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Société

Lancement d’un « Grenelle de l’Education » après l’hommage national à Samuel Paty

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Au lendemain de l’hommage national au professeur assassiné et de la mise en examen de sept personnes par un juge antiterroriste, Jean-Michel Blanquer lance jeudi un « Grenelle de l’éducation » censé mettre davantage les professeurs « au centre de la société ».

Le sort tragique de Samuel Paty, 47 ans, a remis en lumière le difficile métier d’enseignant. Le professeur d’histoire-géographie a été décapité par un assaillant islamiste le 16 octobre près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), dix jours après avoir montré à ses élèves de 4e des caricatures de Mahomet lors de son cours sur la liberté d’expression

« Là, il faut vraiment que la société civile se ressaisisse, on a besoin d’un front uni sans démagogie, et il va devoir passer par nous, par l’Education nationale, par une meilleure considération, parce que nous sommes au front avec les jeunes », souligne Catherine Prévost-Meyniac, une enseignante d’éco-gestion venue d’Angers pour assister à l’hommage

Le Grenelle de l’éducation, devant déboucher dans trois mois sur une augmentation des salaires des enseignants ou encore sur des mesures de protection supplémentaires, était déjà prévu à l’agenda du ministère. Mais il a été revu depuis l’assassinat de Samuel Paty pour mettre davantage en avant « le professeur au centre de la société ».

Protection des enseignants

« Aujourd’hui, il y a un sujet de protection des professeurs mais aussi de reconnaissance des professeurs. Cette question existait avant et nous devons lui apporter une réponse, c’est pourquoi nous travaillons depuis plusieurs mois avec les organisations syndicales sur ce que nous appelons l’agenda social et ceci débouche (…) sur le Grenelle de l’éducation, qui commencera comme prévu demain », a annoncé mercredi Jean-Michel Blanquer lors de questions au gouvernement au Sénat.

Le Grenelle de l’éducation « repose sur des mots clés, celui de la reconnaissance financière, la coopération, c’est à dire le travail en équipe, la modernisation et la protection », a détaillé le ministre.

Au-delà de cette augmentation, « qui touchera notamment les plus jeunes, mais qui pourrait toucher aussi l’ensemble des professeurs, c’est la transformation de notre système, notamment pour des ressources humaines de proximité, autrement dit un système de l’éducation nationale beaucoup moins anonyme, beaucoup plus attaché à ce qui arrive à chaque professeur et à le suivre dans sa carrière, qui manifestera la reconnaissance du pays à tous les professeurs et au-delà de l’ensemble des mesures que nous prendrons », a ajouté M. Blanquer.

« Le sursaut national doit nous conduire à considérer que le professeur est central dans notre société et que chacun d’entre nous dans notre vie de parent d’élève, de citoyen, doit respecter les professeurs et avoir des discours qui mettent le professeur au centre de notre société », a-t-il affirmé.

Motif de satisfaction

Parmi les sept personnes mises en examen pour l’assassinat de Samuel Paty, –dont six pour « complicité d’assassinat terroriste »– figurent deux élèves de 14 et 15 ans du collège où il enseignait et un parent d’élève qui avait appelé sur internet à la mobilisation après les cours de M. Paty sur la liberté d’expression.

Avant le Grenelle de l’éducation, une rencontre aura lieu jeudi matin avec les syndicats enseignants pour évoquer la journée du 2 novembre, qui correspondra à la rentrée après les vacances de la Toussaint. Interrogé sur le contenu de cette journée, Jean-Michel Blanquer a d’ores et déjà demandé à « tous les élus de la République, les conseillers municipaux, les maires, les sénateurs, d’être présents auprès des professeurs le jour de cette rentrée ».

Le budget 2021 du ministère a été augmenté de 400 millions d’euros (500 millions en année pleine), afin d’augmenter les salaires des enseignants français, inférieur de 7% en début de carrière à la moyenne des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

La hausse de budget doit financer différentes primes, notamment une prime d’attractivité (260 millions d’euros en année pleine) ciblant les personnels en début et milieu de carrière, ainsi qu’une prime d’équipement informatique (178 millions d’euros) de 150 euros nets annuels pour chaque professeur.

Les syndicats ont récemment noté un motif de satisfaction: les hausses de salaires ne seront pas conditionnées à une augmentation du temps de travail ou d’autres contreparties, comme ils le redoutaient.

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Politique

Réforme des retraites : les premiers décrets d’application publiés au Journal Officiel

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Réforme des retraites : les premiers décrets d’application publiés au Journal Officiel

L’un de ces deux décrets entérine le report de l’âge légal à 64 ans. Le second porte sur les départs à la retraite anticipés.

