Nous rejoindre sur les réseaux

Monde

Il y a 20 ans, les attentats du 11 Septembre ébranlaient l’Amérique

Article

le

il-y-a-20-ans,-les-attentats-du-11-septembre-ebranlaient-l’amerique

La météo était parfaite sur New York, ce mardi 11 septembre 2001. Une magnifique journée d’été indien, qui allait devenir l’une des journées les plus noires de l’histoire des Etats-Unis.

Vers huit heures du matin, alors que beaucoup se pressent vers les bureaux du quartier de Wall Street, dominé par les tours jumelles du World Trade Center (WTC), 19 jihadistes, en majorité saoudiens, affiliés à Al-Qaïda, ont déjà franchi les contrôles de sécurité des aéroports de Boston, Washington-Dulles et Newark. Armés de petits couteaux et cutters, alors encore autorisés en cabine.

Ils embarquent dans quatre avions de ligne en partance pour la Californie, avec pour mission de les détourner et frapper au coeur la première puissance mondiale.

Joseph Dittmar, 44 ans, expert en assurances basé à Chicago, arrive au 105e étage de la tour sud pour une réunion prévue à 08h30. Elle tarde à commencer, quand les lumières se mettent à clignoter. Il est 08H46.

Dans cette salle sans fenêtres, les 54 assureurs présents « n’ont rien vu, rien senti, juste les lumières qui vacillent », raconte ce rescapé, l’un des témoins interviewés par l’AFP 20 ans après.

Un Boeing 767 d’American Airlines, parti à 07H59 de Boston pour Los Angeles avec 92 personnes à bord dont cinq pirates, vient de percuter la tour nord, entre les 93e et 99e étages. Dittmar et ses collègues ne le comprendront qu’une fois arrivés devant les fenêtres du 90e étage, après avoir été appelés à évacuer la salle.

« Ç’a été les 30-40 secondes les pires de ma vie (…) de voir ces énormes trous noirs dans le bâtiment, des flammes rouges comme je n’en avais jamais vues de ma vie et des nuages de fumée grise et noire qui s’échappaient des trous ».

« On voit des meubles, des papiers, des gens soufflés dans le vide… des choses terrifiantes, terribles. J’avais tellement peur », dit-il, ravalant des larmes.

A ses côtés, beaucoup assistent à la scène « comme hypnotisés ». Lui ne veut pas rester une seconde de plus et reprend sa descente par les escaliers – une décision qui lui sauvera la vie.

Au bas des tours, le chef Michael Lomonaco émerge du centre-commercial souterrain du WTC: au dernier moment, il a décidé de passer chez l’opticien faire changer le verre rayé de ses lunettes, avant de monter au 107e étage de la tour nord rejoindre son prestigieux restaurant, Windows on the World.

Le centre commercial a tremblé sous une secousse inhabituelle. Parvenu à la surface, Lomonaco regarde avec horreur le haut de la tour nord en flammes.

« Je pouvais voir des gens agiter les nappes blanches depuis les fenêtres » du restaurant, se souvient-il. « C’était horrible, terrible. »

Il croit à un accident, comme Dittmar et des milliers de gens à New York, où les chaînes de télévisions sont déjà en direct. Tout comme le président américain George W. Bush, alerté alors qu’il visite une école primaire de Floride.

« L’Amérique est attaquée »

Dans la tour sud, Dittmar et ses collègues entendent au haut-parleur qu’il est inutile d’évacuer: leur bâtiment n’est pas touché, ils sont en sécurité, dit l’annonce.

Dittmar ignore la consigne et poursuit sa descente. Arrivé au 78e étage, des collègues l’appellent à prendre les ascenseurs permettant de gagner le rez-de-chaussée sans arrêt. Il continue.

