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Europe

Grèce : le naufrage d’un bateau de migrants fait au moins 78 morts

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Les opérations de sauvetages se poursuivent au large du Péloponnèse pour retrouver des survivants. C’est le pire naufrage de migrants depuis 2016.

C’est la pire catastrophe pour un bateau de migrants depuis 2016. Au moins 78 personnes sont mortes dans la nuit de mardi 13 au mercredi 14 juin après le naufrage d’un navire au large de la Grèce. Un deuil de 3 jours a été décrété dans le pays, alors que le bilan pourrait encore s’alourdir.

Que s’est-il passé ?

Le navire de pêche, de 20 à 25 mètres, a été repéré mardi après-midi par un avion de Frontex, l’Agence européenne de surveillance des frontières. Les migrants à son bord « ont refusé toute aide », ont affirmé dans un communiqué les autorités portuaires grecques. « Nous voulons seulement aller en Italie », auraient affirmé les naufragés.

Un porte-parole du gouvernement, Illias Siakantari, a expliqué que le moteur était tombé en panne dans la nuit de mardi à mercredi, vers 21 h 40 heure française. Le bateau a coulé en une quinzaine de minutes, dans des eaux internationales très profondes au large du Péloponnèse.

Les gardes-côtes ont précisé qu’au moment du drame, à 47 milles marins de Pylos, en mer Ionienne, aucun passager n’était équipé d’un gilet de sauvetage. Selon des informations des autorités, le navire naufragé était parti de Libye à destination de l’Italie.

La chaîne grecque ERT, a annoncé mercredi soir l’interpellation de trois personnes soupçonnées d’être des passeurs. Ce jeudi 15 juin au matin, la correspondante de France 24 en Grèce, Alexia Kefalas, parle de sept Égyptiens interpellés.

Où en sont les opérations de sauvetage ?

Une vaste opération de sauvetage entamée mercredi matin a permis de secourir 104 personnes, malgré de mauvaises conditions de mer et un vent violent. Les recherches se sont poursuivies toute la journée et en début de soirée.

Un avion C-130 de l’armée grecque a patrouillé les eaux dans lesquelles le bateau a coulé toute la nuit de mercredi. En outre, une frégate de la marine de guerre grecque, un avion et un hélicoptère de l’armée de l’air ainsi que six bateaux qui naviguaient mercredi dans la zone participent à cette opération de sauvetage.

Les recherchent se sont accélérées depuis l’aube pour retrouver d’éventuels survivants.

Qui était dans le bateau ?

Il est encore difficile de savoir combien de personnes étaient entassées dans ce bateau. Si les autorités grecques parlent de 750 migrants, dont une centaine d’enfants, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui craint « d’autres pertes en vies humaines », a pour sa part évoqué le chiffre de 400 passagers.

Le porte-parole du gouvernement Ilias Siakantari a expliqué ne pas savoir « combien de personnes étaient à l’intérieur ». « Mais nous savons qu’il est habituel pour les passeurs de les enfermer, afin de maintenir le contrôle à bord », a-t-il ajouté.

Les naufragés sains et saufs « sont tous des hommes », a déclaré la porte-parole des garde-côtes Nikolaos Alexiou, faisant craindre que des femmes et des enfants, qui embarquent généralement aussi sur ces embarcations, ne figurent parmi les disparus. Une chose est sûre, « le pont était bondé, et nous pensons que l’intérieur l’était aussi », a-t-il ajouté sur ERT.

Les survivants, pour la plupart originaires de Syrie (47), du Pakistan (12), d’Égypte (43) et de Palestine (2), ont été transportés dans la ville côtière de Kalamata, dans le sud du Péloponnèse.

Un choc mondial

« Mes pensées vont aux proches des victimes », a écrit le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur Twitter. Il a aussi exprimé sa reconnaissance « aux autorités grecques qui mènent une vaste opération pour sauver les survivants. » Le Quai d’Orsay a exprimé sa « profonde tristesse » et « assure de son soutien les autorités grecques, qui ont engagé des opérations de sauvetage ».

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est aussi dite « profondément attristée ». « Nous devons continuer à travailler ensemble, avec (…) les pays tiers, pour éviter de telles tragédies », a-t-elle écrit sur le même réseau social.

