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Le Festival d’Angoulême sacre « L’Accident de chasse » à huis clos

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Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême a dévoilé vendredi son palmarès annuel à huis clos, avec le prix du meilleur album pour « L’Accident de chasse », cinq mois avant une édition grand public reportée à l’été et menacée de boycott par des auteurs mécontents.

Les grands gagnants ont été les Américains Landis Blair et David Carlson, qui ont remporté le Fauve d’or du meilleur album avec ce long roman graphique sur le Chicago du siècle dernier.

Le prix spécial du jury a été attribué au Britannique Steven Appleby pour « Dragman », une super-héroïne derrière laquelle se cache un père de famille. Celui des lycéens a consacré « Peau d’homme », d’Hubert et Zanzim, déjà couronné de multiples autres récompenses dans la BD, tandis que le prix révélation est revenu à Maurane Mazars pour « Tanz! ».

Cette dernière était parmi les rares lauréats présents. « C’est assez effrayant de savoir qu’on se lance dans un métier précaire (…) C’est dur pour nous, auteurs, dans ce marché florissant, mais où les auteurs se paupérisent de plus en plus », a-t-elle dit.

Il faudra attendre l’édition grand public du Festival, prévue fin juin, pour la récompense la plus prestigieuse du Festival, le Grand Prix, remis à un auteur de BD pour l’ensemble de sa carrière.

Seuls les journalistes, représentants des lauréats, membres de l’organisation et le maire d’Angoulême étaient autorisés à l’événement dans le théâtre de la ville, organisé après le couvre-feu de 18h00.

Le 48e Festival a dû bouleverser son format et repousser son volet grand public à la fin juin, pour « s’adapter au contexte de la pandémie ». Il pourrait se tenir entièrement en plein air si la crise sanitaire empêche toujours les rassemblements en intérieur, ce qui paraît vraisemblable.

L’initiative d’expositions d’oeuvres de BD dans les gares SNCF a agacé le collectif Auteurs et autrices en action (AAA), qui réclame une plus grande part du chiffre d’affaires de la BD pour les auteurs. Il a déploré que le Festival et la SNCF « se refusent encore cette année même à rémunérer les autrices et auteurs dont elles exposent le travail ».

« Boycott total »

Une tribune a été signée par près de 700 auteurs, dont certains étaient dans la sélection officielle voire ont été primés, comme Zanzim et Maurane Mazars. Ils menacent d’un « boycott total du versant public du Festival d’Angoulême, en juin prochain, si aucun acte réel et concret n’est posé d’ici là, à l’endroit de notre statut professionnel, de notre représentation et d’un juste rééquilibrage de la chaîne du livre ».

« Si les choses ne changent pas je ne serai pas là en juin. Je serai solidaire des autres auteurs, parce qu’il y en a vraiment marre », a dit Zanzim au moment de recevoir son prix.

Parmi les auteurs de BD, « on est 50% à vivre en dessous du seuil de pauvreté. Moi je fais partie de ces auteurs-là. On essaie de tenir, mais à un moment on lâche », a lancé Gabrielle Piquet, prix de l’audace avec « La Mécanique du sage ».

La direction a répondu, dans une lettre ouverte, que pour permettre ces expositions, le Festival avait été contraint « d’investir, d’engager (…) des budgets qu’il n’a pas, en un mot de s’endetter » faute de recettes.

La BD souffre non pas de l’érosion des ventes, puisqu’elle a connu une nouvelle année de croissance en 2020, selon l’institut GfK, mais de la rémunération très faible pour les auteurs, sauf pour les plus connus.

Et l’écart avec les moins connus se creuse. D’après GfK, la bande dessinée a vu « un recentrage important des ventes autour des best-sellers en 2020. Leur poids a été renforcé tout au long de l’année ».

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Culture

Télévision : C8, c’est fini ! La chaîne perd sa fréquence sur la TNT

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TV : C8, c'est fini ! La chaîne perd sa fréquence sur la TNT
©C8

C’est un tremblement de terre dans le monde de la télévision. C8, candidate à la reconduction de sa fréquence TNT, n’a pas obtenu gain de cause. L’Arcom a en effet décidé de la lui retirer pour 2025, tout comme celle de NRJ12.

