Monde
Le parti néonazi grec Aube dorée qualifié d' »organisation criminelle », la foule exulte
Le parti néonazi grec Aube dorée a été qualifié pour la première fois d' »organisation criminelle » mercredi par la justice grecque, dans un verdict historique acclamé par la foule mais brièvement ponctué d’incidents.
Devant le tribunal, plus de 15.000 manifestants, selon la police, s’étaient rassemblés à l’appel du mouvement antifasciste, de syndicats et de partis de gauche, pour réclamer que « les nazis » aillent en prison.
Après 5 ans et demi de procès, le chef et fondateur d’Aube dorée Nikos Michaloliakos, 62 ans, négationniste et admirateur du national-socialisme, a été reconnu coupable d’avoir « dirigé » et « appartenu à une organisation criminelle », ainsi que six autres cadres du parti néonazi.
Hurlant de joie à l’énoncé du verdict au mégaphone, des manifestants ont lancé des cocktails Molotov, auxquels les forces anti-émeute en nombre ont aussitôt répliqué par des tirs de gaz lacrymogène, des grenades assourdissantes et l’utilisation de canons à eau, pendant une vingtaine de minutes, dispersant la foule, a constaté une journaliste de l’AFP.
Le verdict a été salué par le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. « La démocratie a gagné aujourd’hui », a-t-il déclaré, estimant que le jugement mettait fin à une ère « traumatisante » de la vie publique grecque.
La présidente de la République Katerina Sakellaropoulou s’est aussi félicitée d’un verdict « historique » qui « confirme que la démocratie et ses institutions pourront toujours l’emporter » lorsqu’on « tente de les ébranler ».
Quelque 45 autres députés et membres d’Aube dorée ont été reconnus coupables d' »appartenance » à une organisation criminelle, tandis qu’une quinzaine d’autres ont été acquittés.
Dans la salle d’audience clairsemée, seule une dizaine des 68 accusés étaients présents, les principaux cadres étant absents à l’énoncé du verdict. Ils connaîtront leur peine lors d’une audience ultérieure, mais ils encourent entre 5 et 15 ans de prison.
« Pavlos, mon fils, tu as réussi »
La cour pénale d’Athènes a également reconnu Yorgos Roupakias, membre d’Aube dorée, coupable du meurtre d’un rappeur antifasciste en 2013.
Le militant de gauche Pavlos Fyssas, 34 ans, avait été assassiné à l’arme blanche dans la nuit du 18 septembre 2013 devant un café de la banlieue d’Athènes.
Son meurtrier, qui a reconnu l’avoir tué, risque la prison à perpétuité.
« Pavlos mon fils, tu as réussi », s’est exclamé la mère de la victime, Magda Fyssas, très émue après la décision.
Les parents de Pavlos Fyssas avaient écouté le verdict assis au fond de la salle d’audience. Mme Fyssas s’est levée, les poings serrés, en entendant le jugement, frappant frénétiquement la barre d’escalier devant elle, avant de quitter la salle pour fumer.
« C’est une décision positive », a ajouté le père du rappeur tué, qui attend cependant de « voir maintenant » quelles seront les peines.
« Une grande victoire »
Dehors, la foule a exulté de joie, dès l’annonce du premier verdict. Sur leurs masques, les pancartes et les banderoles, les manifestants proclamaient : « le peuple veut les nazis en prison ».
« C’est une grande victoire », s’est félicité Giorgios Papanikolaou du parti d’extrême gauche Antarsya. « C’est très important que le parti soit qualifié d’organisation criminelle et pas uniquement jugé pour le meurtre de Fyssas », a-t-il dit à l’AFP.
« Mais la lutte contre les idées nazies et racistes continue », a ajouté le manifestant, alors que le cortège se dirigeait aux cris de « Pavlos vit plus que jamais aujourd’hui » vers la place centrale d’Athènes, devant le parlement. Après une minute de silence en mémoire des victimes d’Aube dorée, les manifestants se sont dispersés dans le calme.
Dans ce procès fleuve, Aube dorée était jugé également pour deux « tentatives d’homicide »: l’une à l’encontre de pêcheurs égyptiens le 12 juin 2012, l’autre visant des membres du syndicat communiste PAME le 12 septembre 2013.