« Quelque part entre le 74e et le 75e étage », la cage d’escalier « se met à osciller violemment. Les rampes se descellent du mur, les marches ondulent sous nos pieds comme les vagues dans l’océan, on sent un mur de chaleur, on sent du kérosène. »

Avec deux collègues, Dittmar spécule sur ce qui a pu se passer. Sans imaginer qu’un autre avion, le vol 175 de United Airlines lui aussi détourné par des jihadistes, vient de percuter leur bâtiment, la tour sud, juste au-dessus d’eux, entre les 77e et 85e étages.

Il est 09H03. George W. Bush, qui lisait une histoire aux écoliers de Floride, est prévenu par son chef de cabinet. « L’Amérique est attaquée », lui glisse-t-il à l’oreille.

Le président américain interrompt sa visite. Dans une brève déclaration, il évoque une « apparente attaque terroriste ».

Dittmar et ses collègues poursuivent leur descente. Au 31e étage, ils croisent pompiers et secouristes qui grimpent, à contre-courant, vers les étages supérieurs. « Leur seul regard disait qu’ils savaient qu’ils ne reviendraient pas », dit-il.

Arrivé au rez-de chaussée, après 50 minutes environ, le sol est jonché d’acier tordu, de ciment et de tâches de sang.

« On savait ce que c’était », dit-il avec pudeur. Les images de gens prisonniers des flammes, tombant dans le vide, seront parmi les plus cauchemardesques de cette journée.

Les débris pleuvent de partout, les secouristes dirigent Dittmar et son collègue vers le centre commercial sous le WTC.

Parvenus à l’autre bout, ils ressortent dans la rue et marchent quelques minutes avant d’entendre, derrière eux, le fracas assourdissant de la tour sud qu’ils viennent de quitter. Et, quasi-instantanément, « le cri » de milliers de New-Yorkais.

Il est 09H59 et Al Kim, 37 ans, ambulancier basé à Brooklyn, vient juste d’arriver au WTC pour aider à évacuer les blessés vers l’hôtel Marriott, situé entre les tours.

Il échappe in extremis à l’anéantissement. « Je ne pouvais plus respirer, tellement il y avait de fumée dans l’air. Je me souviens avoir utilisé ma chemise pour me couvrir la bouche. Je ne voyais même pas mes mains, devant mes yeux, » raconte-t-il à l’AFP en visitant cet été, pour la première fois, le Mémorial aux attentats du 11 septembre, à quelques pas de l’endroit où il faillit mourir.

Le souffle de chaleur provoqué par l’effondrement de la tour lui brûle les narines, les sourcils. Tout son corps se couvre d’une épaisse couche de cendres.

Il fait complètement noir, mais il entend les voix de deux collègues: ils se retrouvent et se donnent la main, « comme des écoliers ». Et se mettent à marcher au milieu des décombres, des flammes, des appels à l’aide et des alarmes individuelles de pompiers pris dans les gravats, faites pour se déclencher automatiquement lorsqu’ils sont sans mouvement trop longtemps.

« L’endroit le plus sûr au monde »

Le drame n’est pas qu’à New York.

A 09H25, l’agence américaine du transport aérien, la FAA avait ordonné la fermeture de l’espace aérien américain et interdit tout décollage, pour la première fois dans l’histoire de l’aviation civile.

Un ordre tombé trop tard pour le vol 77 d’American Airlines, parti de Washington pour Los Angeles: aux mains de cinq pirates de l’air, il a déjà fait demi-tour vers Washington.

Au Pentagone, siège du ministère américain de la Défense tout proche de Washington, Karen Baker, 33 ans, est convaincue de se trouver « dans l’endroit le plus sûr au monde ».

Alors que cette spécialiste en communication de crise retourne à son bureau, avec café et croissants, cette certitude vole en éclats.

« Il y eut un gros +boum+ et puis on a senti une secousse », se souvient-elle. « Sur le moment on a cru que c’était une bombe. »

Il est 09H37 et le vol 77, avec 53 passagers et six membres d’équipage à bord, vient de percuter la façade ouest du Pentagone.

