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Hongrie : la Constitution durcit le ton contre les LGBT+ et les binationaux

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Le gouvernement Orban renforce son offensive conservatrice avec des amendements controversés, suscitant colère et mobilisation dans les rues de Budapest.

Le Parlement hongrois s’apprête à graver dans le marbre constitutionnel une vision restrictive des genres et des droits familiaux. Lundi, les députés doivent voter un texte limitant la reconnaissance légale aux seuls genres masculin et féminin, tout en affirmant la primauté des droits de l’enfant sur toute autre considération. Cette réforme s’inscrit dans une série de mesures visant à restreindre les libertés des personnes LGBT+, déjà privées depuis 2021 de la possibilité d’évoquer l’homosexualité ou la transidentité auprès des mineurs.

Dans le même temps, un autre amendement cible les citoyens binationaux, accusés de menacer la sécurité nationale en influençant la politique hongroise via des ONG ou des médias. Le texte prévoit la suspension de la nationalité pour une durée pouvant aller jusqu’à dix ans, avec expulsion à la clé pour les résidents concernés. Bien que les ressortissants de l’UE soient exemptés, cette disposition semble directement inspirée par la figure controversée de George Soros, milliardaire américano-hongrois régulièrement vilipendé par le pouvoir.

Ces initiatives législatives interviennent dans un contexte de forte mobilisation de l’opposition et de la société civile. Depuis l’annonce en mars d’une interdiction de la Marche des fiertés, des milliers de manifestants occupent régulièrement les rues de Budapest, bloquant des axes stratégiques pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une dérive autoritaire.

Analystes et observateurs pointent une stratégie électoraliste du Premier ministre Viktor Orban, qui cherche à rallier l’électorat conservateur en vue des législatives de 2026. En durcissant son discours sur les questions sociétales, le dirigeant nationaliste tente aussi de marginaliser son principal rival, Peter Magyar, dont le nouveau parti caracole en tête des sondages. Ce dernier, pourtant critique virulent de la corruption, évite soigneusement de prendre position sur les droits LGBT+, un silence qui pourrait lui aliéner une partie des progressistes.

Entre manœuvres politiques et restrictions des libertés, la Hongrie poursuit ainsi son virage illibéral, suscitant l’inquiétude des défenseurs des droits humains comme des partenaires européens.

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