Les deux premiers décrets d’application de la réforme des retraites ont été publiés au Journal Officiel ce dimanche. Parmi eux, on compte notamment celui entérinant le passage de l’âge légal de 62 à 64 ans, mesure phare et controversée du texte de loi. Ces décrets sont « relatifs, d’une part, à l’augmentation progressive de l’âge d’ouverture des droits à la retraite de 62 à 64 ans et à l’accélération du rythme de montée en charge de la durée d’assurance requise pour le taux plein, et, d’autre part, aux départs anticipés, notamment s’agissant des carrières longues et au titre du handicap », explique le gouvernement dans un communiqué.

Sont notamment précisées les dispositions relatives aux « catégories actives » de la fonction publique (pompiers, policiers, contrôleurs aériens), qui pourront toujours partir avant 64 ans, mais dont l’âge légal de départ sera lui aussi relevé, et aux départs anticipés pour les personnes qui ont commencé à travailler tôt et ont cotisé les 43 années requises.

31 décrets doivent être publiés

Pour les carrières longues, la loi « prévoit désormais quatre bornes d’âge d’entrée dans le dispositif (16 ans, 18 ans, 20 ans et 21 ans), en permettant un départ anticipé à la retraite selon quatre bornes d’ouverture des droits à la retraite (respectivement 58 ans, 60 ans, 62 ans et 63 ans) », indique le communiqué. Ces deux décrets sont les premiers de 31 textes d’application devant être publiés avant le 1er septembre.

Leur publication intervient alors que les syndicats appellent le 6 juin à une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites. La bataille se poursuit également à l’Assemblée, les députés étant amenés à examiner le 8 juin une proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme. Le texte a été vidé de sa substance par la commission des affaires sociales, mais devrait donner lieu à des débats houleux dans l’hémicycle.

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Économie

Notation de la France : S&P maintient la note de Paris à AA

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Après la dégradation de la note de la France par Fitch fin avril, l’agence de notation S&P Global se prononçait à son tour ce vendredi sur la capacité du pays à rembourser sa dette.

Après l’abaissement de sa note par Fitch le mois dernier, la France passait à nouveau au tableau face aux agences de notation ce vendredi 2 juin. Avec au programme le verdict rendu par S&P Global, dont le monde économique se demandait si elle sanctionnerait à son tour le gouvernement pour sa gestion des finances et la récente crise sociale.

En l’occurrence, Standard and Poor’s, qui est l’une des principales agences de notation au monde avec Fitch et Moody’s, devait se prononcer sur la capacité de la France à rembourser sa dette, et donc à confirmer (ou non) le sérieux budgétaire vanté par le gouvernement.

Et force est de constater que les arguments du gouvernement ont finalement porté leurs fruits. S&P Global a finalement maintenu sa note, à « AA », invoquant les réductions prévues des déficits et la réforme récente des retraites par le gouvernement d’Emmanuel Macron.

La note AA figure parmi les plus hautes catégories de notation, signifiant une forte capacité à pouvoir rembourser ses dettes. En Europe, l’Allemagne et les Pays-Bas sont parmi les pays les mieux notés, avec le niveau « AAA », que la France a perdu en 2012.

« Fragmentation politique »

La stabilité de la note « est principalement due à la révision de la stratégie de consolidation budgétaire du gouvernement », écrit l’agence de notation, en citant comme faits positifs, outre la réforme des retraites, la fin programmée des aides énergétiques à la faveur de la baisse des prix des hydrocarbures.

« Je prends acte de la décision de l’agence Standard & Poor’s de laisser inchangée la notation de la dette française », a réagi le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, auprès du Journal du dimanche. « C’est un signal positif. Notre stratégie en matière de finances publiques est claire. Elle est ambitieuse. Et elle est crédible. »

L’agence a cependant maintenu sa perspective « négative », laissant planer le spectre d’une future baisse en cas de dérapage.

S&P prévient des « risques » relatifs à l’exécution des objectifs budgétaires gouvernementaux : « Ils incluent l’absence de majorité absolue au Parlement français depuis la mi-2022, qui pourrait compliquer la mise en œuvre des politiques, ainsi que des incertitudes au sein des économies mondiales et européennes, et des conditions de financement plus tendues ».

À l’avenir, l’agence souligne que « la fragmentation politique ajoute de l’incertitude sur la capacité du gouvernement à mettre en place des politiques favorables à la croissance économique et au rééquilibrage budgétaire ».

Après avoir atteint 4,7 % en 2022, le déficit public français devrait légèrement remonter cette année à 4,9 % avant de refluer progressivement à partir de 2024, anticipe le gouvernement dans son programme de stabilité publié ces dernières semaines, qui table sur un retour dans les clous budgétaires européens, soit sous les 3 %, en 2027.

Un premier coup porté par Fitch

Fin avril, Moody’s avait souligné dans un commentaire le « faible mandat » dont disposait désormais le gouvernement pour mener sa politique, sans pour autant réviser la note. De son côté, Fitch avait abaissé la note de la France, évoquant des « déficits budgétaires importants et des progrès modestes » concernant le remboursement de ceux-ci.

L’agence avait également pris en compte la réforme des retraites en cours en France, et en l’occurrence « l’impasse » politique à laquelle le gouvernement doit faire face. Parmi les autres critères retenus, on peut néanmoins noter le dynamisme démographique du pays par rapport, notamment, à ses voisins européens, l’épargne ou encore la stabilité des institutions, notamment au regard du poids de la France au sein de la zone euro.

Reste néanmoins à savoir si les agences de notation auront un impact sur la manière dont la France est vue par les marchés. Et donc sur les répercussions économiques réelles du signal politique envoyé par S&P.

Avant la publication de la note de S&P, le ministère de l’Économie et des Finances s’était refusé à tout commentaire auprès de l’AFP. Mercredi, Bruno Le Maire avait seulement confirmé avoir rencontré l’agence américaine afin de présenter les « arguments » français, qu’il estime « convaincants ». « Nous serons intraitables sur le rétablissement de nos finances publiques, sur la réduction des déficits et sur l’accélération de la réduction de la dette publique », s’était engagé le ministre sur France Inter, qualifiant les résultats économiques français de « solides ».

« Quelle que soit la décision de S&P, cela ne change rien à notre détermination à tenir nos objectifs de finances publiques », avait pour sa part déclaré jeudi la Première ministre Élisabeth Borne au cours d’un déplacement à Laval.

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France

Le ministre du Travail OIivier Dussopt sera jugé pour « favoritisme » en novembre prochain

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Le ministre du Travail OIivier Dussopt sera jugé pour "favoritisme" en novembre prochain

Le ministre du Travail doit comparaître dans le cadre d’une affaire portant sur l’attribution d’un marché de gestion de l’eau en 2009. Il était alors maire de la commune d’Annonay.

Le ministre du Travail Olivier Dussopt sera jugé à Paris du 27 au 30 novembre pour favoritisme dans une affaire portant sur un marché public conclu en tant que maire à la fin des années 2000 avec la Saur, a appris l’AFP de source judiciaire vendredi 2 juin, confirmant une information de BFMTV.

Pour ces faits datant des années 2009-2010, lorsqu’il était député et maire d’Annonay (Ardèche), Olivier Dussopt a été cité à comparaître pour favoritisme par le Parquet national financier, la semaine dernière. Le groupe de traitement de l’eau est poursuivi pour recel de favoritisme, et Olivier Brousse, ancien dirigeant de la Saur, pour complicité, a précisé la source judiciaire.

Possible «arrangement»

Dans une déclaration faisant suite à cette annonce, le ministre estime qu’«aucune corruption» ne lui est «reprochée», mais que le PNF «considère qu’il subsiste un seul grief» sur cinq points soulevés, «en l’occurrence une infraction formelle de favoritisme dans un marché public de 2009, il y a quatorze ans de cela». «J’ai convaincu le parquet du bienfondé de ma position sur les quatre premiers points, je convaincrai le tribunal du bienfondé de ma position et de ma bonne foi sur ce dernier point restant à trancher», a poursuivi Olivier Dussopt.

L’enquête préliminaire pour prise illégale d’intérêt avait été ouverte contre Olivier Dussopt initialement à propos de deux lithographies du peintre Gérard Garouste qui lui avaient été offertes par une entreprise en 2017, alors qu’il était député-maire d’Annonay. L’enquête devait vérifier de possibles faits de «corruption» et de «prise illégale d’intérêt».

D’après Médiapart, qui avait annoncé début février ce prochain procès pour le ministre, la perquisition réalisée chez le ministre par les enquêteurs financiers de l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales avait mis à jour un possible arrangement autour de ce marché public suspect. À l’époque, en plein cœur de la mobilisation contre la réforme des retraites, Matignon avait rapidement indiqué que le ministre gardait «toute la confiance de la première ministre». Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron avait apporté son «soutien total» à Olivier Dussopt.

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