Planète
L’observation des oiseaux à Central Park, rare loisir en temps de Covid
Ils sont une trentaine en cette journée d’automne à s’aventurer, masque sur le visage, dans le Ramble, un sous-bois de Central Park, à la recherche d’un hibou, une rareté à New York.
Ils suivent tous « Birding Bob », Robert DeCandido de son vrai nom, guide ornithologique depuis plus de 30 ans dans la célèbre oasis de verdure de Manhattan, qui n’a jamais eu autant de clients.
Les activités culturelles et sportives étant entre parenthèses, les New-Yorkais se rabattent sur les quelques loisirs encore permis en temps de coronavirus, parmi lesquels l’observation des oiseaux.
D’un seul coup, la petite troupe s’arrête sur un signal de « Birding Bob », saisit jumelles et téléobjectifs pour repérer, dissimulé dans les aiguilles d’un pin, le fameux hibou barré arrivé il y a un mois environ à Central Park.
Pourtant au coeur d’une ville à la densité notoire, Central Park est considéré comme l’un des meilleurs lieux d’observation ornithologique au monde, avec quelque 220 espèces différentes de volatiles.
« Toutes les activités en intérieur ont été annulées », explique Robert DeCandido, son éternelle casquette rouge sur la tête. « Donc les gens font des choses à l’extérieur. Et ces promenades (de trois heures) ne coûtent que 10 dollars. »
Outre le hibou barré, dont certains affirment qu’il y aurait en réalité deux spécimens dans le parc, le plus célèbre rectangle de verdure au monde accueille également un hibou grand-duc, observable avec l’aide de « Bob ».
« Connectée à la nature »
Récemment installée à New York, Tarini Goyal explique que ce nouveau passe-temps l’aide à composer avec une pandémie qui dure et connaît une résurgence aux Etats-Unis.
Le samedi précédent, elle a participé à une promenade nocturne. Ce dimanche, elle est de retour pour une nouvelle visite guidée, de jour, cette fois.
« Ça m’aide à me sentir plus connectée aux New-Yorkais et à la nature », décrit cette médecin de 28 ans, tout en offrant des cacahuètes à des mésanges huppées.
« C’est une activité que vous pouvez faire seul, dans les parcs, en gardant vos distances avec les autres », relève David Barrett, créateur du compte Twitter « Manhattan Bird Alert », pour justifier le regain de popularité de l’observation ornithologique.
« C’est quelque chose qui peut vous fasciner durant des heures », poursuit celui dont le compte a gagné plusieurs milliers d’abonnés ces dernières semaines, et frôle désormais les 30.000. « Ça change constamment. »
Hobby assez confidentiel jusque récemment, l’observation ornithologique a fait la Une, en mai, lors d’un incident qui a eu lieu dans le Ramble.
Une femme blanche, Amy Cooper, a appelé la police, accusant sans fondement un amateur d’oiseaux afro-américain, Christian Cooper (pas de lien avec elle), de l’avoir menacée.
Révélé le même jour que la mort de George Floyd, l’événement a fait le tour du monde et valu à Amy Cooper une inculpation pour dénonciation calomnieuse.
Des puristes ont reproché à « Birding Bob » d’avoir trop agrandi la population des amateurs d’oiseaux dans le parc, de faire commerce d’un bien public mais aussi d’utiliser des enregistrements pour attirer les animaux ailés.
Ce dimanche, ce biologiste de profession a ainsi capté l’attention d’un pivert de Caroline à l’aide d’un son pré-enregistré.
Mais Robert DeCandido a aussi ses défenseurs au sein de la communauté des passionnés, dont David Barrett, qui souligne que « Bob » respecte l’environnement et la faune.
David Barrett estime également que l’augmentation du nombre des observateurs pourrait permettre de repérer davantage de spécimens.
En 2018, ce mathématicien aujourd’hui âgé de 56 ans s’était fait un nom en identifiant un canard mandarin, une rareté, dans Central Park. Son plumage chatoyant avait fait le délice des amateurs, et au-delà.
Pour David Barrett, Robert DeCandido ou la photographe Deborah Allen, qui collabore avec « Birding Bob », l’observation des oiseaux est aujourd’hui bien plus qu’un simple hobby.
A son arrivée à New York, la photographe aujourd’hui sexagénaire a rapidement pris l’habitude de trouver refuge, le temps de son déjeuner, dans Central Park, à l’abri du fracas de la ville.
Un jour, elle a aperçu un oiseau. « C’était parti. J’étais accro. »
Planète
Marineland: le gouvernement s’oppose au transfert de deux orques au Japon
La ministre de la Transition écologique s’oppose fermement au transfert des deux dernières orques de Marineland vers le Japon, privilégiant des solutions alternatives respectueuses du bien-être animal.
Dans un contexte où la réglementation sur le bien-être animal devient de plus en plus stricte, le parc aquatique Marineland, situé à Antibes sur la Côte d’Azur, se trouve confronté à une décision gouvernementale inattendue. En effet, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a clairement exprimé son opposition au transfert des deux dernières orques du parc vers le Japon. Elle souligne que la réglementation japonaise en matière de protection des animaux n’est pas à la hauteur des standards européens.
Le parc Marineland, confronté à une loi française votée en 2021 interdisant la détention d’orques, doit se séparer de ses deux dernières orques, Wikie et son fils Keijo, nés en captivité en 2001 et 2013 respectivement. La date limite pour cette séparation est fixée au 1er décembre 2026. Récemment, le parc avait proposé de transférer ces orques au parc de Kobe, au Japon, une option jugée conforme aux standards internationaux par Marineland. Cependant, cette proposition a été rapidement rejetée par la ministre française.