A la sortie du tribunal, les avocats des parties civiles ont salué une « décision historique ». « Aube dorée est une organisation criminelle nazie », s’est félicité Me Thanassi Kampayannis, avocat du syndicat PAME.
« Justice a été rendue: Aube dorée est une organisation criminelle », a également déclaré à l’AFP Me Kostas Papadakis, avocat des pêcheurs égyptiens.
Depuis avril 2015, la présidente de la cour Maria Lepenioti, qui a égrené les noms des accusés et leurs jugements, a vu défiler 150 témoins et une cinquantaine d’avocats au cours de plus de 400 audiences.
Petite formation depuis les années 90, Aube dorée avait été créée par Michaloliakos. La débâcle socio-politique après la crise financière de 2010 a profité au parti néonazi, dont des représentants étaient entrés en 2012 au Parlement grec.
A l’époque, des groupes d’hommes en noir sillonnaient les rues d’Athènes, tabassant leurs opposants à coups de pied ou de barres de fer et scandant « Sang, honneur, Aube dorée ».
Ce procès a entraîné progressivement le déclin de la formation, qui n’a obtenu aucun député aux dernières législatives de juillet 2019.
Décès
L’ancien président italien Giorgio Napolitano est mort à l’âge de 98 ans
Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano, qui a été élu en 2006, a géré une phase particulièrement turbulente en Italie.
Il était considéré pendant des années comme le garant de la stabilité de l’Italie. L’ancien président italien Giorgio Napolitano (2006-2015), dirigeant historique du Parti communiste et promoteur de la construction européenne, est mort à l’âge de 98 ans, vendredi 22 septembre.
Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano a géré une phase particulièrement turbulente en Italie. Elu en 2006, il comptait prendre sa retraite à l’issue de son premier septennat au printemps 2013, après les législatives. Mais les résultats des élections, trop serrés, et l’incapacité des principaux partis à s’accorder sur un éventuel successeur, l’avaient contraint à reprendre du service. Dès son discours d’investiture, particulièrement dur envers les responsables politiques dont il avait dénoncé « la surdité » face aux exigences du pays, il avait annoncé qu’il ne resterait pas sept ans de plus et avait en effet démissionné en janvier 2015.
L’ensemble de la classe politique de la péninsule a rendu hommage à ce Napolitain, qui est reconnu pour sa modération, sa prudence et son sens de l’Etat. Giorgia Meloni, dirigeante du parti post-fasciste Fratelli d’Italia et « présidente du conseil » depuis octobre 2022 a sobrement présenté « les plus profondes condoléances » de son cabinet à la famille de l’ancien président.
L’actuel président de la République, Sergio Mattarella, a rappelé l’engagement européen de l’ancien député au Parlement de Strasbourg qui a mené « des batailles importantes pour le développement social, la paix et le progrès en Italie et en Europe ».
Dans un télégramme à sa veuve, le pape François, en voyage à Marseille, a quant à lui salué un homme ayant consacré son action politique à préserver « l’unité et la concorde » de son pays.
Europe
Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine
La Pologne a annoncé la cessation de ses livraisons d’armes à l’Ukraine, provoquant des tensions diplomatiques entre les deux pays alliés.
La Pologne a annoncé mercredi qu’elle avait cessé de fournir des armes à l’Ukraine, marquant une escalade des tensions entre les deux pays alliés au moment où l’Ukraine riposte à l’invasion russe. Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a déclaré que leur priorité était la modernisation et l’armement de l’armée polonaise pour la renforcer rapidement, sans préciser quand exactement les livraisons d’armes à l’Ukraine avaient cessé.
La Pologne était l’un des plus grands fournisseurs d’armes à l’Ukraine. Cependant, cette décision intervient peu de temps après que Varsovie a interdit l’importation de céréales ukrainiennes pour protéger ses intérêts agricoles. La Pologne a nié que ces deux mesures soient liées, affirmant qu’elle continuait à honorer les contrats d’armement antérieurs avec l’Ukraine.
L’annonce de la Pologne est survenue après la convocation « d’urgence » de l’ambassadeur ukrainien par Varsovie pour protester contre les remarques du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’ONU. Zelensky avait critiqué certains pays pour avoir soutenu indirectement la Russie.
