Monde
« J’en ai marre »: le ras-le-bol des Pékinois face au zéro Covid
Ecoles, restaurants et commerces à nouveau fermés, peur d’être placé en quarantaine et impression d’un éternel retour en arrière: la lassitude des Pékinois face aux restrictions anti-Covid culmine après près de trois ans de pandémie.
La capitale chinoise connaît ces derniers jours une flambée épidémique jamais vue depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Des dizaines d’immeubles résidentiels ont été confinés et les entreprises généralisent le télétravail.
Une grande partie des habitants sont désormais épuisés mentalement par ces restrictions, souvent vagues et changeantes, dont la durée n’est jamais annoncée à l’avance.
« J’en ai marre de tout ça. Il n’y a personne dans les rues », déclare Elaine, une jeune employée de bureau.
« J’ai envie de sortir au restaurant, de voir mes amis… Mais c’est impossible. »
Une Française qui habite Pékin s’est retrouvée, elle, coincée dans l’appartement de son copain lundi matin après y avoir passé la nuit.
La raison? Un des voisins a été testé positif, ce qui a entraîné le confinement de tout l’immeuble pendant cinq jours.
« Chaque soir en s’endormant, on se dit qu’on risque d’être coincé dans notre appartement le lendemain matin », explique la jeune femme, qui souhaite rester anonyme pour éviter d’éventuels ennuis.
Hors confinement strict, « la seule chose qui nous reste, c’est la liberté de marcher dans la rue et de respirer de l’air frais », ajoute-t-elle.
Les files d’attente s’étendent parfois sur des dizaines de mètres devant les petits stands de tests PCR dispersés dans tout Pékin.
Restaurants fermés
Et les commerces, eux, doivent naviguer au milieu de restrictions floues.
Car les règles ne sont pas forcément clairement annoncées dans les médias. Ce sont souvent les administrations de quartiers qui vont les notifier directement aux restaurants, bars ou magasins l’ordre de fermeture – généralement à l’improviste.
La ville de Pékin a annoncé mercredi près de 1.500 nouveaux cas positifs (l’immense majorité asymptomatiques) pour 22 millions d’habitants. Un niveau jamais atteint dans la capitale depuis le début de la pandémie, mais qui reste très faible selon les critères internationaux.
Près de trois ans après le début de la pandémie, la réaction des autorités chinoises paraît ainsi disproportionnée comparée à celle de nombreux autres pays du monde, qui ont appris à vivre avec le virus.
Les Pékinois redoutent dorénavant un confinement général, similaire à celui qui avait frappé au printemps pendant trois mois Shanghai, la plus grande ville du pays (25 millions d’habitants).
L’épisode avait été marqué par des problèmes d’acheminement de nourriture, des difficultés d’accès aux hôpitaux pour les malades hors-Covid et des manifestations de mécontentement.
Le quartier branché de commerces, restaurants et bars de Sanlitun, au centre-ville de Pékin, a vu ces derniers jours ses grands magasins fermer les uns après les autres.
Le district central de Chaoyang, siège du quartier d’affaires et le plus peuplé de la capitale, est, lui, presque désert.
« Grosses répercussions »
La plupart des coiffeurs, salons de beauté et karaokés ont fermé.
Une ex-employée d’une salle de sport a quitté Pékin depuis la fermeture de l’établissement en mai, lors d’une précédente flambée épidémique qui avait également entraîné de strictes restrictions.
« Cette nouvelle vague de Covid a eu de grosses répercussions sur la vie des gens, surtout ceux qui travaillent dans le secteur des services et de la remise en forme », explique à l’AFP la jeune femme, Mme Xu, qui ne souhaite pas révéler son nom complet par peur de représailles.
« Beaucoup de mes anciens collègues ont quitté Pékin parce qu’ils n’avaient plus de revenu. »
Dans le district de Dongcheng, le coeur historique de la capitale, où se trouvent notamment la Cité interdite et plusieurs ministères, des tables sont installées devant les restaurants.
Les serveurs y placent des sachets plastiques contenant des repas prêts à être acheminés aux clients par une armée de livreurs en scooters électriques.
Selon un employé d’un restaurant de nouilles, M. Wang, les bénéfices de l’établissement ont fondu de 99% depuis qu’il ne peut plus accueillir de clients.
