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L’Iran accuse Bahreïn d’être « complice des crimes » d’Israël après l’accord de normalisation

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Téhéran a accusé avec véhémence samedi Manama d’attiser l’instabilité dans la région, au lendemain de l’annonce de l’accord de normalisation entre Bahreïn et Israël, qui continue à rebattre les cartes au Moyen-Orient où Washington veut isoler un peu plus l’Iran.

Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi l’établissement de relations diplomatiques et commerciales entre Bahreïn et Israël, se félicitant d’une « journée véritablement historique! ».

Bahreïn a fait savoir dans une déclaration commune qu’il avait accepté de formaliser l’accord avec Israël lors d’une cérémonie prévue mardi à la Maison Blanche, où les Emirats arabes unis signeront également la normalisation de leurs relations avec Israël annoncée à la mi-août.

Bahreïn devient ainsi le quatrième pays arabe à établir des liens diplomatiques avec l’Etat hébreu, après la Jordanie (1994) et l’Egypte (1979).

L’Iran, ennemi juré des Etats-Unis qui a des relations particulièrement tendues avec Bahreïn, a fustigé le rapprochement entre ce minuscule archipel du Golfe et l’Etat hébreu, honni par Téhéran.

« Les dirigeants de Bahreïn seront désormais complices des crimes du régime sioniste, comme une menace constante pour la sécurité de la région et du monde musulman », a affirmé le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Des Bahreïnis ont dénoncé l’accord avec les hashtags « Des Bahreïnis contre la normalisation » et « la normalisation est une trahison » sur les réseaux sociaux. L’ancien député Ali Alaswad a qualifié l’annonce de « jour noir dans l’histoire de Bahreïn ».

Bahreïn est le siège de la Ve flotte des Etats-Unis, dont il est très dépendant. Le royaume et Israël partagent la même hostilité à l’égard de Téhéran, que Manama accuse d’instrumentaliser la communauté chiite de Bahreïn contre la dynastie sunnite au pouvoir.

Revers

La Turquie a également critiqué l’accord de normalisation entre Israël et Bahreïn.

« Ceci est un nouveau coup porté aux efforts pour défendre la cause palestinienne, qui va renforcer Israël dans ses pratiques illégales envers la Palestine et ses tentatives de rendre permanente l’occupation des territoires palestiniens », a déclaré Ankara dans un communiqué.

Par le passé, la résolution du conflit israélo-palestinien était considérée comme une condition sine qua non pour une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’Autorité palestinienne et le mouvement islamiste Hamas ont également fustigé l’annonce du rapprochement.

« L’accord entre Bahreïn et Israël est un coup de poignard dans le dos de la cause palestinienne et du peuple palestinien », a déclaré à l’AFP Ahmad Majdalani, ministre des Affaires sociales de l’Autorité palestinienne.

Selon lui, « quatre ou cinq autres pays arabes seraient prêts à signer une paix illusoire (ndlr, la normalisation de leurs relations avec Israël) ».

Le ministre n’a pas précisé quels pays étaient concernés, mais des sources palestiniennes évoquent Oman, le Soudan, la Mauritanie et le Maroc.

Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a dénoncé une « agression » portant un « grave préjudice » à la cause palestinienne.

En revanche, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a salué un accord « historique » et une étape importante pour la stabilité et la paix au Moyen-Orient « qui permettra de trouver une solution juste et permanente à la cause palestinienne ».

Stratégie américaine

La normalisation des relations entre Israël et les alliés des Etats-Unis au Moyen-Orient, y compris les riches monarchies du Golfe, est un objectif clé de la stratégie régionale de Donald Trump, en campagne pour l’élection présidentielle de novembre.

« Au fur et à mesure que d’autres pays normalisent leurs relations avec Israël, ce qui arrivera, nous en sommes convaincus, assez rapidement, la région deviendra plus stable, plus sûre et plus prospère », a déclaré M. Trump.

Au moment où le tweet présidentiel était envoyé, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, faisait la même annonce depuis Jérusalem, saluant « un autre accord de paix avec un autre pays arabe ».

M. Trump a par ailleurs une nouvelle fois, en dépit des circonstances, affiché son optimisme sur l’évolution des relations avec les Palestiniens.

« Ils vont être dans une très bonne position. Ils voudront faire partie (des discussions) parce que tous leurs amis y seront », a-t-il dit.

