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Les États-Unis frappent la CPI : sanctions contre quatre juges internationaux

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Une décision américaine inédite ciblant des magistrats de la Cour pénale internationale, vivement dénoncée par l’institution comme une atteinte à son indépendance.

Les autorités américaines ont imposé jeudi des sanctions à l’encontre de quatre juges de la Cour pénale internationale (CPI), accusant l’institution de mener des enquêtes « biaisées » contre des militaires américains et des responsables israéliens. Ces mesures, habituellement réservées à des criminels ou dirigeants étrangers, comprennent une interdiction de séjour sur le territoire américain et le gel des éventuels avoirs financiers aux États-Unis.

Le département d’État justifie cette décision par la nécessité de contrer ce qu’il qualifie de « dérive politisée » de la CPI, visant selon lui des alliés stratégiques comme Israël. Parmi les magistrats sanctionnés figurent Solomy Balungi Bossa et Luz del Carmen Ibanez Carranza, impliquées dans des dossiers concernant des exactions présumées de soldats américains en Afghanistan, ainsi que Reine Alapini Gansou et Beti Hohler, à l’origine des mandats d’arrêt visant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes présumés à Gaza.

La CPI a réagi fermement, dénonçant une « ingérence flagrante » dans son fonctionnement et réaffirmant son engagement à poursuivre ses missions malgré les pressions. L’institution a souligné que ces sanctions risquaient d’encourager l’impunité en décourageant les efforts judiciaires internationaux. Des organisations de défense des droits humains ont également condamné cette initiative, y voyant une tentative d’étouffer toute accountability dans le conflit israélo-palestinien.

Ni Washington ni Tel-Aviv ne reconnaissent la compétence de la CPI, une position réaffirmée à travers cette escalade inédite. Cette décision s’inscrit dans une continuité politique : sous l’ancienne administration Trump, des sanctions avaient déjà visé la procureure de l’époque, avant d’être levées en 2021. Le Premier ministre israélien a salué cette mesure, la présentant comme une défense de la « légitime autodéfense » face au terrorisme.

Alors que les tensions juridiques et diplomatiques s’intensifient, cette confrontation soulève des questions sur l’équilibre entre souveraineté nationale et justice internationale, dans un contexte où les crimes de guerre présumés restent au cœur des débats.

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