Bataille du ciel

L’ordre de la FAA est tombé trop tard aussi pour le vol 93 d’United Airlines, parti de Newark (New Jersey) pour San Francisco: il est déjà au-dessus de l’Ohio. Quatre pirates, assis en première classe, s’introduisent dans la cabine de pilotage, afin de le détourner également sur Washington.

A son bord, sept membres d’équipage et 33 passagers, contraints de se regrouper à l’arrière de l’appareil. Beaucoup appellent leurs proches avec les portables de l’avion, apprenant souvent du même coup que deux autres appareils, détournés, ont percuté le World Trade Center.

Un groupe de passagers décident de prendre d’assaut le cockpit, mais attendent de survoler une zone rurale pour agir. Jusqu’à ce que l’un d’eux, Todd Beamer, tout en parlant au téléphone avec une opératrice au sol, lance, « Vous êtes prêts? OK, allons-y! »

La bataille durera six minutes: tandis qu’ils essaient de reprendre le contrôle du cockpit, les pirates tentent de couper l’oxygène et font basculer l’avion pour les déséquilibrer.

Alors que l’appareil vole de plus en plus bas, l’un des passagers, Edward Felt, réussit à joindre le numéro d’urgence 9-1-1 depuis les toilettes.

Son appel sera l’un des derniers. Les pirates, conscients qu’ils n’atteindront pas Washington, décident d’écraser l’appareil.

Lancé à quelque 900 km/h, le Boeing 757, encore chargé de kérosène, explose dans une immense boule de feu sur une zone arborée de l’ouest de la Pennsylvanie, à 250 km de Washington. Il est 10H03.

A des kilomètres de là, dans le nord de l’Etat de New York, Gordon Felt, frère d’Edward Felt, est occupé à fermer le camp où il a accueilli tout l’été de jeunes autistes.

Un employé vient l’avertir du drame en cours au WTC. Comme des millions de gens, aux Etats-Unis et dans le monde, il se met devant une télé. Sans imaginer qu’il va être impliqué.

Lorsque sa belle-soeur l’appelle, un peu plus tard, pour lui dire qu’Edward était sur le vol 93 et qu’elle est sans nouvelles, il essaie de joindre son frère sur son portable: « Ed, quand tu atterriras, appelle-nous, on est inquiet. »

Fuir Manhattan

A Wall Street, à 10H28, après s’être consumée pendant 102 minutes, la tour nord du WTC s’effondre à son tour.

Au milieu des hululements des sirènes, des gens qui fuient en courant l’énorme nuage de débris et de fumée qui enveloppe le quartier, le maire, Rudy Giuliani, appelle la population à « rester calme et, si possible, à évacuer le bas de Manhattan ».

Des dizaines de bateaux – ferries, bateaux de pêche, yachts – se mobilisent, qui évacueront jusqu’à 500.000 personnes. Des milliers d’autres marcheront, parfois des heures durant, fuyant vers le Brooklyn Bridge à l’est ou par le nord de Manhattan.

Les secouristes, qui affluent de partout, s’affairent eux dans les ruines fumantes des tours, en quête de survivants.

Juste avant l’effondrement de la tour nord, Al Kim et d’autres secouristes avaient pu dégager un pompier, Kevin Shea, coincé dans les gravats. Il sera le seul rescapé des 12 pompiers de sa brigade.

Vers 12h30, 14 personnes sont retrouvées saines et sauves, rescapées de la tour nord grâce à un escalier resté miraculeusement debout.

Le chef Lomonaco tente lui d’établir une liste des employés présents au restaurant lors de la catastrophe. Beaucoup sont injoignables. Il mettra des jours à établir qu’ils étaient 72 – sur 450. Aucun n’a survécu.

A bord d’Air Force One, George Bush, en route pour Washington, est obligé de rebrousser chemin. La capitale fédérale n’est pas jugée sûre. L’avion présidentiel finira par l’évacuer sur une base aérienne de Louisiane.

