Monde
Le caviar béluga, un or gris qui mûrit dans les eaux bulgares
Au cœur des Rhodopes, une exploitation familiale perpétue un savoir-faire d’exception pour approvisionner les tables les plus prestigieuses du monde, à l’heure où la pêche sauvage est désormais interdite.
Dans le sud de la Bulgarie, les eaux profondes du lac Kardjali abritent un trésor gastronomique. Une exploitation piscicole y élève avec patience l’esturgeon béluga, dont les œufs, après une longue maturation, sont destinés aux épiceries fines de Paris ou de New York. L’entreprise, fondée il y a près de trente ans, représente l’un des fleurons de cette production de niche en Europe.
Le fondateur de cette ferme aquacole explique que le site a été choisi pour la qualité exceptionnelle de son eau, provenant de montagnes préservées. Cette fraîcheur et cette pureté offrent aux poissons un environnement similaire à celui de leur habitat d’origine en mer Noire. L’éleveur, qui a débuté dans la filière piscicole à une période économique difficile pour le pays, s’est progressivement spécialisé dans cette espèce rare.
L’élevage du béluga exige des années d’attente. Ces poissons, parmi les plus grands en eau douce, n’atteignent leur maturité sexuelle qu’après une quinzaine d’années, un délai bien supérieur à celui des autres esturgeons. L’exploitation ne prélève ainsi le caviar que sur des spécimens âgés d’au moins deux décennies. Le processus, de l’extraction à l’affinage, reste entièrement manuel et mobilise plusieurs membres de la famille.
Le produit final, conditionné, rejoint par avion les capitales internationales. À Paris, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, une maison spécialisée propose ces œufs d’un gris caractéristique, présentés dans de petites boîtes. Le directeur de cette enseigne souligne que la fin d’année constitue un pic d’activité pour ce segment de luxe. Le caviar béluga y atteint des prix bien supérieurs à ceux des autres variétés, en raison de sa rareté et de ses qualités organoleptiques uniques.
Un expert du secteur décrit sa saveur comme à la fois douce et intense, avec une texture particulièrement onctueuse. Il rappelle que la production mondiale de ce type de caviar ne représente qu’une infime partie du marché, dominé par d’autres espèces comme l’osciètre. La Bulgarie a su développer cette spécialité en capitalisant sur la familiarité historique avec l’esturgeon dans son bassin danubien et sur des conditions naturelles propices.
Aujourd’hui, le pays compte plusieurs fermes, principalement regroupées autour du lac Kardjali. Si l’aquaculture se développe, les populations sauvages, elles, restent en danger critique après des décennies de pression anthropique. Face à cette situation, les autorités bulgares ont acté une mesure de protection radicale, interdisant définitivement toute pêche de l’espèce dans ses eaux naturelles à compter de cette année.
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