« Avec les ventes à emporter et les livraisons, on ne gagne plus que quelques centaines de yuans par jour », soit quelques dizaines d’euros, déclare-t-il.
« J’espère que tout va rouvrir rapidement. Sinon, on n’arrivera pas à éponger les pertes. »
Monde
Israël frappe le Hezbollah au Liban après la vague d’explosions
L’armée israélienne a frappé une centaine de cibles du Hezbollah, déclenchant une riposte annoncée par Hassan Nasrallah. Le conflit intensifie les craintes d’une escalade régionale.
Israël et le Hezbollah, allié de l’Iran, sont à nouveau en confrontation ouverte après une série d’attaques qui ont secoué le Liban. L’armée israélienne a ciblé près de cent infrastructures appartenant au Hezbollah, notamment des lance-roquettes, en réponse à l’explosion de systèmes de communication du mouvement islamiste. Ces attaques, survenues dans plusieurs bastions du Hezbollah, ont fait 37 morts et des milliers de blessés, ravivant les tensions au Liban.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a vivement réagi, promettant une « terrible riposte » contre Israël. Accusant l’État hébreu d’avoir franchi « toutes les lignes rouges », il a décrit l’attaque comme un massacre, susceptible de constituer un acte de guerre. Bien que l’attaque n’ait pas été revendiquée officiellement par Israël, cette série de bombardements sur Beyrouth, le sud et l’est du Liban a exacerbé les craintes d’un embrasement généralisé au Moyen-Orient. Les Nations unies ainsi que les États-Unis ont exprimé leur inquiétude face à cette situation qui pourrait provoquer une escalade majeure, alors que le conflit entre Israël et le Hamas, allié du Hezbollah, se poursuit depuis plus d’un an.
Dans un contexte déjà tendu, l’aviation israélienne a continué à mener des frappes dans le sud du Liban, où des infrastructures militaires du Hezbollah ont été visées. Au moins 52 frappes aériennes ont été signalées, et des systèmes lance-roquettes, prêts à être utilisés contre Israël, ont été détruits. De son côté, le Hezbollah a revendiqué plusieurs attaques contre des cibles militaires israéliennes.
La vague d’explosions de bipeurs et de talkies-walkies, que Nasrallah attribue à une cyberattaque israélienne, a marqué un tournant dans ce conflit. Israël avait annoncé l’élargissement de ses objectifs militaires vers la frontière nord, perturbant le retour des habitants israéliens dans cette région, toujours sous la menace des affrontements. La situation s’aggrave à mesure que le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, annonce que les opérations contre le Hezbollah vont se poursuivre.
Face à cette escalade, la communauté internationale appelle au calme. Le président français Emmanuel Macron a réitéré l’existence d’une voie diplomatique pour résoudre le conflit, tandis que le président américain Joe Biden a souligné l’importance d’une solution diplomatique, considérée comme la meilleure option pour éviter une extension des combats.
En parallèle, les frappes israéliennes se poursuivent à Gaza, exacerbant la crise humanitaire dans cette région assiégée. Depuis le début des hostilités, plus de 41.000 Palestiniens ont trouvé la mort dans des attaques, principalement des civils, alors que près de 100 otages israéliens restent toujours détenus dans la bande de Gaza.
Le conflit, déclenché en octobre 2023 par une attaque du Hamas contre Israël, continue d’enflammer la région, laissant peu d’espoir d’une désescalade à court terme.
Monde
Record : Le Japon franchit un nouveau cap avec plus de 95.000 centenaires
Le Japon compte désormais plus de 95.000 centenaires, dont près de 90 % sont des femmes. Ce record souligne la crise démographique croissante du pays, marquée par une population vieillissante et en déclin.
Le Japon continue d’établir des records en matière de longévité, atteignant cette année un nouveau seuil avec plus de 95.000 personnes âgées de 100 ans ou plus. Parmi elles, une large majorité – près de 90 % – sont des femmes, comme l’indiquent les données gouvernementales publiées récemment. Ce phénomène, bien que célébré comme un signe de la qualité des soins et du mode de vie au Japon, révèle également une crise démographique qui pèse sur la quatrième économie mondiale.
