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Kim Moon-soo : l’énigmatique outsider de la présidentielle sud-coréenne

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Ancien syndicaliste devenu figure de la droite radicale, ce candidat atypique tente de surfer sur les divisions politiques pour s’imposer face à un favori en embuscade.

Porté par une image de fermeté après son refus de s’excuser pour la tentative avortée de loi martiale sous Yoon Suk Yeol, Kim Moon-soo incarne aujourd’hui la résilience d’une droite en quête de renaissance. À 73 ans, cet homme au parcours chaotique, passé de la lutte contre la dictature à un conservatisme sans concession, polarise autant qu’il fascine.

Son obstination lui a valu une popularité inattendue sur les réseaux sociaux, où on le surnomme désormais « Moon-soo l’inflexible ». Une aura qui redonne un souffle à son parti, le Parti du pouvoir au peuple (PPP), laminé par la destitution de Yoon Suk Yeol en avril. Pourtant, sa candidature n’a pas fait l’unanimité au sein de la formation, tiraillée entre clans rivaux. Désigné, puis écarté, avant d’être finalement réinvesti, Kim Moon-soo incarne les contradictions d’un camp en pleine recomposition.

Son histoire personnelle ressemble à un roman politique. Jeune militant emprisonné et torturé sous le régime militaire, il a progressivement abandonné ses convictions de gauche après la chute de l’URSS, se ralliant à la droite la plus dure. Élu député à trois reprises puis gouverneur de la province de Gyeonggi, il a consolidé son image d’homme intransigeant, notamment en défiant les restrictions sanitaires pendant la pandémie.

Aujourd’hui, son défi est double : séduire au-delà de son électorat traditionnel et effacer l’héritage toxique de Yoon Suk Yeol. S’il a fini par présenter des excuses tardives concernant la loi martiale, son discours reste marqué par un nationalisme ferme. Les sondages le placent pour l’instant derrière Lee Jae-myung, le candidat du Parti démocrate, avec un écart d’au moins dix points.

Malgré ces obstacles, Kim Moon-soo mise sur son talent de survivant politique. « Vous ne croyiez pas que je deviendrais le candidat final, n’est-ce pas ? Moi non plus », a-t-il lancé avec un sourire en coin lors d’un meeting. Reste à savoir si ce pragmatisme hors norme suffira à écrire un nouveau chapitre de son improbable destin.

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