La décision de l’Arcom, annoncée mercredi 24 juillet, marque une rupture significative pour C8, qui diffuse notamment l’émission populaire de Cyril Hanouna, TPMP. Cette chaîne, qui a été la plus sanctionnée de la télévision française, ne verra pas sa fréquence TNT renouvelée en 2025. NRJ12, également candidate à la reconduction de sa fréquence, subit le même sort.

En revanche, CNews, une autre chaîne du groupe Canal+ et propriété du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, a été sélectionnée pour un renouvellement de sa fréquence. Malgré les nombreux rappels à l’ordre par l’Arcom, CNews conserve sa place sur la TNT.

Les décisions de l’Arcom ont également favorisé de nouveaux projets de chaînes. Le groupe Ouest-France et le milliardaire Daniel Kretinsky ont tous deux vu leurs propositions de chaînes présélectionnées pour des fréquences TNT en 2025. L’Arcom a justifié ses choix en se basant sur « l’intérêt de chaque projet pour le public au regard de l’impératif prioritaire de pluralisme des courants d’expression socio-culturels », selon le communiqué officiel.

Cette annonce marque un tournant pour le paysage audiovisuel français, avec une réorganisation des chaînes disponibles sur la TNT. Les téléspectateurs devront s’adapter à ces changements à partir de 2025, tandis que les groupes médiatiques concernés prépareront leur transition ou leur nouvelle stratégie pour maintenir leur présence sur le petit écran.

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France Inter: Adèle Van Reeth visée par une motion de défiance de la rédaction

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France Inter: Adèle Van Reeth visée par une motion de défiance de la rédaction

La directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, est visée par une motion de défiance de la rédaction, au lendemain de l’annonce du remplacement de Yaël Goosz par Patrick Cohen comme éditorialiste politique de la matinale.

« C’est avec consternation et colère que nous avons appris par la presse que la direction de France Inter avait décidé de retirer l’éditorial politique du matin à Yaël Goosz » qui pourtant « a fourni un travail exemplaire, fiable, indépendant », explique ce texte. Yaël Goosz reste chef du service politique de France Inter mais devra laisser sa place à Patrick Cohen – qui avait présenté la matinale de 2010 à 2017 – pour l’édito politique de 07h44.

Dans cette motion, les signataires (80% des 95 journalistes de la rédaction) dénoncent une décision « d’une brutalité inouïe en termes de management ». « Ce n’est pas une motion contre Patrick Cohen », tient à préciser un journaliste signataire qui préfère rester anonyme, mais bien contre « un choix incompréhensible et des méthodes violentes » de la direction, la rédaction ayant selon lui appris la nouvelle « dans la presse » mercredi.

Selon France Inter mercredi, Yaël Goosz doit se voir proposer un autre créneau pour intervenir sur la grille, qui reste à déterminer. Les signataires de la lettre dénoncent « bien d’autres décisions incompréhensibles prises par la directrice de France Inter ces derniers mois » et l’impossibilité à « continuer à lui faire confiance pour diriger cette radio ».

Le licenciement de Guillaume Meurice pour « faute grave », après qu’il a répété à l’antenne ses propos polémiques sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, et « l’affaiblissement » puis l’arrêt de son émission à succès « Le grand dimanche soir », font partie de ces désaccords entre rédaction et direction, précise le journaliste sous couvert d’anonymat. Il déplore une « difficulté récurrente (de la direction) à dialoguer, entendre, écouter une rédaction qui fonctionne et qui donne des résultats ».

Jeudi, la direction n’a pas souhaité faire de commentaire. En dépit des turbulences, France Inter a largement conservé son statut de première radio du pays avec 6,85 millions d’auditeurs chaque jour d’avril à juin, selon les chiffres de Médiamétrie publiés mercredi.

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MeToo cinéma: le parquet requiert la mise en examen de Benoît Jacquot pour viols

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MeToo cinéma: le parquet requiert la mise en examen de Benoît Jacquot pour viols

Le mouvement #MeToo continue de secouer le cinéma français. Le parquet de Paris a requis la mise en examen de Benoît Jacquot pour viols et examine les accusations contre Jacques Doillon, marquant une nouvelle étape dans la lutte contre les violences sexuelles.