« Ground Zero »

Secouristes et journalistes commencent à parler de « Ground Zero » pour désigner les ruines fumantes des tours jumelles. Personne n’ose encore avancer de bilan, même s’il apparaît déjà qu’il s’agit de la plus grande attaque terroriste coordonnée de l’histoire.

Edward Felt reçoit un nouvel appel de sa belle-soeur: il n’y a aucun survivant du vol 93. Il part annoncer la nouvelle à sa mère.

Joseph Dittmar, après avoir passé quelques heures réfugié dans l’appartement d’une amie, proche de Wall Street, rivé à la télé, n’a qu’une hâte: quitter New York.

En fin d’après-midi, il attrape un métro bondé – leur circulation a repris après une heure et demie d’arrêt complet – puis un train pour Philadelphie.

Dans ce train, c’est « le silence total ». Tout le monde est sous le choc.

Quand Dittmar arrive chez ses parents vers 19h00, sa mère le serre dans ses bras: « mon bébé, mon bébé », répète-t-elle à son fils, déjà grand-père.

Il s’effondre de fatigue et rate le discours de George W. Bush, à 20H30: le président américain annonce un bilan encore incertain de « plusieurs milliers de morts » – ils seront 2.753 au WTC, 184 au Pentagone et 40 à Shanksville. Et avertit que, dans leur chasse aux coupables, les Etats-Unis ne feront « aucune distinction » entre « les terroristes et ceux qui les ont abrités ».

« Aucun d’entre nous n’oubliera cette journée, mais nous irons de l’avant et défendrons la liberté et tout ce qui est bon et juste dans notre monde », conclut-il.

Rentrée chez elle, Karen Baker prend conscience de l’énormité de la catastrophe en étreignant son mari et leurs deux petits garçons.

« La tension les avait poussés à bout et ils sanglotaient (…) Ils craquaient, c’était vraiment dur à voir ».

Al Kim ne sera chez lui, à Brooklyn, que vers minuit. Il se douche, s’allonge quelques heures, avant de repartir de bonne heure.

« Il y avait beaucoup à faire, des funérailles auxquelles assister (…) On n’avait pas le temps de s’arrêter et réfléchir ».

Monde

Présidentielle américaine : Joe Biden justifie pour la première fois les raisons de son retrait de la campagne

Article

le

Présidentielle américaine : Joe Biden justifie pour la première fois les raisons de son retrait de la campagne

Joe Biden s’est exprimé en direct mercredi 24 juillet depuis le Bureau ovale de la Maison-Blanche. Il a révélé les raisons de son retrait de la présidentielle américaine et loué les compétences de Kamala Harris, sa vice-présidente, qui devrait le remplacer en tant que candidate démocrate pour la présidentielle.

Mercredi 24 juillet au soir, Joe Biden s’est exprimé en direct depuis le Bureau ovale de la Maison-Blanche. C’était sa première prise de parole depuis l’annonce de son retrait de la campagne de la présidentielle américaine, dimanche 21 juillet. « Ce bureau est sacré pour moi, mais j’aime mon pays bien plus encore », a déclaré Joe Biden dans son allocution d’une dizaine de minutes.

Joe Biden a assuré à ses citoyens que cela a été « l’honneur de sa vie » de « vous servir en tant que président des États-Unis ». Il a expliqué qu’il s’est retiré de la campagne électorale au nom de « la défense de la démocratie qui est en jeu et, je pense, plus importante que n’importe quel titre ». Depuis plusieurs semaines, l’état de santé de Joe Biden était dans le viseur de l’opinion publique, le camp démocrate et Donald Trump qui ne loupait aucune occasion de se moquer des lapsus du président américain.

Pour Joe Biden, « mon bilan en tant que président, mon leadership dans le monde, ma vision de l’avenir de l’Amérique, tout cela méritait un second mandat », mais il a aussi martelé que « rien, rien ne peut nous empêcher de sauver notre démocratie, y compris l’ambition personnelle ». Il assurera sa fonction présidentielle jusqu’aux élections du mois de novembre. « Au cours des six prochains mois (…), je continuerai à réduire les coûts pour les familles qui travaillent dur et à développer notre économie. Je continuerai à défendre nos libertés individuelles et nos droits civils », a-t-il ainsi expliqué.

