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Hong Kong : le patron de presse pro-démocratie Jimmy Lai condamné à 14 mois

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Le magnat hongkongais de la presse Jimmy Lai devra purger 14 mois de prison au total après avoir été condamné vendredi pour son rôle dans l’organisation en 2019 de deux grandes manifestations en faveur de la démocratie.

M. Lai faisait partie de neuf personnalités de l’opposition reconnues coupables d’avoir organisé l’une des principales manifestations en faveur de la démocratie de cette année-là, le 18 août, et d’y avoir participé.

Quatre autres militants se sont vu infliger de peines allant de huit à 18 mois de prison et quatre de la prison avec sursis. Les faits étaient passibles de cinq ans de détention.

Selon les organisateurs, cette manifestation avait réuni 1,7 million de personnes, soit près d’un Hongkongais sur quatre. Ce chiffre n’a pu être vérifié indépendamment.

Pour ce rassemblement, le magnat hongkongais devra faire un an de prison.

Le même tribunal a prononcé à son encontre une peine de huit mois supplémentaires pour sa participation à une autre manifestation, le 31 août 2019.

Ce jour-là, des dizaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées pour marquer le cinquième anniversaire du refus par Pékin d’organiser des élections au suffrage universel à Hong Kong.

Comme les peines seront effectuées pour partie simultanément, M. Lai ne passera que 14 mois en détention.

C’est la première fois que ce patron de presse de 73 ans, actuellement en détention provisoire pour avoir enfreint la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin, est condamné pour son action militante.

« La décision des autorités de Hong Kong de prendre pour cible des personnalités (luttant pour) la démocratie pour les poursuivre doit cesser », a réagi dans un tweet vendredi soir le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab.

« Prétextes fallacieux »

La plupart de ces vétérans de l’opposition hongkongaise, souvent des apôtres de la non-violence, ont passé des décennies à se mobiliser en vain pour l’instauration d’un véritable suffrage universel.

Parmi les autres prévenus figuraient l’ex-députée de l’opposition et avocate Margaret Ng, 73 ans, et l’avocat Martin Lee, 82 ans, qui, avant la rétrocession en 1997 avait été choisi par Pékin pour rédiger la Loi fondamentale qui sert de mini-Constitution à cette région semi-autonome.

Tous deux ont été condamnés à des peines de prison assorties d’un sursis.

Les manifestations de 2019 ont régulièrement dégénéré en affrontements avec la police antiémeute.

En réponse à ce mouvement, Pékin a imposé à Hong Kong une loi draconienne sur la sécurité nationale et une vaste campagne de répression de la dissidence.

La pouvoir chinois a également adopté une réforme radicale du système électoral de Hong Kong qui marginalisera totalement l’opposition.

Pour Yamini Mishra, la directrice régionale d’Amnesty International pour l’Asie-Pacifique, ces condamnations montrent la détermination du gouvernement à éradiquer toute dissidence.

« Après avoir arrêté la majeure partie des dissidents les plus éminents de Hong Kong en utilisant la loi répressive sur la sécurité nationale, les autorités éliminent maintenant les derniers opposants pacifiques sous des prétextes fallacieux liés aux manifestations de 2019 », a-t-elle affirmé.

Avant de prononcer les peines pour les neuf accusés, la juge Amanda Woodcock a déclaré que le rassemblement avait été « prémédité » afin d’éviter une interdiction de la police.

« Jusqu’au bout »

Elle a également estimé que le fait qu’il était pacifique n’était pas une excuse.

« La Loi fondamentale garantit la liberté de réunion et de procession, mais ces droits ne sont pas absolus et sont soumis à des restrictions », a déclaré Mme Woodcock.

Parmi les autres militants figuraient également des membres du parti travailliste ou du Front civil des droits de l’Homme (CHRF), une coalition qui avait organisé les plus grandes manifestations en 2019.

A la fin de l’audience, les personnes allées soutenir les neuf accusés se sont levées et les ont salués au moment où ils étaient emmenés.

« Je vous soutiendrai jusqu’au bout », ont scandé des partisans.