L’étau judiciaire se resserre dans une enquête-phare du #MeToo français visant deux cinéastes : le parquet de Paris a requis la mise en examen pour viols de Benoît Jacquot et réfléchit aux « suites à donner » aux accusations visant Jacques Doillon.

Les deux hommes, qui réfutent les accusations les visant, étaient en garde à vue depuis lundi à la brigade de protection des mineurs. Après y avoir passé une nouvelle nuit, Benoît Jacquot, 77 ans, est présenté mercredi à un juge d’instruction, qui doit trancher sur sa mise en examen ou non.

Le parquet a indiqué avoir demandé cette mise en examen pour « viol, agression sexuelle et violences, susceptibles d’avoir été commis entre 2013 et 2018 » au préjudice de l’actrice Julia Roy et pour « viol sur mineur par personne ayant autorité, viol par concubin, susceptibles d’avoir été commis entre 1998 et 2000, et en 2007 » au préjudice de l’actrice Isild Le Besco. Le ministère public a aussi requis son placement sous contrôle judiciaire.

L’avocate de Benoît Jacquot, Me Julia Minkowski, n’a pas souhaité commenter à ce stade. Lundi, elle avait déploré des « atteintes incessantes » à la présomption d’innocence de son client.

L’actrice Julia Roy, quarante-deux ans de moins que Benoît Jacquot et qui a joué dans quatre de ses films de 2016 à 2021, a évoqué « un contexte de violences et de contrainte morale qui a duré plusieurs années », dans sa plainte le visant et dénonçant des viols et des agressions sexuelles, selon une source proche du dossier.

La comédienne Isild Le Besco, aujourd’hui âgée de 41 ans, a tourné six films avec Benoît Jacquot qu’elle a rencontré quand elle avait 16 ans et l’accuse de violences sexuelles, psychologiques et physiques. « Je crois que Benoît n’est pas un homme qui souhaite faire du mal sciemment. Je ne le vois pas étrangler une femme par plaisir en pleine conscience, comme d’autres hommes le font. Benoît, c’est autre chose: il a cette volonté de pouvoir absolu, de contrôle », a-t-elle estimé dans un entretien mercredi au magazine Elle.

L’autre mis en cause, Jacques Doillon, a lui vu sa garde à vue levée mardi soir « pour des raisons médicales », a expliqué le parquet de Paris. Le réalisateur et producteur, 80 ans, a été relâché sans poursuites à ce stade, le ministère public devant encore définir « les modalités des suites à donner » le concernant. Son avocate, Me Marie Dosé, n’a pas souhaité réagir.

« Dans les deux procédures, les plaignantes qui ont dénoncé des faits qui ne figurent pas dans la prévention retenue seront contactées personnellement », a souligné le parquet.

L’enquête préliminaire a été déclenchée après la plainte déposée par une autre actrice, Judith Godrèche, contre les deux cinéastes, qui contestent les accusations. Âgée de 52 ans, l’actrice a accusé publiquement début février Benoît Jacquot de viols puis Jacques Doillon d’agression sexuelle, déclenchant une nouvelle tempête dans le cinéma français, jusqu’à ébranler la cérémonie des César ou le Festival de Cannes.

« Nous prenons acte du défèrement de Benoît Jacquot devant un juge d’instruction pour des faits de même nature que ceux commis à l’encontre de Judith Godrèche dont les faits sont, pour ce qui la concerne, prescrits », a réagi le conseil de l’actrice, Me Laure Heinich.

« Ces plaintes sont non prescrites. La période que j’ai dénoncée est prescrite. Mais je me sens entendue à travers cette décision », a abondé Judith Godrèche dans une publication sur Instagram. « Rien ne s’efface. Rien n’est réparé. Que la loi s’empare de celui qui faisait sa loi sur nous », a-t-elle insisté. « J’apprends également que le parquet n’a pas encore pris de décision concernant Jacques Doillon. Toutes ses victimes et moi-même retenons notre souffle. Notre espoir persiste. »

Une commission d’enquête sur les violences sexuelles dans le cinéma, l’audiovisuel, le spectacle vivant, la mode et la publicité a débuté ses travaux en mai, stoppés net après la dissolution le 9 juin de l’Assemblée nationale.

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