Monde
« Leur voix est capitale », des célébrités thaïlandaises brisent le silence
Une superstar de la K-pop, des reines de beauté et des personnalités de la télévision font partie des célébrités de plus en plus nombreuses à faire entendre leur voix pour soutenir le mouvement pro-démocratie thaïlandais.
Dans ce royaume, les vedettes font rarement état de leurs opinions politiques, leurs gains financiers dépendant des milliardaires qui sont un des piliers de establishment du pays.
Mais ces derniers jours, des personnalités ont osé briser le silence notamment après la dispersion vendredi par la police, à l’aide de canons à eau, d’une manifestation pacifique à Bangkok.
L’Américain-Thaïlandais Nichkhun, idole thaïlandaise du K-Pop, plus connu sous le nom de « prince thaï », a déclaré à ses 6,9 millions d’abonnés sur Twitter qu’il ne pouvait pas « rester inactif » après avoir vu ce qui s’est produit vendredi.
« L’usage de la violence est quelque chose que je ne peux pas regarder sans rien faire », a affirmé Nichkhun, membre du célèbre boys-band 2PM, dans un message retweeté par des dizaines de milliers de personnes en quelques heures.
« La violence n’a jamais rien aidé. J’espère que tout le monde restera en sécurité… et prenez soin de vous ».
Vendredi, la police a pour la première fois fait usage de la force contre les contestataires qui demandent la démission du Premier ministre Prayut Chan-O-Cha et une réforme de la monarchie.
« Abus de pouvoir »
Ces événements ont eu lieu après une semaine de tensions dans la capitale thaïlandaise.
Des dizaines de milliers de manifestants sont à nouveau descendus samedi dans les rues en dépit d’une interdiction de rassemblements et de l’arrestation d’un grand nombre de figures du mouvement.
Nichkhun n’est pas la seule vedette à s’être exprimée.
Amanda Obdam, la nouvelle Miss Univers Thaïlande, a posté sur Instagram des photos d’un manifestant faisant seul face à la police anti-émeute armée de boucliers.
« Une image vaut mille mots », a écrit la mannequin thaïlandaise et canadienne, ajoutant « votre travail est de protéger les gens, pas de leur faire du mal ».
Jusqu’à présent, de nombreuses stars étaient demeurées silencieuses sur ces questions dans un pays où la carrière et les revenus des célébrités sont étroitement liés aux contrats commerciaux.
Ne pas prendre le risque de se mettre d’éventuels employeurs à dos peut expliquer leur silence, notamment dans un royaume où chaque secteur est surveillé par des empires commerciaux pesant des milliards de dollars et qui soutiennent la famille royale.
Pour Min, un étudiant en commerce arrivé samedi à la manifestation avec un casque et un masque à gaz, les célébrités ont l’obligation morale de s’exprimer.
« Elles font partie de l’élite aux côtés du gouvernement », a expliqué à l’AFP le jeune homme de 18 ans. « Leur voix est capitale ».
Une ancienne reine de beauté qui est également une personnalité de la télévision, Maria Poonlertlarp, a déclaré dans une vidéo sur Facebook que la manière dont sont traités les manifestants était « complètement injuste ».
« Réduits au silence »
La vague d’indignation des Thaïlandais sur les réseaux sociaux n’a pas cessé d’augmenter depuis la disparition inexpliquée en juin du militant thaïlandais pro-démocratie Wanchalearm Satsaksit, au Cambodge voisin.
« Les gens ont été réduits au silence pour avoir parlé de la politique de deux poids deux mesures et de l’abus de pouvoir », a-t-elle déclaré en larmes, passant du thaï à l’anglais.
« Depuis des décennies, nous avons subi beaucoup d’injustices en Thaïlande, en luttant contre notre gouvernement pour la démocratie », a-t-elle ajouté.