« Il n’y a pas de droit aussi précieux pour les Hongkongais que la liberté d’expression et la liberté de réunion pacifique », avait déclaré l’avocate Margaret Ng, assurant elle-même sa défense et qui a été accueillie par une salve d’applaudissements de l’assistance.

« Je suis prêt à être condamné et je suis fier de pouvoir marcher avec les habitants de Hong Kong sur cette route de la démocratie (…). Nous marcherons ensemble à travers la tempête, même dans l’obscurité », a pour sa part déclaré Lee Cheuk-yan avant l’audience.

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Le Japon ouvre ses réserves stratégiques de riz pour enrayer l’envolée des prix

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Le Japon ouvre ses réserves stratégiques de riz pour enrayer l'envolée des prix

Face à l’augmentation record des coûts alimentaires, le gouvernement japonais a pris la décision sans précédent de puiser dans ses réserves stratégiques de riz, une mesure visant à stabiliser les prix sur le marché intérieur.

Le Japon, connu pour sa culture du riz, a toujours considéré cet aliment comme un pilier de sa sécurité alimentaire. En réponse à des conditions météorologiques défavorables en 2023, la récolte de riz a été considérablement réduite, entraînant une flambée des prix qui s’est prolongée jusqu’à l’été 2024. Malgré une légère reprise de la production l’année suivante, les prix n’ont pas baissé, alimentés par une demande croissante et des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement.

Le ministère de l’Agriculture, dirigé par le ministre Taku Eto, a donc décidé de libérer 210.000 tonnes de riz, soit environ 3% de la consommation nationale annuelle, pour tenter de maîtriser cette inflation. Cette initiative marque une première dans l’histoire des réserves de riz japonaises, qui ont été créées en 1995 après des pénuries causées par de mauvaises récoltes. Jusqu’à récemment, ces stocks étaient réservés aux situations de catastrophes naturelles ou de pertes de récoltes majeures.

L’analyse des prix montre une augmentation vertigineuse, avec un sac de cinq kilos de riz atteignant 3.688 yens (environ 23 euros) en janvier 2025, soit une hausse de 82% par rapport à l’année précédente. Cette escalade des coûts a des répercussions directes sur les consommateurs, déjà confrontés à une inflation générale de 3% sur les produits non frais.

La décision de puiser dans les réserves stratégiques n’est pas sans risque. Selon Masayuki Ogawa, professeur à l’université d’Utsunomiya, cette action pourrait perturber la stabilité de la production de riz à long terme. De plus, certains producteurs pourraient avoir retenu leurs stocks dans l’espoir de profits plus élevés, une pratique qui pourrait être reconsidérée à la lumière de l’intervention gouvernementale.

Cependant, le gouvernement envisage également d’augmenter les importations de riz, bien que les droits de douane élevés rendent cette option coûteuse. Le riz thaïlandais, par exemple, est considérablement moins cher que son équivalent japonais, ce qui pourrait offrir une alternative viable.

En attendant, les consommateurs cherchent des solutions alternatives. Certains, comme Nami Tanaka, ont commencé à substituer le riz par des produits à base de blé ou de maïs, plus abordables. Cette tendance pourrait s’amplifier si les prix du riz restent élevés, affectant non seulement les habitudes alimentaires mais aussi la culture culinaire japonaise.

Cette intervention gouvernementale souligne l’urgence de stabiliser les marchés alimentaires, tout en mettant en lumière les défis d’une gestion équilibrée des ressources stratégiques dans un contexte économique et environnemental changeant.

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Allemagne : Un attentat fait 28 blessés en pleine campagne électorale

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Allemagne : Un attentat fait 28 blessés en pleine campagne électorale

Un attentat à la voiture-bélier, perpétré par un demandeur d’asile afghan, a blessé 28 personnes à Munich, exacerbant les tensions politiques à l’approche des élections législatives allemandes du 23 février.

Jeudi matin, un individu de 24 ans, identifié comme Farhad N., a utilisé une Mini Cooper pour percuter la foule lors d’une manifestation syndicale à Munich. Cet acte a non seulement causé des blessures graves à plusieurs personnes, mais il a également déclenché une vague de réactions politiques. Le chancelier Olaf Scholz, lors d’une conférence de presse à Fürth, a fermement condamné l’attaque, promettant l’expulsion de l’auteur et soulignant la nécessité de punir sévèrement de tels actes.