Le pape François a également réagi dans un télégramme signé par le numéro 2 du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, et publié par le Vatican : « Sa sainteté le pape François envoie ses prières sincères pour les nombreux migrants qui sont morts, leurs proches et tous ceux qui ont été traumatisés par cette tragédie. »

Les associations se sont, elles, insurgées. « C’est vraiment choquant d’entendre que Frontex a survolé le bateau et qu’il n’y a pas eu d’intervention parce que le bateau a refusé toute aide. Un bateau surchargé est un bateau en détresse, donc il n’y a pas de question de son état ou de sa capacité à continuer sa route », a estimé Jérôme Tubiana, responsable du plaidoyer migrations à Médecins sans frontières.

Même colère du côté de Médecins du monde. « Le naufrage était prévisible dans la mesure où les personnes se déplacent, elles prennent les chemins qu’elles peuvent et il n’y a pas de moyen de sauvetage digne de ce nom », a jugé, la présidente de l’ONG Florence Riga.

Europe

La pâte à tartiner algérienne El Mordjene Cebon interdite dans l’UE

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La pâte à tartiner algérienne El Mordjene Cebon interdite dans l'UE

La pâte à tartiner El Mordjene Cebon, devenue virale sur les réseaux sociaux, est désormais interdite dans l’Union européenne en raison du non-respect des normes sanitaires en vigueur. Une enquête est en cours pour comprendre comment ce produit a pu être commercialisé sur le marché européen.

La célèbre pâte à tartiner algérienne El Mordjene Cebon, qui a récemment gagné en popularité grâce aux réseaux sociaux, fait désormais l’objet d’une interdiction stricte dans l’Union européenne. Le ministère de l’Agriculture français a confirmé cette décision mardi, expliquant que l’Algérie ne respecte pas l’ensemble des conditions requises pour exporter des produits laitiers destinés à la consommation humaine dans l’UE. Ces exigences, centrées sur la sécurité alimentaire et la santé animale, sont jugées essentielles pour garantir la qualité des marchandises circulant sur le marché européen.

Malgré cette interdiction, Carrefour, un géant de la distribution française, avait annoncé son intention de commercialiser cette pâte à tartiner dans ses rayons sous deux à quatre semaines. Cette décision, surprenante au regard des réglementations en place, tranche avec la position d’autres acteurs majeurs du secteur, tels qu’Auchan, Aldi, Casino et Lidl, qui ont clairement indiqué qu’ils ne prévoient pas de distribuer ce produit.

Face à cette situation, une enquête a été ouverte pour identifier les éventuels mécanismes ayant permis la mise sur le marché de ce produit interdit. Les autorités cherchent à comprendre comment El Mordjene Cebon a pu contourner les règles européennes, d’autant plus que deux cargaisons de cette pâte à tartiner sont actuellement bloquées aux postes de contrôle frontaliers français.

Le succès fulgurant de ce produit sur les réseaux sociaux a attiré une attention médiatique considérable. De nombreux influenceurs ont recommandé cette pâte à tartiner, ce qui a alimenté une demande croissante, surtout dans un marché où le Nutella, produit par Ferrero, domine largement. En effet, Ferrero détient plus des trois quarts du marché français des pâtes à tartiner chocolatées, et l’entreprise a vendu près de 90 millions de pots de Nutella l’année dernière en France, soit une impressionnante cadence de 2,85 pots chaque seconde.

L’enquête en cours, combinée aux blocages actuels, pourrait stopper l’élan de cette pâte à tartiner algérienne en Europe, malgré sa popularité croissante.

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Culture

Insolite : Des retraitées s’invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne

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Insolite : Des retraitées s'invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne

À la Fashion week de Vienne, des mannequins de 60 à plus de 80 ans ont défilé, brisant les stéréotypes liés à l’âge. Une initiative inédite en Autriche, portée par la créativité et la volonté d’inclusion.

Brigitte Hrdlicka, 63 ans, résume parfaitement l’esprit de cette révolution discrète dans le monde de la mode : « C’est fini, les mamies assises à ne rien faire ». Alors qu’elle met la dernière main à sa création avant le défilé, elle incarne, avec neuf autres retraitées, un changement de regard sur l’âge et la vieillesse. Ces femmes, âgées de 60 à plus de 80 ans, ont défilé sur le podium de la Fashion week de Vienne, dans une célébration de la diversité et de l’inclusion.

Ce projet inédit en Autriche est le fruit de plusieurs mois de travail, où les participantes ont conçu et réalisé leurs tenues à partir de matériaux de récupération. Loin d’être des novices, elles ont été guidées par Irina Reichel, animatrice d’ateliers de couture pour retraités. En voyant ces mannequins d’un jour défiler avec assurance et élégance, le message est clair : l’âge n’est plus une limite, et la mode devient un outil pour déconstruire les préjugés.

