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Le cauchemar des Afghans : l’espoir d’une vie meilleure s’éloigne avec les nouvelles restrictions américaines

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Des milliers de familles afghanes se retrouvent piégées entre la menace des talibans et les portes fermées des États-Unis, plongées dans une détresse sans issue.

Pour Mehria, comme pour des milliers d’autres Afghans, l’annonce récente de l’administration américaine renforçant les restrictions migratoires a sonné comme un coup de massue. Après des années d’attente, son rêve de rejoindre les États-Unis s’évanouit, laissant place à une profonde angoisse. Depuis le début de l’année, les mesures restrictives se sont multipliées, suspendant l’accueil des réfugiés et révoquant le statut de protection temporaire pour des milliers d’Afghans déjà sur le sol américain.

La décision, qui cible une vingtaine de pays, ne fait qu’aggraver une situation déjà critique pour ceux qui espéraient fuir le régime taliban. Bien que les détenteurs de visas spéciaux pour anciens collaborateurs des forces américaines soient épargnés, des milliers de demandeurs de réunification familiale se retrouvent dans l’impasse. « Nous avons tout abandonné pour échapper aux talibans, et maintenant, nous sommes coincés dans un autre enfer », confie Mehria, réfugiée au Pakistan depuis 2022.

Sur place, les conditions de vie sont de plus en plus précaires. Les autorités pakistanaises multiplient les pressions pour expulser les Afghans, tandis que le retour au pays signifie affronter pauvreté, répression et menaces. Zainab Haidari, ancienne employée d’organisations internationales, témoigne de cette impasse : « Nous sommes pris entre le risque de mourir sous le régime taliban et la peur d’être renvoyés de force. »

Kaboul affirme pourtant vouloir coopérer avec Washington pour faciliter les retours, promettant une amnistie aux rapatriés. Mais les rapports de l’ONU font état d’exécutions et de disparitions, jetant un doute sur ces assurances. Pour la majorité des Afghans, quitter le pays reste une illusion. Avec l’un des passeports les moins valorisés au monde et une économie en ruine, l’idée même d’un départ semble irréaliste. « Comment penser à l’Amérique quand on n’a même pas de quoi manger ? », lance un habitant de Kaboul, résigné.

Dans un contexte où la survie quotidienne prime, les nouvelles restrictions américaines passent presque au second plan. Comme le souligne Sahar, diplômée sans emploi, « quand on lutte déjà pour survivre, ces décisions lointaines ne changent rien à notre réalité ». Pourtant, pour ceux qui avaient placé leurs derniers espoirs dans un visa, c’est une déchirure de plus dans un exil sans issue.

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