L’opposition de Mme Pannier-Runacher repose sur plusieurs arguments. D’une part, elle cite des parcs européens comme celui de Tenerife, dans les Canaries, qui respectent les réglementations strictes de l’Union Européenne. D’autre part, elle met en avant les dimensions inadéquates des bassins japonais par rapport à ceux de Marineland, ce qui pourrait nuire au bien-être des orques. Cette décision intervient après la mort récente de deux orques du parc, l’une de septicémie et l’autre après ingestion d’un objet étranger, soulignant ainsi les risques inhérents à la captivité.
Des associations de défense des animaux, comme One Voice, ont également plaidé pour une solution alternative : un sanctuaire marin en Nouvelle-Écosse, au Canada. Cette option, jugée plus respectueuse du bien-être animal, offre un environnement semi-naturel aux orques, loin des bassins artificiels. Muriel Arnal, présidente de One Voice, a insisté sur l’importance de cette solution, malgré les réticences initiales de Marineland à l’envisager.
Ainsi, l’avenir des deux orques de Marineland semble désormais se dessiner loin du Japon, avec une préférence gouvernementale claire pour des solutions qui respectent au mieux les besoins naturels et le bien-être des animaux. Cette situation met en lumière les défis croissants que les parcs aquatiques doivent relever pour se conformer aux nouvelles normes de protection animale, tout en cherchant à préserver leur activité économique.
Planète
A69: la justice examine une possible suspension du chantier
Le projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres fait face à un examen judiciaire décisif. La justice pourrait suspendre les travaux en cours.
Le tribunal administratif de Toulouse se penche aujourd’hui sur un dossier controversé : l’autoroute A69, un projet qui divise la région Occitanie depuis son lancement. Les travaux, initiés en 2023, sont contestés par des associations environnementales et des habitants locaux, tandis que les élus locaux et régionaux y voient une opportunité de désenclavement et de développement économique.
Le rapporteur public, figure indépendante dans le processus judiciaire, a récemment suggéré l’annulation de l’arrêté autorisant le chantier de l’A69, une décision qui pourrait entraîner la suspension immédiate des travaux. Cette proposition, rendue publique la semaine dernière, a été accueillie avec surprise et espoir par les opposants au projet. Le collectif « La Voie est libre » (LVEL), principal groupe d’opposition, espère que le tribunal suivra ces recommandations.
Les arguments en faveur du projet mettent en avant les bénéfices économiques et la réduction des temps de trajet entre Castres et Toulouse. Cependant, les opposants soulignent les impacts environnementaux néfastes, tels que la destruction de zones humides, de terres agricoles et d’écosystèmes sensibles. Ils critiquent également l’utilisation de la route nationale actuelle, qui, selon eux, ne justifie pas la construction d’une nouvelle autoroute.
L’audience de ce lundi matin s’annonce comme un moment clé pour les parties prenantes. Des militants écologistes prévoient de se rassembler pacifiquement devant la gare Matabiau, près du tribunal, pour exprimer leur confiance en la justice. Cette manifestation suit une série de tensions et d’incidents, notamment des affrontements entre opposants et forces de l’ordre, et des actes de vandalisme sur le chantier.
Le concessionnaire du projet, Atosca, a signalé plus de 150 plaintes pour dégradations, tandis que les opposants ont dénoncé des incendies qu’ils estiment être des actes de sabotage. Le démantèlement récent d’une « Zone à défendre » (ZAD) par les forces de l’ordre à Verfeil illustre la tension autour de ce projet.
Le tribunal devra examiner plusieurs recours, dont deux demandes d’annulation d’arrêtés préfectoraux. La décision pourrait non seulement affecter le déroulement du projet A69 mais aussi influencer la manière dont les futurs projets d’infrastructure seront perçus et débattus dans la région.
France
Pollution dans la Loire après une fuite de pétrole chez Total à Donges
Une fuite de pétrole brut à la raffinerie TotalEnergies de Donges a entraîné une pollution de la Loire, nécessitant une réponse immédiate des autorités.
La raffinerie TotalEnergies située à Donges en Loire-Atlantique a été le théâtre d’un incident environnemental majeur ce week-end. Une brèche de 2 cm sur un cordon de soudure a conduit à l’écoulement de pétrole brut dans la Loire, créant une irisation d’une surface d’environ 500 m². La préfecture de Loire-Atlantique a réagi promptement, mobilisant l’ensemble des services de l’État pour contenir cette pollution.
Le problème a été détecté samedi soir, lorsque la raffinerie a identifié une fuite au niveau d’un coude d’une ligne de 30 cm de diamètre. La préfecture a immédiatement mis en place un double système de confinement avec des barrages flottants pour limiter la propagation de la nappe de pétrole. Malgré des conditions climatiques défavorables, ces mesures ont permis de contenir en partie la pollution.
La fuite a été stoppée à 03h45 ce dimanche matin, mais les interventions pour colmater définitivement la fuite sont toujours en cours. Selon la préfecture, les eaux contaminées devraient se disperser naturellement et être repoussées vers les berges par le vent. Cependant, une évaluation continue de l’impact environnemental est en cours pour mesurer les conséquences à long terme de cet incident.
Cet événement rappelle un incident similaire en décembre 2022, où une fuite de 700.000 litres d’essence avait été enregistrée à la même raffinerie, classée Seveso seuil haut, soulignant la vulnérabilité des infrastructures pétrolières et la nécessité d’une vigilance accrue pour prévenir de tels accidents.
La direction de la raffinerie de Donges n’a pas pu être contactée pour commenter l’incident, laissant les autorités locales gérer la crise et informer le public.
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