Nous rejoindre sur les réseaux

Culture

Le déclin d’un symbole national

Article

le

_**En Argentine, la consommation de viande bovine, pilier culturel et économique, atteint son plus bas niveau historique, marquant une rupture profonde avec une tradition séculaire.**_

Les festivités carnassières, comme le rassemblement « Fous de la grillade » dans la banlieue de Buenos Aires, continuent de rassembler des milliers d’adeptes. Autour des braises, les rituels du *asado* se perpétuent, entre savoir-faire transmis et souvenirs familiaux. Pourtant, derrière la fumée des barbecues, une réalité statistique s’impose. La consommation annuelle par habitant, qui culminait autrefois à des niveaux exceptionnels, ne cesse de diminuer, confirmant une évolution des habitudes alimentaires.

Cette relation charnelle à la viande rouge, autrefois constitutive de l’identité argentine, s’estompe progressivement. Les chiffres officiels en attestent, avec une chute significative sur plusieurs décennies. Les raisons de cette érosion sont multiples. Les considérations budgétaires, dans un contexte économique tendu, jouent un rôle certain, tout comme une sensibilité accrue aux questions de santé et à l’impact environnemental de l’élevage. Une partie de la jeune génération se tourne également vers d’autres modes d’alimentation.

Le secteur bovin, conscient de cette mutation, mise désormais principalement sur les marchés extérieurs pour son avenir. La demande asiatique, et notamment chinoise, constitue aujourd’hui le principal débouché à l’exportation, compensant en partie le recul de la consommation domestique. Cette réorientation stratégique redéfinit la place de la filière dans l’économie nationale.

Parallèlement, le paysage alimentaire argentin se diversifie. L’offre de produits alternatifs se développe dans les supermarchés et les restaurants, reflétant une demande sociétale nouvelle. Bien que ces mouvements restent minoritaires face à la puissance de l’industrie traditionnelle, ils signalent un changement d’époque. Le rapport des Argentins à leur patrimoine gastronomique le plus emblématique est en train de se réinventer, entre héritage et adaptation aux nouvelles réalités.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus