Monde
L’aéroport de Kaboul, élément clé de l’après retrait d’Afghanistan
En annonçant le prochain retrait total des forces étrangères d’Afghanistan le mois dernier, le président américain Joe Biden a promis de continuer à soutenir le gouvernement afghan, notamment en maintenant une ambassade à Kaboul.
Les alliés de l’Otan lui ont emboîté le pas mais cette promesse dépend d’un élément de taille: un aéroport suffisamment sûr pour assurer la logistique et la sécurité des ambassades étrangères à Kaboul, regroupées dans la « zone verte », l’enceinte ultra-sécurisée du centre de la capitale qui dispose d’un héliport mais qui dépend de l’aéroport international pour son accès au reste du monde.
Qui va s’en charger après le départ des forces étrangères, prévu d’ici au 11 septembre? C’était un des principaux sujets de discussions des chefs d’état-major de l’Otan qui se sont réunis cette semaine à Bruxelles.
L’aéroport de Kaboul, principal accès à un Afghanistan enclavé et entouré de chaînes montagneuses, « est l’un des éléments clés pour maintenir une présence diplomatique », a déclaré mardi le chef d’état-major américain, le général Mark Milley.
« Nous sommes en train de travailler sur la façon de sécuriser l’aéroport, et quels pays pourraient y participer » , a-t-il précisé dans l’avion le ramenant vers Washington après la réunion de Bruxelles.
« Il y a eu beaucoup de discussions à ce sujet, mais rien n’a été décidé », a-t-il ajouté, précisant que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Otan prendront des décisions à ce sujet lors de leur prochain sommet à la mi-juin.
Questionné à ce sujet, un responsable de l’Otan a confirmé que l’Alliance atlantique « reste engagée envers son partenariat durable avec l’Afghanistan et son soutien aux forces de sécurité afghanes ».
« Nous examinons en détail la façon de continuer à apporter ce soutien », a ajouté ce responsable ayant requis l’anonymat.
Le Pentagone évalue entre 1.000 et 1.500 soldats les effectifs nécessaires pour assurer la sécurité de l’aéroport, actuellement assurée par l’armée turque, avec le soutien des forces afghanes.
Condition préalable
Or après le retrait de la totalité des forces étrangères agréé par les alliés de l’Otan après la décision de M. Biden de retirer tous les Américains du pays, seuls les soldats des forces spéciales afghanes sont suffisamment entraînés pour assumer cette tâche.
Si les talibans poursuivent leur offensive contre le gouvernement afghan, ils seront très demandés ailleurs, sans compter que le gouvernement pourrait s’effondrer.
Plusieurs options sont envisagées pour garder le contrôle de l’aéroport et prévenir un tel effondrement des institutions afghanes: faire appel à des sociétés de sécurité privées, confier la mission à un ou plusieurs pays qui agiraient indépendamment de l’Otan, voire faire appel à l’ONU, selon plusieurs responsables européens et américains questionnés.
Mais les Alliés craignent que les sous-traitants étrangers soient perçus comme des mercenaires et que leur présence soit assimilée à une présence étrangère en Afghanistan et menacer un processus de paix déjà très incertain.
Lors de la réunion de l’Otan, plusieurs pays ont exprimé la volonté de participer à la sécurité de l’aéroport pour garder une présence diplomatique à Kaboul, selon la délégation américaine, qui n’a pas cité les pays concernés.
La Turquie étudie la question de maintenir une présence militaire à l’aéroport mais elle n’a rien promis, a noté une source militaire occidentale.
Une présence américaine est exclue, M. Biden ayant insisté pour qu’il ne reste plus un seul Américain sur le sol afghan au 11 septembre, qu’il soit militaire ou sous-traitant privé.
Les Européens sont soucieux de maintenir des diplomates à Kaboul, notamment pour superviser l’assistance économique au pays et le financement de l’armée afghane, mais un aéroport sécurisé est une condition préalable à toute présence diplomatique.
L’UE veut « s’assurer que tous les progrès qui ont été faits depuis 20 ans, et il y en a eu en termes de droits humains, de l’Etat de droit, de démocratisation, que tous ces gains ne disparaissent pas », note un diplomate européen.
Le Pentagone doit procéder au retrait des derniers 2.500 militaires et 16.000 sous-traitants civils d’ici le 11 septembre, jour de l’anniversaire des attentats de 2001 qui avaient provoqué l’invasion américaine.
Le retrait n’a pas mis fin aux attaques perpétrées par les talibans contre le gouvernement afghan, son armée mais aussi les civils.
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Économie
Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio
Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.
Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.
Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.
Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.
L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.
Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.
Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.
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