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Le Vatican en ébullition : les cardinaux sous pression avant le conclave

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Dans l’antichambre de la papauté, les prélats esquivent les médias tout en préparant l’élection du successeur de François.

Sous les colonnades majestueuses de la place Saint-Pierre, une effervescence inhabituelle règne. Des dizaines de journalistes se pressent autour des cardinaux, espérant capter une parole, un indice, alors que ces derniers s’apprêtent à entrer en conclave le 7 mai pour désigner le nouveau souverain pontife. Chaque matin, près de 200 « princes de l’Église » convergent vers la salle Paul VI pour des réunions secrètes, où se dessinent les contours de l’avenir de l’institution bimillénaire.

La scène rappelle une campagne électorale : micros tendus, caméras braquées, smartphones en alerte. Les prélats, reconnaissables à leur calotte et ceinture pourpres, avancent avec difficulté dans ce ballet médiatique. Certains, comme l’Italien Pierbattista Pizzaballa, pressenti parmi les favoris, optent pour la discrétion, fuyant les questions d’un pas rapide. D’autres usent de l’humour pour éviter les sujets sensibles, tandis que quelques-uns, plus rares, acceptent de s’exprimer brièvement avant de disparaître derrière les grilles du Vatican.

Parmi eux, le cardinal irakien Louis Raphaël I Sako évoque une « atmosphère fraternelle » et prédit un conclave court, estimant impossible un retour en arrière sur les réformes de François. Les interrogations des journalistes tournent en boucle : l’ambiance, les candidats potentiels, les défis de l’Église… Un sujet en particulier agite les esprits : la participation controversée du cardinal Angelo Becciu, condamné pour fraude financière en 2023. Sa décision finale de renoncer au conclave, par « obéissance » à François, mettra fin aux spéculations.

Lors d’une messe en mémoire du pape défunt, le cardinal Baldassare Reina a lancé un avertissement sans équivoque, rejetant toute tentation de « revanche » ou de retour au passé. Dans ce paysage médiatique contrôlé, le cardinal américain Timothy Dolan se distingue en partageant quotidiennement ses impressions sur les réseaux sociaux, offrant une rare fenêtre sur les coulisses de ce processus historique.

Alors que le compte à rebours a commencé, l’Église catholique se trouve à un carrefour décisif, entre continuité et renouveau. Les cardinaux, sous le feu des projecteurs, doivent désormais choisir celui qui portera cette lourde responsabilité.

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