La France a réagi aux tensions entre les deux pays, qualifiant la situation de « regrettable » et suggérant qu’elle résultait de « considérations de politique intérieure ». La décision de l’UE de mettre fin à l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes, prononcée en mai par cinq États membres, a été à l’origine des derniers développements, avec des embargos unilatéraux et des poursuites devant l’OMC.
La Pologne a averti qu’elle élargirait la liste des produits ukrainiens interdits d’importation en réponse à ces actions. Cependant, les deux pays tentent toujours de trouver une solution constructive au problème des céréales.
L’Ukraine, engagée dans une lutte pour sa survie contre la Russie, a déclaré que les mesures prises par la Pologne étaient « inacceptables » et a proposé une résolution du conflit. La communauté internationale surveille de près ces développements, craignant que les tensions diplomatiques ne compromettent les efforts pour soutenir l’Ukraine dans son conflit avec la Russie.
Monde
Gabon : Le fils aîné d’Ali Bongo écroué pour corruption
Trois semaines après le coup d’État, le fils d’Ali Bongo et d’autres hauts responsables sont inculpés pour corruption et d’autres crimes.
Trois semaines après le coup d’État qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba au Gabon, son fils Noureddin Bongo Valentin et plusieurs proches du cabinet du président déchu ont été mis en examen et incarcérés, notamment pour des accusations de corruption. Au total, dix personnes ont été inculpées mardi pour une série de crimes, dont des « troubles des opérations d’un collège électoral », « corruption », « détournement de deniers publics », « blanchiment de capitaux », et bien d’autres, a annoncé le procureur de Libreville, André-Patrick Roponat, lors d’une conférence de presse. Sept d’entre elles ont été placées en détention provisoire.
Parmi les inculpés figurent Noureddin Bongo Valentin, le fils aîné d’Ali Bongo, et Jessye Ella Ekogha, l’ancien porte-parole de la présidence, tous deux mis en examen pour corruption. Ces arrestations ont eu lieu le jour du coup d’État et ils étaient initialement soupçonnés de « haute trahison », bien que ce chef d’inculpation n’ait pas été retenu.
Le 30 août, peu de temps après l’annonce controversée de la réélection d’Ali Bongo, les militaires dirigés par le général Brice Oligui Nguema ont renversé le président, l’accusant notamment de « détournements massifs » de fonds publics. Les perquisitions menées dans les domiciles de ces hauts responsables du cabinet de l’ex-président Ali Bongo et de son épouse Sylvia Bongo Valentin ont montré des sommes considérables d’argent en espèces.
Sylvia Bongo Valentin, l’ex-première dame du Gabon, est actuellement en résidence surveillée à Libreville « pour sa protection », selon la présidence. Cependant, ses avocats ont déclaré que sa situation était « injustifiable » et « incompatible avec un État de droit ». Ils ont déposé une plainte contre les responsables de cette détention.
Les putschistes avaient accusé Sylvia et son fils Noureddin d’être les véritables dirigeants du pays et au cœur d’un réseau de corruption étendu. Ali Bongo, quant à lui, avait été placé en résidence surveillée à Libreville mais est actuellement « libre de ses mouvements » et peut « se rendre à l’étranger », selon le général Oligui.
Le 13 septembre, le général Brice Oligui Nguema, désigné président de transition, a annoncé la création d’une commission d’enquête sur les marchés publics pour lutter contre les fraudes. Avant le coup d’État, il avait sommé les chefs d’entreprise pratiquant la « surfacturation » de cesser leurs pratiques frauduleuses dans les passations de marchés publics.
L’enquête sur les « biens mal acquis » de la famille Bongo en France, ouverte suite à des plaintes d’ONG en 2007, avait déjà révélé des soupçons de détournement de fonds publics permettant l’acquisition d’un important patrimoine immobilier. Plusieurs membres de la famille Bongo, dont Ali Bongo lui-même, sont mis en examen en France pour recel de détournement de fonds publics dans le cadre de cette enquête. Le Gabon est souvent critiqué pour le niveau élevé de corruption qui y sévit et est classé 136e sur 180 pays en termes de perception de la corruption par Transparency International (2022).
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