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Le Giec se réunit à Paris pour un nouveau rapport dans un climat international tendu

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_**La France accueille cette semaine près de 600 experts onusiens du climat, dont les travaux s’annoncent complexes face aux divisions politiques mondiales sur la question environnementale.**_

La Tour Pleyel, à Saint-Denis, abrite depuis lundi une assemblée scientifique d’une ampleur inédite. Près de six cents chercheurs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) y ont entamé les travaux préparatoires à leur prochain rapport d’évaluation, dont la publication est attendue pour 2028 ou 2029. Cette session de cinq jours intervient dans un contexte où le consensus international sur l’urgence climatique semble se fissurer.

Le processus du Giec, qui repose sur l’unanimité des États membres, pourrait se heurter à des positions divergentes, notamment celle exprimée récemment par l’administration américaine. Les déclarations publiques remettant en cause la réalité du changement climatique introduisent une tension inaccoutumée dans les débats scientifiques. La France, pour sa part, entend défendre les objectifs fixés par l’Accord de Paris de 2015.

Le format de cette réunion est exceptionnel. Il rassemble en un même lieu les auteurs principaux du futur document de référence sur le dérèglement planétaire, une menace avérée pour les écosystèmes et les sociétés humaines. Le dernier rapport, publié en mars 2023, indiquait que le seuil de réchauffement de 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle serait probablement franchi au début des années 2030, une échéance que certains scientifiques jugent désormais encore plus imminente.

Dès à présent, un premier désaccord tangible concerne le calendrier de publication. Une coalition de pays, incluant des nations européennes et des États vulnérables du Sud, plaide pour une parution accélérée afin que le rapport éclaire le bilan mondial prévu en 2028. À l’inverse, plusieurs pays émergents et grands producteurs d’énergies fossiles estiment ce délai trop court et préféreraient 2029. Cette divergence rappelle les difficultés rencontrées récemment lors des négociations internationales sur le climat, notamment concernant la mention d’une sortie des combustibles fossiles.

Malgré ces tensions, la direction du Giec maintient que l’institution n’est pas en crise. La réunion parisienne constitue un test crucial pour démontrer la capacité de la communauté scientifique à poursuivre ses travaux fondés sur des données probantes, dans un paysage géopolitique de plus en plus fragmenté. L’enjeu est de taille, puisqu’il s’agit de produire une analyse scientifique robuste et consensuelle pour éclairer les décisions politiques des prochaines années.

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