Pour Khaled al-Khalifa, conseiller du roi de Bahreïn, cet accord contribue à « la sécurité, la stabilité et la prospérité » de la région.

Cette initiative « envoie un message positif et encourageant au peuple d’Israël, qu’une paix juste et globale avec les Palestiniens est la meilleure voie », a-t-il ajouté dans un tweet.

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Le réseau social X rétabli au Brésil après un bras de fer juridique

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Le réseau social X rétabli au Brésil après un bras de fer juridique

Après plusieurs mois de tensions, la Cour suprême brésilienne autorise la reprise des activités de X, ex-Twitter, suite à la satisfaction des exigences judiciaires, dont le paiement d’amendes et la suppression de comptes associés à la désinformation.

Le réseau social X, propriété d’Elon Musk, est de nouveau accessible au Brésil après une suspension imposée en août par la Cour suprême, motivée par la lutte contre la désinformation. Le juge Alexandre de Moraes, qui avait ordonné cette suspension, a finalement levé l’interdiction ce mardi, estimant que toutes les conditions légales avaient été respectées par la plateforme. Parmi celles-ci, le versement d’amendes s’élevant à 28,6 millions de réais (environ 4,8 millions d’euros) ainsi que la suppression de comptes diffusant de fausses informations, souvent liés à l’extrême droite brésilienne.

Cette décision marque la fin d’un long bras de fer entre le réseau social et les autorités judiciaires brésiliennes. Accusé d’ignorer des injonctions de justice visant à bloquer certains comptes, X avait été pointé du doigt par le juge Moraes pour son rôle présumé dans la diffusion de contenus menaçant la démocratie. Musk avait même qualifié ces actions de « censure », comparant Moraes à un dictateur. Toutefois, après des mois de résistance, la plateforme a fini par se conformer aux demandes de la Cour, facilitant ainsi la réactivation de ses services pour les 22 millions d’utilisateurs brésiliens.

Ce conflit juridique s’inscrit dans un contexte politique tendu, où les plateformes numériques sont de plus en plus impliquées dans la lutte contre la désinformation. Le président brésilien Lula da Silva, soutenant fermement la position de la Cour suprême, a rappelé que les entreprises ne sont pas au-dessus des lois. En revanche, l’ancien président Jair Bolsonaro, allié de Musk, avait vivement critiqué ces restrictions, les assimilant à une atteinte à la liberté d’expression.

Malgré cette période tumultueuse, X semble prêt à reprendre ses activités tout en promettant de respecter les cadres légaux. L’impact de cet épisode sur l’usage de la plateforme reste à déterminer, alors qu’une partie des utilisateurs avait commencé à explorer des alternatives comme Threads ou Bluesky sans succès notable.

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Mexique: Sheinbaum officiellement investie première présidente

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Mexique: Sheinbaum officiellement investie première présidente

Claudia Sheinbaum, ancienne maire de Mexico, a officiellement pris ses fonctions en tant que première présidente de l’histoire du Mexique ce mardi. Elle a prêté serment devant le Congrès et s’est engagée à poursuivre les politiques de son prédécesseur, tout en affirmant sa volonté de garantir les libertés et la justice sociale.

Claudia Sheinbaum, 62 ans, a fait son entrée dans l’histoire en devenant la première femme présidente du Mexique, succédant à Andres Manuel Lopez Obrador. Après avoir prêté serment devant les députés et sénateurs réunis, elle a affirmé avec émotion : « Je suis mère, grand-mère, scientifique, et à partir d’aujourd’hui, présidente par la volonté du peuple du Mexique ». Son élection, marquée par un large soutien populaire avec près de 60 % des voix, est un moment historique pour le pays.

Sous la bannière du parti de gauche au pouvoir, Morena, Sheinbaum a bénéficié de l’héritage laissé par son prédécesseur, Lopez Obrador, qui demeure très populaire. Avec 36 millions de voix, elle devient la candidate la mieux élue de l’histoire mexicaine, portée par des slogans comme « D’abord les pauvres » et « austérité républicaine ». Son programme s’articule autour de la continuité des réformes sociales et économiques initiées sous le mandat précédent.