« J’ai donc décidé que la meilleure façon d’aller de l’avant est de passer le flambeau à une nouvelle génération. C’est le meilleur moyen d’unifier notre nation », a ajouté Joe Biden. Il a aussi expliqué que « ces dernières semaines, il m’est apparu clairement que je devais unir mon parti » et qu’il était temps « d’avoir de nouvelles voix (…), des voix plus jeunes ».

Kamala Harris, la vice-présidente de Joe Biden, est en bonne position pour devenir la candidate officielle du camp démocrate pour cette élection. Elle est « expérimentée, elle est forte, elle est compétente », a confié Joe Biden dans son allocution. Et d’ajouter : « elle a été une partenaire incroyable pour moi, une dirigeante pour notre pays. Maintenant, c’est à vous, le peuple américain, de choisir ».

Si Kamala Harris est la favorite et pour le moment la seule candidate qui a postulé pour remplacer Joe Biden, il faudra attendre le vote des délégués démocrates pour l’affirmer. Ils doivent voter entre le 1er et le 7 août. Kamala Harris poursuit donc sa campagne pour l’investiture du camp démocrate.

Lire Plus

Monde

Gaza: 70 Palestiniens tués à Khan Younès selon le Hamas, des milliers fuient

Article

le

Gaza: 70 Palestiniens tués à Khan Younès selon le Hamas, des milliers fuient

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi que 70 Palestiniens avaient été tués dans des opérations israéliennes à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, d’où des milliers de personnes ont fui dans la panique après un ordre d’évacuation militaire.

Alors que la guerre entre Israël et le Hamas palestinien ne connaît pas de répit, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est arrivé lundi à Washington où il doit prononcer mercredi un discours devant le Congrès. Il doit également rencontrer Joe Biden jeudi, a indiqué un haut responsable américain. Le président des États-Unis s’est engagé lundi à « continuer à travailler pour mettre fin à la guerre à Gaza ». Sa vice-présidente Kamala Harris, pressentie pour obtenir l’investiture du Parti démocrate à la présidentielle de novembre, rencontrera elle aussi Benjamin Netanyahu « cette semaine » à Washington, selon ses services.

En quittant Israël lundi, le Premier ministre israélien a estimé que sa visite était « très importante » à un moment de « grande incertitude politique », après la décision de Joe Biden de ne pas se représenter à l’élection de novembre. Principal allié et soutien militaire d’Israël, l’administration Biden s’était agacée ces derniers mois des conséquences de la riposte israélienne à l’attaque menée le 7 octobre en Israël par le Hamas palestinien, qui a déclenché la guerre à Gaza, insistant sur la protection des civils et l’entrée de l’aide humanitaire.

Dans la bande de Gaza, dévastée et assiégée par Israël depuis plus de neuf mois, l’offensive israélienne se poursuit contre le mouvement islamiste Hamas et d’autres groupes palestiniens, notamment dans des régions dont l’armée avait annoncé auparavant avoir repris le contrôle. Au moins 70 Palestiniens ont été tués et plus de 200 blessés dans des « attaques de l’occupation israélienne dans le gouvernorat de Khan Younès depuis ce matin et jusqu’à maintenant », a indiqué le ministère de la Santé du gouvernement dirigé par le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

Contactée, l’armée n’a pas réagi dans l’immédiat. Mais dans un communiqué, elle a affirmé que son aviation et ses chars « avaient bombardé et éliminé des terroristes dans la région ». Devant l’hôpital Nasser de Khan Younès où morts et blessés ont été transportés, des scènes déchirantes ont lieu sous le regard impuissant des soignants: un homme brandit le cadavre d’un bébé en hurlant, une femme effondrée sous le chagrin se frappe la tête, des gens couverts de sang au regard hagard.