Sur cette vidéo, elle apparaît aux côtés de son compagnon, Wannasingh Prasertkul, un présentateur de télévision. Les parents de ce dernier avaient fait partie du mouvement étudiant de 1976 au cours duquel des dizaines d’étudiants ont été tués à Bangkok.
Même certaines célébrités pourtant proches du pouvoir ont pris la parole.
Ainsi, Milin « Namneung » Dokthian, membre de BNK48, un des plus célèbres groupes de K-Pop d’Asie, qui avait rencontré avec les membres de son groupe le Premier ministre en 2018, suscitant la colère de la dissidence, n’a laissé aucun doute sur ses sentiments.
« Nous n’aurions pas à dire +soyez prudents+ si nous avions une véritable démocratie », a-t-elle écrit sur Facebook, dans un message partagé par les autres membres du groupe.
Lors de la manifestation de samedi, Aim, 25 ans, a raillé ceux qui refusent de s’exprimer.
« Peut-être sont-ils déconnectés et ont-ils grandi dans une situation (privilégiée) », a-t-elle affirmé à l’AFP, mais « nous les laisseront tomber car ce sont des ignorants et des silencieux ».
Monde
Gaza : trois nouveaux otages israéliens ont retrouvé la liberté
L’accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 19 janvier à Gaza, a permis la libération de trois nouveaux otages israéliens le 8 février, en échange de la mise en liberté de 183 prisonniers palestiniens. Cette transaction s’inscrit dans une série d’échanges visant à pacifier la région et à résoudre la crise des otages.
Trois citoyens israéliens, Or Levy, Eli Sharabi et Ohad Ben Ami, ont retrouvé la liberté après seize mois de captivité dans la bande de Gaza. Leur libération a été orchestrée lors d’une cérémonie publique à Deir al-Balah, où les combattants du Hamas les ont présentés avant de les remettre à la Croix-Rouge internationale. Ces hommes avaient été capturés lors des attaques du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste.
La libération des otages s’est accompagnée de la sortie de prison de 183 Palestiniens, conformément aux termes de l’accord de trêve. Parmi eux, 18 étaient condamnés à la perpétuité, 54 à de lourdes peines, et 111 avaient été arrêtés à Gaza suite aux attaques terroristes. Cet échange illustre la complexité des négociations et la pression exercée par les deux parties pour avancer vers une résolution de la crise.
Depuis le début de la trêve, quatre autres libérations d’otages ont eu lieu, permettant à 18 personnes de retrouver leur liberté. En contrepartie, près de 600 prisonniers palestiniens ont été relâchés. La première phase de l’accord, qui s’étend sur six semaines, prévoit la libération de 33 otages, dont au moins huit sont déjà décédés. Israël doit, en échange, libérer 1 900 prisonniers palestiniens, ce qui représente un défi logistique et politique majeur.
Le contexte de ces libérations est marqué par une incertitude persistante, notamment après les propos de Donald Trump sur une possible reprise de contrôle de Gaza par les États-Unis. Toutefois, les négociations continuent, avec un objectif clair de réduction des tensions et de retour à la paix. Les parties prenantes restent vigilantes quant à l’application stricte des termes de l’accord, conscientes que chaque libération, chaque échange, est un pas vers une résolution durable du conflit.
Europe
La Suède rend hommage aux victimes de la pire tuerie de masse de son histoire
Au lendemain de l’attaque meurtrière dans un centre d’enseignement à Örebro, la Suède rend hommage aux dix victimes. Le pays, sous le choc, tente de comprendre les motivations du tireur, qui s’est vraisemblablement suicidé.
La Suède observe un deuil national après la fusillade qui a coûté la vie à dix personnes à Örebro, marquant la pire tuerie de masse de son histoire. Mercredi, le roi Carl XVI Gustav, la reine Silvia et le Premier ministre Ulf Kristersson ont déposé des gerbes de fleurs près du lieu du drame, où se sont accumulés bouquets et bougies en mémoire des victimes. « Nous sommes extrêmement choqués », a déclaré le souverain, exprimant son soutien aux proches endeuillés.