En matière de sécurité, l’un des dossiers les plus épineux au Mexique, la nouvelle présidente a réaffirmé sa volonté de lutter contre la narco-violence. Face à un bilan de plus de 400 000 morts et 100 000 disparus depuis 2006, elle a mis l’accent sur le renforcement des services de renseignement et de la Garde nationale, qui passera désormais sous le contrôle de la Défense. Cette décision a suscité des préoccupations, notamment de la part de l’ONU, qui a souligné l’importance de ne pas militariser la sécurité publique.

Claudia Sheinbaum a également rassuré les investisseurs nationaux et internationaux, en promettant un cadre économique stable et sécurisé. « Notre gouvernement garantira toutes les libertés », a-t-elle insisté, rejetant les accusations d’autoritarisme.

Son élection intervient dans un contexte de réforme controversée du pouvoir judiciaire, qui prévoit, à partir de 2025, l’élection populaire des juges, une première mondiale qui inquiète notamment les États-Unis. Cependant, le président américain Joe Biden a réaffirmé son engagement à collaborer avec le Mexique, soulignant les liens profonds qui unissent les deux nations.

Claudia Sheinbaum succède à Lopez Obrador, son mentor, et prend la tête d’un pays confronté à de nombreux défis, notamment les relations bilatérales avec les États-Unis, les questions de sécurité, et la gestion des catastrophes naturelles. Dès mercredi, la nouvelle présidente se rendra à Acapulco pour évaluer les dégâts causés par l’ouragan John, qui a récemment frappé le Mexique, faisant 15 morts.

Cet événement marque une nouvelle ère pour le Mexique, avec une dirigeante déterminée à poursuivre l’œuvre de son prédécesseur tout en adressant les préoccupations sociales, économiques et sécuritaires du pays.

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Julian Assange plaide pour la liberté d’informer lors d’une audition au Conseil de l’Europe

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Julian Assange plaide pour la liberté d'informer lors d'une audition au Conseil de l'Europe

Dans sa première apparition publique depuis sa libération, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a appelé à la défense de la liberté d’informer. Se décrivant comme victime d’une persécution par les États-Unis, il a insisté sur l’importance de continuer à lutter pour la vérité.

Mardi, Julian Assange, qui a passé plus d’une décennie cloîtré entre l’ambassade d’Équateur à Londres et la prison de Belmarsh, est intervenu devant une commission du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Cette audition, consacrée à l’impact de sa détention et de sa condamnation sur les droits de l’homme, marque sa première déclaration publique depuis sa sortie de prison en juin dernier. Arrivé tôt dans la matinée, il a été accueilli par des applaudissements à son entrée dans l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), levant le poing en signe de détermination.

Durant son discours, Assange a exprimé ses regrets quant à l’évolution des conditions de transparence et de liberté d’expression. « Dire la vérité est de plus en plus stigmatisé, attaqué et affaibli », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur le fait que sa libération n’était pas le résultat d’un système judiciaire juste, mais d’un plaidoyer en faveur du journalisme.

Condamné pour avoir publié des documents classifiés révélant les opérations militaires et diplomatiques américaines, Assange avait, en juin dernier, conclu un accord de plaider-coupable avec la justice américaine. Cet accord lui a permis de purger une peine déjà effectuée en détention provisoire et d’éviter une longue incarcération aux États-Unis. De retour en Australie depuis sa libération, il a toutefois réitéré devant le Conseil de l’Europe que son emprisonnement résultait de persécutions politiques, en lien avec son travail pour WikiLeaks.

Assange a rappelé les débuts de WikiLeaks en 2010, lorsque le site avait publié des centaines de milliers de documents sensibles, révélant des abus, des exécutions extrajudiciaires et des opérations de collecte de renseignements. Si ces révélations lui ont valu le soutien des défenseurs de la liberté de la presse, elles lui ont aussi attiré les foudres des autorités américaines, qui l’accusent d’avoir mis des vies en danger.

Dans un appel poignant, il a exhorté les institutions comme l’APCE à faire en sorte que des situations similaires ne se reproduisent pas, appelant à la défense de la liberté d’expression et à la poursuite de la quête de vérité. Il a également mis en garde contre l’influence d’une minorité d’individus cherchant à faire taire les voix critiques.

Alors que l’APCE doit débattre de son cas sur la base d’un rapport le qualifiant de « prisonnier politique », le plaidoyer de Julian Assange pourrait avoir un impact sur sa demande de grâce présidentielle auprès de Joe Biden.

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