L’armée s’était retirée début avril de Khan Younès, la plus grande ville du sud du territoire palestinien, en disant y avoir achevé après des mois de bombardements intenses et de combats, ses opérations contre le Hamas, considéré comme terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël. Mais plus tôt lundi, elle a ordonné à la population de quitter à nouveau l’est de Khan Younès, en disant préparer une « opération contre les organisations terroristes » après des tirs de roquettes en direction d’Israël à partir de la zone.

« Nous étions heureux de préparer le petit-déjeuner », et soudain « les obus tombent, puis les tracts d’avertissement », raconte Hassan Qoudayh, qui a dû fuir avec sa famille comme des milliers d’autres personnes qui sont parties dans la panique. « Il y avait des martyrs dans les rues. Gaza est finie, Gaza est morte. Il ne reste rien, rien. Assez! », a-t-il lancé. Déplacé pour la quatrième fois, Youssef Abou Taimah n’en peut plus. « Nous allons vivre dans la rue! On est épuisés, on n’en peut plus de ces déplacements ».

Lundi soir, des frappes israéliennes dans le nord de la bande de Gaza ont fait 12 morts dans la ville de Gaza et quatre dans le camp de Jabalia, selon le porte-parole officiel de la défense civile dans la bande de Gaza. Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël ont mené une attaque sanglante qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza, dont 44 sont mortes, selon l’armée.

En riposte, Israël a lancé une offensive de grande envergure aérienne puis terrestre dans Gaza, qui a fait plus de 39.000 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas. Avec le Qatar et l’Égypte, Washington tente de relancer les négociations pour un cessez-le-feu à Gaza associé à une libération d’otages. Une délégation israélienne est attendue jeudi à Doha, selon une source proche des pourparlers.

En soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza en proie à un désastre humanitaire et menacée de famine selon l’ONU, les rebelles houthis au Yémen et le Hezbollah libanais, des alliés du Hamas et de l’Iran, ennemi juré d’Israël, ont ouvert des fronts contre ce dernier pays. Samedi, au lendemain d’une attaque de drone meurtrière des Houthis contre Tel-Aviv, Israël a bombardé le port stratégique de Hodeida dans l’ouest du Yémen tenu par les rebelles, faisant six morts.

Lire Plus

Monde

États-Unis : Joe Biden annonce le retrait de sa candidature

Article

le

États-Unis : Joe Biden annonce le retrait de sa candidature

Coup de tonnerre sur la Maison Blanche: Joe Biden a annoncé dimanche renoncer à briguer un second mandat, sa vice-présidente Kamala Harris se disant prête à le remplacer pour « battre Trump » dans une campagne démocrate désormais plongée dans l’inconnu.

Après des semaines d’incertitudes, fragilisé par les doutes sur son acuité mentale, le président américain de 81 ans a annoncé jeter l’éponge très tard dans la campagne, à un mois de la convention qui aurait dû l’introniser candidat. « Je pense qu’il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l’exercice de mes fonctions de président jusqu’à la fin de mon mandat », a déclaré M. Biden dans un communiqué. « Aujourd’hui je veux apporter mon soutien total et mon appui à Kamala pour être la candidate de notre parti cette année », a-t-il ajouté sur le réseau social X depuis sa villa balnéaire où il était confiné après avoir contracté le Covid.

Cette annonce choc, attendue malgré les dénégations répétées du principal intéressé, bouleverse une campagne qui a déjà connu de nombreux rebondissements, au premier rang desquels la tentative d’assassinat de Donald Trump le 13 juillet. Kamala Harris, première Afro-Américaine à avoir accédé à la vice-présidence, s’est déclarée dans la foulée prête à « remporter l’investiture » démocrate en vue de « battre Donald Trump ». Âgée de 59 ans, elle affiche une image de jeunesse face à Donald Trump, 78 ans, qui est sorti cette semaine renforcé de la convention d’investiture qui a vu le Parti républicain se mettre en ordre de marche derrière sa candidature.

