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Hongrie. La Marche des fiertés interdite, une nouvelle offensive contre les droits LGBT+

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Le Parlement hongrois a adopté une loi controversée bannissant la Marche des fiertés, renforçant la politique répressive de Viktor Orban envers la communauté LGBT+. Une décision qui suscite indignation et résistance.

Le Parlement hongrois a voté mardi une loi interdisant la tenue de la Marche des fiertés, un événement annuel symbolique pour la communauté LGBT+. Ce texte, adopté à une large majorité grâce au soutien de la coalition au pouvoir et de députés d’extrême droite, s’inscrit dans une série de mesures restrictives visant à limiter les droits des personnes LGBT+ en Hongrie. La loi s’appuie sur une législation de 2021 qui interdit la « promotion de l’homosexualité et du changement de sexe » auprès des mineurs, arguant de la protection des enfants.

Le vote a été marqué par des scènes de tension. Les députés de l’opposition ont perturbé la séance en allumant des fumigènes et en diffusant l’hymne russe dans l’hémicycle, une manière de dénoncer ce qu’ils considèrent comme une dérive autoritaire. La nouvelle législation modifie la loi sur la liberté de réunion, stipulant que seuls les événements « respectant le droit des enfants à un développement physique, mental et moral correct » peuvent être autorisés. Les organisateurs de la Marche des fiertés, prévue le 28 juin, dénoncent une « fascisation de la société » et une tentative de « déshumaniser » leur communauté.

Les participants au défilé s’exposent désormais à une amende pouvant atteindre 500 euros, reversée à des fins de « protection de l’enfance ». La police pourra également utiliser des outils de reconnaissance faciale pour identifier les contrevenants. Malgré ces menaces, les organisateurs affirment que la détermination reste intacte. « Les gens veulent venir et montrer leur soutien. Nous ne nous laisserons pas intimider », a déclaré Mate Hegedus, porte-parole de l’événement.

Cette loi s’inscrit dans un contexte politique tendu, à quelques mois d’élections cruciales pour Viktor Orban, confronté à un défi inédit après 15 ans de pouvoir. Le Premier ministre hongrois, proche de Donald Trump et du Kremlin, a intensifié son discours anti-LGBT+ et ses mesures répressives, cherchant à mobiliser une base électorale conservatrice. Il a récemment qualifié ses opposants de « punaises » et promis de « les éliminer », tout en envisageant des révisions constitutionnelles pour renforcer son contrôle.

Les experts dénoncent une stratégie dangereuse. Szabolcs Hegyi, de l’association TASZ, souligne que cette loi vise avant tout à dissuader les citoyens de participer à des manifestations. Il met en garde contre une dérive autoritaire, rappelant que cette interdiction est « sans équivalent dans l’UE » et contraire à la Charte européenne des droits fondamentaux. « Si on adapte la liberté de réunion à des intérêts politiques, on risque d’arriver à un point où seuls les soutiens du gouvernement pourront manifester », prévient-il.

Depuis son retour au pouvoir en 2010, Viktor Orban est régulièrement accusé par ses partenaires européens de saper l’État de droit. Cette nouvelle offensive contre les droits LGBT+ pourrait encore isoler la Hongrie sur la scène internationale, alors que Bruxelles a déjà gelé plusieurs milliards d’euros de fonds européens en réponse aux précédentes violations des valeurs démocratiques.

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