Le spectacle, loin d’être une simple performance, revendique une prise de position contre l’âgisme et met en avant une joie de vivre palpable. Sur le podium, chaque femme rayonne, reflétant une pluralité de styles : du léopard audacieux aux robes de mariée colorées, il y en a pour tous les goûts. Ce défilé ne fait pas seulement écho à une tendance globale d’ouverture à la diversité dans la mode, mais il s’impose comme un événement symbolique. Si les icônes comme Naomi Campbell ou Claudia Schiffer ont déjà démontré qu’il est possible de célébrer la beauté à tous les âges, ces femmes viennoises montrent que l’élégance et la modernité n’ont pas d’âge non plus.

Les jeunes spectatrices, admiratives, s’imaginent déjà suivre leur exemple à un âge avancé, tandis que les retraitées comme Verena Heger, 60 ans, applaudissent l’initiative. « Ce n’est pas parce qu’on a plus de 60 ans qu’on fait des choses ringardes ! », s’exclame-t-elle, résumant la fierté et la modernité de cette nouvelle génération de femmes âgées qui refusent d’être invisibles.

Avec son ambiance festive, son tapis rouge et ses créations uniques, ce défilé aura marqué les esprits, prouvant que la mode est un terrain où chacun peut trouver sa place, peu importe son âge.

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Europe

Victoire historique de la justice européenne contre Apple et Google

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Victoire historique de la justice européenne contre Apple et Google

La Cour de justice de l’Union européenne a tranché en faveur de la Commission européenne dans deux affaires majeures impliquant Apple et Google, infligeant des sanctions financières record et marquant un tournant dans la lutte contre les abus des géants de la tech.

Mardi, la justice européenne a confirmé deux décisions aux lourds enjeux financiers, donnant raison à la Commission européenne face à Apple et Google. La commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, s’est félicitée de cette issue, la qualifiant de « grande victoire pour les citoyens européens », soulignant son importance pour l’équité des règles économiques et la justice fiscale.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dernière instance dans ces affaires, a ordonné à Apple de rembourser 13 milliards d’euros à l’Irlande, correspondant à des avantages fiscaux illégaux, assimilés à une aide d’État. En parallèle, Google a vu confirmée une amende de 2,4 milliards d’euros pour abus de position dominante, infligée pour avoir favorisé son service de comparaison de prix au détriment de ses concurrents.

L’affaire Apple remonte à 2016, lorsque la Commission européenne avait demandé à l’entreprise de rembourser les impôts non perçus par l’Irlande entre 2003 et 2014. Durant cette période, Apple a rapatrié la majorité de ses bénéfices européens en Irlande, bénéficiant d’un taux d’imposition presque nul, allant de 1 % à 0,005 %. En 2020, le Tribunal de l’UE avait annulé cette décision, infligeant un sérieux revers à Margrethe Vestager. Cependant, en novembre 2023, l’avocat général de la CJUE avait recommandé d’annuler ce jugement initial et de renvoyer l’affaire au tribunal. La Cour a finalement confirmé que l’Irlande avait accordé une aide illégale à Apple, scellant ainsi l’obligation de remboursement. Apple a réitéré son désaccord, affirmant que l’entreprise n’avait bénéficié d’aucun traitement fiscal particulier.

Dans l’autre dossier, la CJUE a confirmé la sanction de 2,4 milliards d’euros imposée à Google pour avoir abusé de sa position dominante en favorisant son comparateur Google Shopping dans les résultats de recherche, rendant ses concurrents quasiment invisibles pour les utilisateurs. Cette amende, imposée en 2017, est l’une des nombreuses sanctions financières infligées à Google pour des pratiques anticoncurrentielles, le total des amendes infligées au groupe dépassant les 8 milliards d’euros. Google a exprimé sa déception face à ce verdict, rappelant avoir déjà ajusté ses pratiques en 2017 pour répondre aux exigences européennes.

Ces décisions marquent un tournant dans la régulation des géants de la technologie, tant en Europe qu’aux États-Unis, où Google fait également face à plusieurs enquêtes et procès. Elles réaffirment la volonté de la Commission européenne de réguler les pratiques des entreprises multinationales pour garantir une concurrence équitable et une fiscalité juste au sein de l’Union.

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