées mercredi dans le cadre de l’enquête sur la disparition de Lina, 15 ans, en septembre dernier dans le Bas-Rhin. Les personnes interrogées ne font pas l’objet de poursuites, indique une source proche de l’enquête. Ces gardes à vue, bien que dénuées d’éléments incriminants, avaient suscité l’espoir d’une avancée dans un dossier jusqu’ici au point mort depuis six mois.

Initiées dans le but de procéder à des vérifications et de fermer des pistes, ces gardes à vue visaient notamment à éclaircir des incohérences dans les emplois du temps des personnes interrogées le jour de la disparition de Lina. D’autres témoins ont également été convoqués pour être entendus librement.

Depuis l’ouverture de l’information judiciaire en octobre 2023 pour enlèvement et séquestration criminelle, les autorités n’ont ménagé aucun effort pour retrouver Lina. Malgré d’importantes recherches et des appels à témoignages, aucune trace de la jeune fille n’a été trouvée.

Lina a été vue pour la dernière fois le 23 septembre alors qu’elle se rendait à la gare de Saint-Blaise-la-Roche pour rejoindre son petit ami à Strasbourg. Malgré les témoignages la plaçant sur la route de la gare, son téléphone a cessé d’émettre peu après et n’a pas été retrouvé.

Parallèlement à l’enquête sur sa disparition, une enquête est en cours sur un viol dénoncé par Lina en 2022. Cette affaire, initialement classée sans suite, a été rouverte par le parquet de Strasbourg le mois dernier.

Pour soutenir les efforts de recherche, la mère de Lina a créé une association baptisée « Les bonnes étoiles de Lina » et organise un concert de soutien le 20 avril à Plaine.

Malgré ces développements, le mystère entourant la disparition de Lina demeure, et la mère de la jeune fille continue d’appeler à toute information susceptible de faire avancer l’enquête.

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