Le ministère de la Santé a révélé que, au 1er septembre, le pays comptait exactement 95.119 centenaires, un chiffre en augmentation de près de 3.000 par rapport à l’année précédente. Parmi ces centenaires, 83.958 sont des femmes, contre seulement 11.161 hommes, illustrant ainsi un écart marqué en termes de longévité entre les sexes. Ces statistiques s’inscrivent dans un contexte où la population japonaise vieillit rapidement. En effet, les personnes âgées de 65 ans ou plus représentent désormais 29,3 % de la population totale, un record mondial.
Le vieillissement de la population japonaise entraîne des défis sociaux et économiques considérables. Avec une population en diminution de 595.000 personnes en 2023, le Japon fait face à une contraction démographique qui exacerbe les coûts liés aux soins de santé et aux pensions, tout en réduisant la main-d’œuvre active. Le gouvernement, conscient de ces enjeux, a pris des mesures pour adapter l’âge de la retraite à partir de 2025, tout en luttant pour enrayer le déclin démographique sans succès significatif jusqu’à présent.
Le pays, qui se distingue par son nombre élevé de centenaires, voit désormais une Japonaise devenir la personne la plus âgée au monde après la disparition récente de Maria Branyas Morera. Tomiko Itooka, âgée de 116 ans et résidente d’une maison de retraite dans la préfecture de Hyogo, incarne cette longévité exceptionnelle. D’autres centenaires, comme Kiyotaka Mizuno, 110 ans, partagent leur quotidien sans prétendre connaître le secret de leur longévité, se contentant de routines simples comme se lever tôt et profiter de trois repas par jour.
Alors que le Japon célèbre cette longévité, les répercussions sur l’économie et la société se font de plus en plus sentir. L’augmentation continue du nombre de personnes âgées intensifie la pression sur les infrastructures sociales, tandis que le gouvernement peine à équilibrer la situation démographique avec des réformes adéquates.
Europe
La pâte à tartiner algérienne El Mordjene Cebon interdite dans l’UE
La pâte à tartiner El Mordjene Cebon, devenue virale sur les réseaux sociaux, est désormais interdite dans l’Union européenne en raison du non-respect des normes sanitaires en vigueur. Une enquête est en cours pour comprendre comment ce produit a pu être commercialisé sur le marché européen.
La célèbre pâte à tartiner algérienne El Mordjene Cebon, qui a récemment gagné en popularité grâce aux réseaux sociaux, fait désormais l’objet d’une interdiction stricte dans l’Union européenne. Le ministère de l’Agriculture français a confirmé cette décision mardi, expliquant que l’Algérie ne respecte pas l’ensemble des conditions requises pour exporter des produits laitiers destinés à la consommation humaine dans l’UE. Ces exigences, centrées sur la sécurité alimentaire et la santé animale, sont jugées essentielles pour garantir la qualité des marchandises circulant sur le marché européen.
Malgré cette interdiction, Carrefour, un géant de la distribution française, avait annoncé son intention de commercialiser cette pâte à tartiner dans ses rayons sous deux à quatre semaines. Cette décision, surprenante au regard des réglementations en place, tranche avec la position d’autres acteurs majeurs du secteur, tels qu’Auchan, Aldi, Casino et Lidl, qui ont clairement indiqué qu’ils ne prévoient pas de distribuer ce produit.
Face à cette situation, une enquête a été ouverte pour identifier les éventuels mécanismes ayant permis la mise sur le marché de ce produit interdit. Les autorités cherchent à comprendre comment El Mordjene Cebon a pu contourner les règles européennes, d’autant plus que deux cargaisons de cette pâte à tartiner sont actuellement bloquées aux postes de contrôle frontaliers français.
Le succès fulgurant de ce produit sur les réseaux sociaux a attiré une attention médiatique considérable. De nombreux influenceurs ont recommandé cette pâte à tartiner, ce qui a alimenté une demande croissante, surtout dans un marché où le Nutella, produit par Ferrero, domine largement. En effet, Ferrero détient plus des trois quarts du marché français des pâtes à tartiner chocolatées, et l’entreprise a vendu près de 90 millions de pots de Nutella l’année dernière en France, soit une impressionnante cadence de 2,85 pots chaque seconde.
L’enquête en cours, combinée aux blocages actuels, pourrait stopper l’élan de cette pâte à tartiner algérienne en Europe, malgré sa popularité croissante.
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