L’incident survient dans un contexte déjà tendu, les questions de sécurité et d’immigration étant au cœur des débats électoraux. L’extrême droite, représentée par l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), pourrait doubler son score de 2021 selon les sondages, profitant de cette atmosphère de peur et de colère. Björn Höcke, une figure de l’AfD, a exploité l’événement pour dénoncer ce qu’il appelle la « décomposition de l’État », appelant les électeurs à rejeter les partis traditionnels.

Farhad N., bien que connu de la police pour des délits mineurs, avait vu sa demande d’asile rejetée mais bénéficiait d’une protection subsidiaire. Selon des sources médiatiques, il aurait diffusé des messages islamistes avant l’attaque, suggérant une motivation potentiellement terroriste. La police a rapidement neutralisé la menace en tirant sur le véhicule pour l’arrêter, évitant ainsi un bilan plus lourd.

Cet attentat rappelle tragiquement l’attaque similaire de Magdebourg à la fin de l’année dernière, où un réfugié saoudien avait foncé dans la foule, causant plusieurs morts et blessés. Ces événements successifs renforcent l’inquiétude du public allemand quant à la gestion de l’immigration et de la sécurité intérieure par le gouvernement.

L’acte de Munich, bien qu’indépendant de la Conférence sur la Sécurité qui se tient dans la même ville, est susceptible d’intensifier les débats sur la politique migratoire et la sécurité, à un moment où le pays se prépare à voter. Le procès d’un autre Afghan, accusé d’un meurtre au couteau à Mannheim, s’ouvre également ce jeudi, ajoutant à la tension générale.

Cet attentat illustre les défis complexes que l’Allemagne doit relever en matière de sécurité et d’intégration, tandis que les partis politiques cherchent à capitaliser sur ces événements pour influencer l’électorat à quelques jours du scrutin.

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Insectes dans nos assiettes : à partir d’aujourd’hui, la poudre de larves s’invite dans vos assiettes

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Insectes dans nos assiettes : à partir d’aujourd’hui, la poudre de larves s’invite dans vos assiettes

Dès ce lundi 10 février, la poudre de larves de Tenebrio molitor, aussi appelée ver de farine, pourra être intégrée dans plusieurs produits alimentaires. Une décision qui suscite à la fois espoirs et interrogations sur l’évolution de notre alimentation.

La Commission européenne a donné son feu vert le 20 janvier à la commercialisation de la poudre de larves de Tenebrio molitor comme ingrédient alimentaire. Traitées aux ultraviolets, ces protéines d’insectes pourront être incorporées dans des produits tels que le pain, les pâtes, les gâteaux ou encore certains fromages. Toutefois, des seuils stricts ont été établis : pas plus de 4 g pour 100 g de pain et 3,5 g pour les gâteaux, comme l’a précisé l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui juge cet ingrédient sans danger pour la consommation humaine.

Cette initiative s’inscrit dans une volonté de l’Union européenne de développer des sources de protéines alternatives à la viande, afin de répondre aux défis environnementaux et alimentaires à venir. Cependant, elle ne fait pas l’unanimité. Si certains y voient une avancée vers une alimentation plus durable, d’autres s’interrogent sur la transparence des décisions prises en matière de sécurité alimentaire et sur l’influence des lobbies dans ces orientations.

Cette méfiance est renforcée par des précédents qui ont marqué les consommateurs, comme l’affaire de l’huile de moteur détectée dans l’huile de tournesol en 2008. À l’époque, malgré la présence de substances étrangères, la Commission européenne avait maintenu la vente des produits contenant moins de 10 % d’huile contaminée, arguant de l’absence de toxicité aiguë. Un épisode qui illustre la difficulté d’évaluer les risques sanitaires à long terme et qui alimente les craintes d’une partie de l’opinion publique face à l’introduction d’ingrédients innovants dans notre alimentation.

Si la poudre d’insectes pourrait représenter une solution à la crise alimentaire mondiale, son acceptation par le grand public reste une autre question. Entre impératifs écologiques et inquiétudes sanitaires, l’intégration de ces nouvelles protéines dans nos assiettes ne fait que commencer.

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