Les drapeaux ont été mis en berne sur les bâtiments officiels, tandis qu’une cérémonie religieuse devait être organisée dans l’après-midi. « Aujourd’hui, toute la Suède se rassemble pour soutenir les personnes touchées et déplorer ce qui s’est passé », a déclaré Ulf Kristersson, appelant à l’unité nationale face à cette tragédie.
L’auteur de l’attaque, un homme de 35 ans, a été retrouvé mort sur les lieux, laissant penser à un suicide. Les autorités, qui confirment qu’il a agi seul et sans motif idéologique apparent, poursuivent leurs investigations pour comprendre les circonstances du drame. Inconnu des services de police et sans lien avec les gangs criminels qui secouent la Suède depuis plusieurs années, il possédait un permis de port d’arme et n’avait aucun antécédent judiciaire. Selon des proches, il menait une vie recluse, sans emploi ni contacts avec sa famille.
Six personnes, gravement blessées par balles, sont toujours hospitalisées, tandis que les enquêteurs appellent les témoins à fournir toute information ou vidéo pouvant aider à éclaircir le déroulement des faits. Le pays, habituellement épargné par ce type de violences dans les établissements scolaires, reste abasourdi face à ce cauchemar devenu réalité.
Économie
La Chine ouvre une enquête antimonopole contre Google
La Chine lance une offensive réglementaire contre Google et d’autres entreprises américaines.
Dans un contexte de tensions commerciales exacerbées, la Chine a décidé d’ouvrir une enquête antitrust contre Google, tout en ciblant également des sociétés américaines du secteur de la mode et de la biotechnologie. Cette action s’inscrit dans une stratégie plus large de riposte face aux sanctions douanières imposées par les États-Unis.
L’enquête sur Google, annoncée par le ministère chinois du Commerce, vise à vérifier si le géant de la technologie a enfreint les lois anti-monopole du pays. Cette initiative fait suite à la mise en place de nouvelles taxes par les États-Unis sur les produits chinois, illustrant une escalade dans les frictions économiques entre les deux puissances. La Chine, en lançant cette enquête, cherche non seulement à protéger ses intérêts nationaux, mais également à envoyer un message clair de rétorsion face à ce qu’elle perçoit comme des pratiques commerciales déloyales.
Par ailleurs, l’ajout de PVH Corp., propriétaire de marques comme Tommy Hilfiger et Calvin Klein, ainsi que du géant de la biotechnologie Illumina, à une liste d’entités considérées comme « peu fiables », marque une nouvelle étape dans cette confrontation économique. La Chine accuse ces entreprises de pratiques discriminatoires et d’interruption de transactions avec des entreprises locales. PVH Corp. fait déjà l’objet d’une enquête pour son boycott du coton du Xinjiang, région où la Chine est accusée de graves violations des droits de l’homme.
Cette série d’actions reflète une volonté de la Chine de défendre sa souveraineté économique et de contrer ce qu’elle considère comme des attaques injustifiées contre son modèle économique. En ajoutant des entreprises américaines à une liste noire, Pékin cherche à dissuader d’autres acteurs internationaux de suivre l’exemple américain en matière de sanctions. La mesure contre Illumina, par exemple, pourrait affecter l’accès aux marchés chinois pour les entreprises de biotechnologie, un secteur stratégique pour l’avenir.
Le président américain, Donald Trump, a justifié les nouvelles taxes par le rôle présumé de la Chine dans le trafic de fentanyl et un déséquilibre persistant de la balance commerciale. Cependant, ces accusations n’ont pas empêché Pékin de riposter, illustrant la complexité des relations économiques sino-américaines, où chaque action entraîne une réaction, souvent dans un cycle de représailles qui risque d’affecter non seulement les entreprises directement concernées, mais aussi l’économie mondiale dans son ensemble.
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