Un événement qui bouleverse la stratégie du républicain. « Nous devons tout recommencer » a-t-il écrit sur son réseau social, taclant au passage Kamala Harris, qui sera « encore pire » que Joe Biden. Joe Biden a de son côté annoncé qu’il s’adresserait à la nation « plus tard cette semaine ». À New York, la nouvelle n’a pas fait l’unanimité auprès des électeurs. « C’était la bonne chose à faire pour lui », a réagi Gay Joseph. « Il a été poussé par le parti à quitter la course. Je n’étais pas d’accord », estime pour sa part Joanie Daidon, une autre habitante.

Se faisant l’écho des grandes figures de son parti, le chef républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson a appelé le président démocrate à « démissionner immédiatement ». Côté démocrate, où la pression sur le président n’a cessé de monter ces dernières semaines, les louanges continuent d’affluer, l’influent chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer saluant par exemple un « grand patriote ». Autre ténor démocrate, Nancy Pelosi, ancienne présidente de la Chambre américaine des représentants, a elle loué « l’un des présidents les plus importants de l’histoire américaine ».

Lors de la convention du Parti démocrate, mi-août à Chicago, le choix de Kamala Harris semble aujourd’hui très possible mais ne sera pas automatique pour autant. Elle a déjà reçu un autre appui de poids, l’ancien président Bill Clinton et son épouse Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’État, ayant annoncé dimanche leur soutien à Kamala Harris. Très vite, d’autres personnalités du parti démocrate ont annoncé qu’ils la soutenaient, parmi eux: l’ex-secrétaire d’État Américain, John Kerry, la figure de la gauche américaine, Alexandria Ocasio-Cortez et le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, qui était vu comme un possible rival.

Mais l’ex-président Barack Obama, l’une des personnalités démocrates les plus influentes, s’est contenté d’exprimer sa « confiance » dans son parti pour instaurer « un processus qui permettra l’émergence d’un candidat exceptionnel », sans mentionner Kamala Harris. Tout en estimant que Joe Biden était « convaincu que c’était la bonne (décision) pour l’Amérique », Barack Obama a mis en garde les démocrates qui vont « naviguer en terrain inconnu dans les jours à venir ».

Le dernier mot revient aux délégués du Parti démocrate, 3.900 personnes au profil très varié et pour la plupart complètement inconnues du grand public. Le processus de sélection sera « transparent et discipliné », a d’ailleurs promis dans un communiqué le chef du Parti démocrate Jaime Harrison. Le choix de Joe Biden a été salué par plusieurs dirigeants de pays alliés, de l’Australie à Israël, la Russie se disant elle « attentive » à la situation.

C’est la performance calamiteuse de Joe Biden lors de son débat le 27 juin avec Donald Trump qui a précipité les événements. Ce jour-là, c’est un président très affaibli qui est apparu devant les écrans de ses partisans consternés, ne parvenant parfois pas à finir ses phrases. Un spectacle douloureux qui a fait exploser au grand jour les doutes sur son âge, sur lesquels ses proches avaient tenté de maintenir un couvercle. Qui allait être le premier à dégainer pour lui demander d’arrêter là? Des élus démocrates relativement peu connus ont commencé jusqu’à atteindre des poids lourds du parti.

L’un après l’autre, craignant une victoire écrasante de Donald Trump, l’ont lâché, pour la plupart d’abord en privé. Les médias américains, citant des sources anonymes, ont ainsi affirmé que Barack Obama, Nancy Pelosi ou encore Chuck Schumer avaient fait part de leur inquiétude. Et les images d’un Joe Biden récemment testé positif au Covid-19, peinant à descendre la passerelle de son avion, n’ont fait qu’amplifier la nervosité de son camp. Pendant ce temps, Donald Trump, qui a miraculeusement échappé à des tirs pendant un meeting de campagne, semblait, lui, vivre un état de grâce, avec des victoires judiciaires et une consécration lors de la convention du Parti républicain.

Lire Plus

Les + Lus